Propos
recueillis par Elisa
Yavchitz et François
Morand
28
novembre 2000
Quels sont les projets de la CNAMTS concernant les plates-formes
téléphoniques ?
La
CNAM lance un projet de plate-forme à la fois téléphonique et
multimédia. En tant qu’assureur obligatoire, nous sommes aussi
astreints à des standards de qualité et nous voulons répondre
rapidement à un ensemble de questions posées par nos assurés.
Tout d’abord, les réponses apportées concerneront les sujets administratifs
et médico-administratifs : droits, réglementations, indemnités
journalières, etc. Par an, nous recevons plus d’un million d’appels
de nos assurés sur ces différentes questions. La plate-forme téléphonique
est un bon outil qui permet d’homogénéiser les réponses et de
garantir une qualité car les personnes dédiées auront été formées.
Votre projet est en fait un ensemble de plates-formes téléphoniques
?
En
France, il existe 129 caisses (CPAM), des URCAM, et au niveau
national, la CNAMTS. Nous aurions pu construire une plate-forme
unique et concentrer tous les moyens sur un seul lieu ; ce
qui aurait été un peu plus rapide. Mais, en, développant des plate-formes
sur l’ensemble du territoire, nous avons voulu répondre à deux
objectifs : mieux répondre aux assurés et en même temps faire
évoluer nos organisations. Nous mettons donc en place plusieurs
plates-formes de services, avec des regroupements par région,
comme dans l’Est ou la Picardie où les caisses se regroupent pour
faire leur plate-forme. Dans un gros département, cela suffit
pour faire une plate-forme. Aujourd’hui, 48 caisses avec leurs
services médicaux sont engagées dans un projet de plate-forme.
Cela va représenter entre 25 et 28 plates-formes. L’ensemble des
caisses non concernées aujourd’hui seront toutes engagées dans
ce processus d’ici la fin de l’année 2001.
En
fait, les organisations de la Sécurité sociale ont été construites
dans une logique de production de remboursement. Il s’agit donc
pour nous de replacer l’assuré au cœur de nos services. C’est
un grand chantier car il y a beaucoup de choses à modifier pour
arriver à ce résultat. Il faut par exemple repenser les fichiers
dans chaque centre pour qu’ils deviennent compatibles avec ce
qui est mis en place. C’est pourquoi nous disposons désormais
d’un logiciel de suivi qui reprend l’historique de chaque assuré,
ce qui permet de faciliter la transmission des informations.
Quelles sont les différences par rapport aux numéros déjà existants (Allô
Sécu et CMU ) ?
Il
existe en effet un numéro centralisé pour toute la France, Allô
Sécu (0820 900 900), cette boîte vocal répond aux assurés
sur leur situation administrative en particulier les remboursements
en cours. Sur ce service qui est automatisé, nous ne pouvons pas
offrir de réponses qualitatives ou des conseils personnalisés,
c’est ce que nous développerons avec des plates-formes de services.
En ce qui concerne la CMU, ayant été pris de court comme tout
le monde, nous avons monté une structure en urgence en mettant
en place un centre d’appel unique pour toute la France. Cette
structure est sous-traitée et centralisée chez une société extérieure.
Quel est votre rôle au niveau central ?
C’est
un rôle d’appui : nous avons fixé l’objectif des plate-formes
maintenant nous aidons l’ensemble des caisses et services médicaux
à construire leur projet. Nous apportons des solutions techniques
à la fois pour la téléphonie et pour les logiciels de gestion
de la relation avec les assurés et les professionnels de santé.
Nous apportons également l’appui en matière de formation, de ressources
humaines, comme des recommandations pour les recrutements, la
gestion collective des données. Nous fournissons tous les appuis
sur lesquels le national apporte sa valeur ajoutée, mais chaque
projet est conduit localement.
Sur ces plates-formes, quels sont les effectifs, les formations
des télé-opérateurs ?
Nous
avons 30 à 40 télé-conseillers sur les grosses plates-formes comme
Marseille ou Lyon ou pour les ensembles constitués autour de région.
Pour les plates-formes plus petites, nous avons entre 10 et 18
télé-conseillers. Ce sont des équipes constituées pour la première
étape de notre projet qui concerne le réglementaire ou le médico-administratif.
D’où sont issus ces télé-opérateurs ?
Nous
avons un recrutement externe avec des personnes que nous formons,
mais des techniciens volontaires recrutés en interne sur des fiches
de compétence et de fonction. Cela peut être une orientation nouvelle
pour les liquidateurs mais les profils sont très variés d’une
plate-forme à une autre.
Vos médecins sont-ils déjà en appui sur les plates-formes ?
Non,
car nous sommes toujours dans la première phase du projet qui
concerne les réponses réglementaires et médico-administratives.
Dans un second temps, notre volonté est de rendre des services
dans le domaine de la santé, du conseil en santé, des références
sur l’offre de soins, des traitements référencés standards. De
toute évidence, nous avons beaucoup de références médicales stabilisées
dont nous pouvons nous servir, comme par exemple les références
médicales opposables, les référentiels de bonnes pratiques, les
programmes de santé publique comme ceux que nous venons de réaliser
sur le diabète ou l’hypertension.
Dans cette deuxième étape, le service sera autant ouvert tant
aux professionnels de santé qu’aux patients ?
Tout
à fait. Nous démarrons par les assurés, mais nous poursuivrons
avec les professionnels de santé et les employeurs.
Suite
et fin (2/2) 
