Mars
2000
Gilles
de Rieux
Directeur Général OVP-Semp
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"(...)
à partir de cette année, OVP Vidal offre une version
spécifique du Vidal électronique aux médecins
qui en feront la demande, en accord avec l'industrie
pharmaceutique qui préfinance le service (...) " |
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Propos recueillis
par Christine
Bouchet
14
mars 2000
L'émergence des nouvelles technologies
va profondément modifier la pratique médicale. En particulier,
elle devrait avoir un impact important sur la prescription.
Pouvez-vous nous dire approximativement combien de médecins
sont équipés du MédiaVidal ? Et parmi ceux-ci, savez-vous
combien l'utilisent effectivement pour la prescription ?
Nous
avons aujourd'hui 8000 abonnés actifs, c'est à dire des médecins
qui ont un abonnement en cours et qui reçoivent les mises à
jour. Un certain nombre de médecins nont pas renouvelé
leur abonnement et continuent probablement à utiliser une banque
médicamenteuse obsolète. Parmi les 8000, 4500 à 5000 utilisent
Médiavidal intégré à un logiciel de gestion de cabinet médical.
Il semble qu'environ 70% de ceux qui possèdent un logiciel font
des prescriptions électroniques. 30% consultent la banque de
données mais utilisent toujours les ordonnances papier.
Savez-vous quelles sont les fonctionnalités les plus
utilisées par les médecins qui utilisent le MédiaVidal interfacé
avec un logiciel médical (recherche d'interactions, substitution,
optimisation économique de l'ordonnance
) ?
Nous
avons fait un certain nombre d'études sur le sujet, mais les
chiffres évoluent très vite. La fonctionnalité la plus utilisée
est indéniablement la détection automatique des interactions
médicamenteuses. La deuxième fonctionnalité est la recherche,
par classe pharmaco-thérapeutique, ou à visée économique comme
la recherche de génériques. La troisième est la consultation
à l'écran des données légales (vérification des posologies,
contre-indications, effets secondaires
).
L'optimisation
économique n'est pas développée par la banque Vidal, donc je
n'ai pas de données précises sur ce point. La base contient
tous les éléments nécessaires, mais c'est le logiciel de gestion
de cabinet qui prévoit ou non la fonction. Je n'ai pas non plus
d'élément précis à propos de la fonctionnalité de substitution
d'un produit par un autre en cas d'effet indésirable ou d'interaction
médicamenteuse. Cette fonctionnalité n'est pas toujours implémentée
dans les logiciels.
Les aides à la prescription de la nouvelle génération
devraient intégrer la recherche de médicaments par indication.
Est-ce le cas du Vidal ?
Effectivement
la recherche par indication est notre gros chantier actuellement.
L'utilisation informatique des données dont nous disposons (RCP)
nécessite de les structurer.
A
ce jour nous avons structuré la majorité des posologies (nous
pouvons proposer des posologies en fonction de l'âge du patient,
de son poids, du mode de traitement attaque ou entretien
-, ou une durée de traitement). L'objectif final est la liaison
des posologies structurées avec les dossiers des patients. Il
s'agit d'un travail très lourd, d'autant plus lourd quil
nexistait pas de thesaurus pré-établi. Dans l'optique
Vidal, nous restons définitivement et résolument calés sur le
RCP.
Ensuite
nous structurons les indications. Les outils disponibles (thesaurus,
nomenclatures) ne correspondent pas aux indications telles qu'elles
sont libellées dans les RCP. Nous finalisons donc notre thesaurus
indications, thesaurus bâti sur les RCP, qui permettra effectivement
de faire une recherche produit à partir d'indications précises.
Ainsi, toutes les indications présentes dans les RCP pourront
être prises en compte. En revanche un produit dont l'indication
est "infection ORL" ne sortira pas lors d'une recherche
sur le mot " angine ", si le mot " angine "
ne figure pas de façon littérale dans les indications.
Nous
allons continuer par la structuration des effets indésirables,
des précautions d'emploi, enfin de toutes les rubriques du RCP.
Mais ceci prendra un certain temps.
Avez-vous déjà des remarques de la part des laboratoire
à propos des données contenues dans les produits informatiques ?
Oui,
nous avons beaucoup de remarques, de dialogues, de questions.
La grande diversité des RCP nous oblige à utiliser des groupements
d'indications. Par exemple pour les antidépresseurs, il y a
au moins 6 ou 7 façons d'apprécier les indications : dépression,
dépression d'involution, épisode dépressif, dépression grave
Ici il est nécessaire de faire une appréciation pour déterminer
comment coder tout cela.
A votre avis, qu'est-ce qui poussera les médecins à
utiliser les aides à la prescription : le besoin de sécuriser
la prescription, les fonctionnalités d'optimisation économique ?
Tout
d'abord, laide à la sécurisation de la prescription. L'informatique
permettra de faire une prescription en prenant en compte toutes
les données sur le médicament, qu'il est très difficile pour
le médecin d'appréhender, même s'il a un portefeuille de médicaments
usuels d'une centaine de produits (pour un généraliste). Toutes
les lignes du RCP ne peuvent pas être dans toutes les mémoires.
L'outil informatique permettra de sécuriser la prescription,
à condition bien entendu que toutes les données soient bien
structurées. Ensuite l'informatique permet la prise en compte
du dossier patient : prenons l'exemple d'un patient ayant fait
il y a trois ans un épisode asthmatiforme resté sans suite,
consultant pour hypertension. Le médecin voudra peut être prescrire
un bêta bloquant ; si son logiciel est bien structuré,
il produira une alerte rappelant l'épisode asthmatiforme qui
constitue souvent une contre-indication au bêta bloquant. Bien
entendu pour cela les pathologies doivent être correctement
codées dans le dossier patient.
Le
deuxième point sera la sécurisation du médecin lui-même dans
la prescription du médicament. Il sera possible dans très peu
de temps de préciser si la prescription est faite dans le cadre
de l'indication, ou hors indication. Dans ce cas le médecin
peut éventuellement être amené à justifier pourquoi il a jugé
utile d'utiliser un produit en dehors de son AMM. C'est là aussi
une fonctionnalité très utile.
Suite
et fin (2/2)

14
mars 2000