Secteur
biotech francais : une forte dispersion géographique
David
Bariau, Marc
Letellier (Alcimed)
26
février 2003
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L'exemple du Royaume-Uni, de la Suède et de la Finlande
Afin de mesurer
les leviers permettant de relever la position française dans
le secteur biotech, nous avons étudié les différentes
régions biotechs européennes et plus précisément
sur 3 cas reconnus internationalement.
Citons en premier
lieu l'exemple du Royaume-Uni. Le tissu biotech anglais s'est structuré
autour de 4 universités prestigieuses dispensant des enseignements
et effectuant des travaux de recherche dans le domaine des Sciences
de la Vie. Autour de ces 4 zones géographiques (Cambridge,
Londres, Oxford, Manchester) se sont greffés de nombreuses
sociétés afin de bénéficier de manière
privilégiée de l'innovation, de faciliter les collaborations
avec les unités de recherche de renom de ces universités
mais aussi afin d'être associé au prestige de l'université.
Ces 4 pôles rayonnent internationalement et participent de
manière significative au dynamisme économique de l'Angleterre
dans le domaine des Sciences de la Vie.
En Suède,
le Karolinska Institute, basé à Stockholm, a suivi
le même modèle que les 4 pôles anglais. Structuré
autour d'une des plus grandes universités médicales
de Suède, le pôle possède de nombreux centres
d'expertise. Auparavant focalisé sur les activités
de recherche et d'enseignement, ce pôle intègre aujourd'hui
également un Science Park comprenant plus d'une quinzaine
de sociétés en plus des activités de recherche
réparties entre 31 départements, 17 centres de recherche,
le tout concentrant pas moins de 40 % de la recherche
biomédicale en Suède.
Face à
ces succès, d'autres pays suivent ce modèle : c'est
notamment le cas de la Finlande. Le pôle de BioTurku apparaît
aujourd'hui comme le grand pôle finlandais des biotechnologies.
BioTurku concentre de nombreux acteurs du domaine biotechnologique
et médical et une volonté politique forte existe visant
à étendre l'attractivité du pôle : il
s'agit du projet Turku BioValley. Ainsi, le pôle de BioTurku
s'est structuré autour de 5 universités et instituts
de recherche, auxquels se sont peu à peu rajoutés
une quarantaine de sociétés de biotech employant plus
de 3 000 personnes, une plate-forme technologique et un centre de
services de 37 000 m2.
La masse critique
Ce n'est qu'en
capitalisant sur l'existant en termes de recherche, en offrant aux
acteurs du secteur privé la possibilité de se regrouper
physiquement afin d'atteindre la masse critique nécessaire
à l'obtention d'une lisibilité au niveau international
que la France sera en mesure de rehausser sa position dans le secteur
biotech. Ceci ne peut, bien entendu, se faire qu'avec une prise
de conscience collective et une démarche volontariste de
focalisation dans les efforts de soutien. La France aura alors une
chance unique de promouvoir, structurer et dynamiser au niveau international
un tissu français des biotechnologies qui souffre aujourd'hui
d'une atomisation géographique trop importante.
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26
février 2003
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