Le
dernier rapport de l'Igas :
institutions sociales et usagers

©
Voisin / Phanie
Christine
Bouchet
20septembre
2001
Le
rapport
de l’IGAS sur les relations entre institutions sociales et usagers
fait suite à une vaste enquête ciblant 7 secteurs différents :
l'hospitalisation publique, la psychiatrie, la gestion des prestations
dans les CAF, la détection des droits au sein des ASSEDIC et des
CPAM, le passage à la retraite, et le traitement des plaintes par
l'inspection du travail et le contentieux social. Les enquêteurs
ont associé différentes méthodes d'étude pour appréhender de façon
complète l'ensemble des problèmes : travail sur dossier pour
éclairer les modes de traitement des usagers, les résultats obtenus
et leurs limites, rencontre de particuliers pour recueillir leurs
impressions, passation de questionnaires auprès des organismes,
participation à des colloques...
Une prise en compte du regard des usagers
Le
thème du rapport est symbolique du regain d'intérêt actuel pour
le point de vue des usagers. Ceux-ci, dans leur rapport avec les
institutions sociales, ont souvent été laissés pour compte. Ils
ne peuvent pas être considérés comme de véritables clients, car
ils n'ont généralement pas le libre choix de leurs prestataires
d'allocation ou de soins et ont peu de moyens de faire entendre
leur mécontentement.
Il
semble cependant qu'une évolution se fasse sentir, et que l'accueil
et la satisfaction du public soient maintenant considérés comme
des priorités au sein de certaines administrations. Cette évolution
est synergique de la prise en compte de la qualité des prestations
dans les services publics.
Un
constat plutôt optimiste
La
conclusion du rapport est d'emblée optimiste : par rapport à l'enquête
précédente, de gros progrès ont été faits et les structures publiques
en charge des politiques sociales font preuve d'une bonne adaptation
et d'une bonne réactivité.
Il
reste cependant que les administrations ont du mal à concilier le
traitement de masse et la nécessaire personnalisation des relations
avec les usagers. Difficulté supplémentaire, le droit social est
de plus en plus complexe. Le constat d'ensemble est que si les administrations
"ne maltraitent pas leurs usagers", ceux-ci ont encore
de nombreuses raisons d'être mécontents.
L'exemple
de l'hôpital : une information encore insuffisante
Dans
les établissements publics hospitaliers, l'information administrative
est généralement disponible (livret d'accueil charte du malade),
mais elle est souvent très institutionnelle et peu centrée sur les
véritables besoins des patients. L'information médicale quant à
elle, est à la charge des professionnels de santé, et est diffusée
de façon très variable selon les établissements et les services.
De même, on constate une hétérogénéité majeure dans la composition
du dossier médical et dans son accessibilité (lire Qui
est propriétaire du dossier médical informatisé ?).
Dans
le cas du dossier papier, encore majoritaire, les architectures
des dossiers sont différentes selon les services, il n'y a pas de
dossier unique. Lorsque les patients circulent d'un service à l'autre
un nouveau dossier est ouvert et l'ancien transféré complètement
ou partiellement. Le dossier résultant est généralement fort peu
organisé
Le
dossier informatisé est encore presque expérimental, il n'a pas
atteint sa maturité et reste hétérogène. Des travaux d'approche
vers un dossier commun circulant sont réalisés dans certains établissements,
mais la démarche est loin d'être aboutie et généralisable. La mission
d'information du public sur les questions médicales (prévention,
éducation pour la santé), reste quant à elle largement sous estimée
par la majorité des établissements hospitaliers.
Enfin,
la prise en compte des plaintes est une fonction nouvelle souvent
mal assumée et mal suivie. Le traitement n'en est pas centralisé
et reste hétérogène, et l'activité des commissions de consultation,
bien qu'en augmentation, reste peu soutenue. De même, la satisfaction
des patients, remise au goût du jour par la procédure d'accréditation,
est encore mal évaluée. Encore une fois, la prise en compte des
plaintes ou de la satisfaction des usagers est très variable d'un
établissement hospitalier à l'autre.
Suite
et fin   
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