Organismes
d’accréditation,
systèmes d’information et gestion
des risques en santé

Hervé
Nabarette
12
juillet 2002
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Le
groupe FWS Consultants
a organisé en avril la conférence "Gestion des risques de santé :
système d’information et Internet" réunissant un "casting"
international, représentants de l’OMS et de l’OCDE compris. Cette
rencontre a permis de partager les expériences entre divers types
de professionnels de santé, et entre pays.
Quelle
problématique pour la gestion des risques en santé ?
Les
organismes d’accréditation et d’évaluation sont ceux qui ont le
plus poussé l’étude du travail des professionnels et des établissements,
et de façon liée, l’analyse des risques et des processus d’amélioration.
Dr Dennis O’Leary, Président de la Joint Commission on Accreditation of Healthcare Organizations
a exposé l’expérience et le point de vue de l’organisme qu’il dirige.
La JCAHO, organisme indépendant créé en 1951, évalue et accrédite
chaque année plus de 18 000 organisations de santé : hôpitaux,
cliniques, réseaux de santé, organisations de HAD, laboratoires,
soins ambulatoires… Elle emploie plus de 1000 personnes, et est
dotée d’un budget de 150 millions d’euros. Aux Etats-Unis, les estimations
font état de 98 000 décès chaque année, imputables à des erreurs
médicales. Ce chiffre sous-estime la réalité, car il se fonde sur
une analyse des dossiers médicaux, dont l’information peut être
incomplète, et ne porte que sur le secteur hospitalier.
Diminuer
le nombre d’erreurs médicales
La
production du service médical est propice aux erreurs. Les étapes
de réalisation des procédures sont multiples, imbriquées et parfois
réalisées dans des délais très courts, tout en faisant appel de
façon importante à l’intervention humaine… A titre d’exemple, les
procédures de commande et d’administration des médicaments sont
génératrices de nombreux risques. Elles ne font pas l’objet d’un
effort conscient destiné à intégrer la sécurité dans les procédures.
D’autre part, les professionnels de santé n’ont pas de connaissances
sur l’analyse des systèmes et sur leur amélioration. Pour eux, les
erreurs médicales sont le résultat d’erreurs professionnelles individuelles.
Cette façon de concevoir les événements a des répercussions contre-productives :
effet psychologique dévastateur pour le praticien qui a commis une
erreur, sentiment de honte, volonté de cacher les erreurs, diminution
des possibilités d’amélioration, manque d’engagement des professionnels
dans l’analyse des problèmes. Pourtant, l’évolution et la "reconception"
des systèmes ne peut se faire sans eux. Enfin, l’état de l’art change :
nouveaux médicaments, nouvelles technologies… Les procédures sont
de plus en plus audacieuses, et souvent de plus en plus dangereuses.
Malheureusement, l’enthousiasme technologique balaie la réflexion
sur les risques entraînés par la technologie.
Face
à ces facteurs favorisant le risque, Dennis O’Leary décrit les stratégies
pour promouvoir une meilleure gestion du risque. Les dirigeants
des organisations de santé doivent être convaincus de la nécessité
de créer une "culture de sécurité" dans les établissements.
Ils doivent être persuadés qu’il est nécessaire d’investir, et qu’un
retour sur investissement est possible. C’est à cette condition
qu’ils introduiront les changements nécessaires dans leurs organisations
: incitation à rapporter les erreurs, temps donné pour analyser
les effets indésirables et les systèmes vulnérables, investissement
dans la formation, reconception des systèmes…
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