L’innovation
à l’hôpital
Philippe Mosse,
LEST, CNRS-Université de la Méditerranée
:
Les
recompositions de l’offre hospitalière ;
une politique en actes
19
février 2001
La
pluralité des logiques de fonctionnement des hôpitaux.
Les
deux dynamiques principales de la restructuration hospitalière sont
l’ouverture et la contractualisation.
L’ouverture se
caractérise par le fait que les stratégies des établissements sont
définies hors des établissements eux-mêmes. Les priorités de santé
publique et les enveloppes budgétaires sont décidées à l’échelon
national et régional. Du fait de cette ouverture, l’hôpital devient
un réseau complexe de contrats. Les établissements de santé s’engagent,
notamment, au travers du contrat d’objectifs et de moyens et des
procédures d’accréditation. Les relations qu’ils entretiennent avec
leurs prestataires s’inscrivent de plus en plus dans le cadre de
relations clients fournisseurs.
Cette
double évolution que connaissent les établissements hospitaliers
nécessite un changement de leur régulation. Alors que les hôpitaux
s’ouvrent de plus en plus sur le monde extérieur dans une démarche
de contractualisation, leurs outils de gestion (le pmsi, l’accréditation,
le statut du personnel hospitalier) restent centrés sur une conception
fermée de l’hôpital. Une restructuration de la gestion des établissement
de santé est donc nécessaire.
Deux conceptions de la politique de restructuration
guident les actions, les décisions, et les justifications en matière
de restructurations.
Une
de ces conceptions comporte une forte dimension technique. Elle
suit une démarche descendante, qui identifie l’objectif et les moyens
à mettre en œuvre pour l’atteindre. C’est dans ce cadre que s’inscrit
l’objectif de réduction des coûts des établissements hospitaliers.
Le montant des dépenses de l’hôpital est fixé au niveau national
sur la base des dépenses de l’année précédente. L’enveloppe est
ensuite déclinée par région, les Agences Régionales d’Hospitalisation
ont alors en charge de répartir l’enveloppe régionale entre les
différents établissements .
L’autre
privilégie la dimension politique et les négociations. Les acteurs
ont un rôle à jouer aux différents niveaux de la mise en œuvre de
la politique de restructuration. L’Agence Régional d’Hospitalisation
concerne sa fonction de relais entre les établissements et la tutelle,
mais son rôle ne consiste plus uniquement à faire appliquer les
décisions de la tutelle. Elle doit faire remonter les informations
vers la tutelle et mettre en forme les initiatives locales.
Ces
deux conceptions sont complémentaires et non substituables. La constitution
des réseaux part généralement d’initiatives individuelles (deuxième
conception) , tout en étant encouragé par les pouvoirs publics dans
le cadre de procédures top-down (première conception) qui donnent
lieu à des financements identifiables.
Ces
deux approches ne sont pas contradictoires. « L’ambivalence
et la coexistence de ces deux conceptions opposées permet aux acteurs
de s’engager dans la démarche de rationalisation, « de participer
au mouvement de modernisation sans avoir à s’entendre au préalable
sur sa finalité ».
Suite,
K. Chevreul, E. Mossialos, J. Chaperon (2/3)
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19 février 2001
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