La
théorie de l’innovation
Dominique
Foray
(OCDE/CERI)
:
Economie
de la production et
de la distribution de la connaissance
19
février 2001
Les
caractéristiques des technologies biomédicales
La
biotechnologie n’est pas de la recherche fondamentale, elle n’est
pas non plus une activité industrielle. Elle se trouve à la charnière
entre ces deux secteurs. En effet, les technologies biomédicales
ont pour particularité de créer immédiatement de nouveaux processus
industriels.
Le fait
qu’elles soient directement associées à des découvertes scientifiques,
et, par conséquent, reposent sur de nouveaux savoirs, fait des technologies
biomédicales un bien particulier.
La biotechnologie
repose sur la connaissance scientifique, qui est un bien public.
L’information est un bien « non exclusif » ; un agent
peut utiliser une connaissance scientifique dans une activité productive
sans que son action empêche l’utilisation de cette même connaissance
par un autre agent.
La connaissance
est également un bien « non rival », une infinité de personnes
peuvent utiliser la même connaissance sans que personne n’en soit
privé. Enfin, la connaissance scientifique est un bien cumulatif,
elle est nécessaire au processus de production des applications
qui en dérivent.
Les infrastructures institutionnelles
Du
fait de ces caractéristiques, un marché purement privé ne peut,
à lui seul, en assurer une production et une utilisation efficientes.
Les
six figures institutionnelles pour la production de la connaissance
:
Formes
dominantes de financement Régimes de divulgation de
la
connaissance
|
Patronage
public (ou privé)
|
Dépenses
et contrats publics
|
Dépenses
et contrats commerciaux privés
|
Connaissance
ouverte |
Universités
et autres institutions à objectifs non commerciaux
|
Laboratoires
nationaux pour la recherche civile
|
« Campus »
de recherche de base dans les entreprises
|
Accès restreint
|
Centres
de recherche université-industrie
|
Laboratoires
nationaux pour la R&D de défense
|
R&D
des entreprises privées
|
Ces
figures institutionnelles s’appliquent aux biotechnologies. Le cas
d’une connaissance ouverte financée par un patronage public ou privé
est celui de la recherche académique. Celui d’une connaissance à
l’accès restreint financée par des dépenses et des contrats commerciaux
privés correspond aux unités de recherche des laboratoires pharmaceutiques
et aux entreprises de biotechnologie.
Suite
et fin, Jean-Paul Moatti (2/2)
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19 février 2001
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