La
diffusion du médicament
F.
Aguzzoli, L. Frérot, C. Sermet :
« la
diffusion de l’innovation pharmaceutique
en médecine libérale française ».
19
février 2001
L’objectif
est d’analyser la pénétration des nouveaux produits dans la prescription
des médecins généralistes et spécialistes libéraux. Les auteurs
du IRDES ont débuté un programme d’étude reposant sur l’exploitation
statistique de l’Enquête Permanente sur la Prescription Médicale
qu’IMS Health réalise chaque année auprès d’un échantillon de médecins
libéraux généralistes et spécialistes représentatifs. Ils nous livrent
ici de premiers résultats.
Les
données utilisées portent sur la période 1992-1998. Sont considérés
comme nouveautés tous les médicaments composés d’au moins un nouveau
principe actif. La littérature évoque quatre facteurs influençant
le processus de diffusion de l’innovation :
-
l’environnement
social du médecin
-
les
sources d’information permettant la prise de connaissance du
médicament
-
les
caractéristiques individuelles du médecin
-
les
caractéristiques du médicament lui même
Les
premiers résultats du IRDES permettent de confirmer l’influence
des caractéristiques individuelles du médecin. Deux caractéristiques
du médecin semblent essentielles dans la diffusion des innovations
de la classe étudiée (les psychoanaleptiques) : son âge, sa
discipline.
Les
médecins les plus jeunes prescrivent le plus souvent des innovations
lors des deux premiers trimestres de mise sur le marché et les médecins
les plus âgés en prescrivent le moins.
La
discipline du médecin semble être un facteur également déterminant.
Certains auteurs pensent que les spécialistes se distinguent des
généralistes par leur implication active dans la recherche d’informations,
le fait qu’ils possèdent une information sur le produit avant qu’il
ne soit lancé commercialement (études cliniques hospitalières, marketing
privilégiant les spécialistes…). Dans l’étude, les médecins spécialistes
apparaissent effectivement plus novateurs.
Toutefois,
le choix de la classe thérapeutique étudiée n’est pas neutre dans
les résultats obtenus. Des recherches ont montré que les caractéristiques
propres du médicament peuvent avoir des conséquences importantes
sur son adoption et sa diffusion. Dans l’étude, il apparaît que
si les psychoanaleptiques diffusent d’abord chez les spécialistes,
les nouveaux antibiotiques sont plus précocement adoptés par les
généralistes, les spécialistes leur préférant des produits existant
sur le marché depuis longtemps.
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19 février 2001
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