Les
entreprises de biotechnologie
Claude
Hélène,
Professeur Directeur Unité INSERM) :
l’innovation en santé : financement et
enjeux des entreprises de biotechnologie
19
février 2001
La biotechnologie, une science pluridisciplinaire
à grande échelle
La
biotechnologie nécessite de disposer d’outils de ciblage des molécules,
et de tests à haut débit. L’objectif est de constituer des molécules
et de les tester par paquets en un minimum de temps. Grâce à la
chimie, à l’informatique et à la biologie, on peut aujourd’hui synthétiser
des millions de molécules et les tester à haut débit. L’informatique
permet de garder en mémoire les molécules et les essais qui ont
été réalisés. Le processus de recherche va de la génomique à l’essai
clinique. La génomique doit déboucher sur le criblage à haut débit,
ce dernier permet d’identifier des têtes de séries, que l’on doit
ensuite optimiser. Les molécules actives sont ensuite sélectionnées
avant de commencer les essais cliniques.
La collaboration entre l’industrie pharmaceutique
et les centres de recherche en amont a donné naissance aux entreprises
de biotechnologie.
Le
budget de R&D de l’industrie pharmaceutique est évalué entre
2 et 5 milliards d’euros, 1/3 est destiné à la recherche. Cette
estimation est supérieure aux budgets de l’INSERM et du CNRS réunis.
L’industrie pharmaceutique externalise une grande partie de la recherche,
de 20 à 30% de son budget de recherche. Elle s’adresse aux entreprises
de haute technologie mais pas aux laboratoires de recherche publics.
Pourtant ces derniers font de la recherche de qualité. Elle externalise
une partie de la recherche tout en maintenant une compétence en
interne.
La valorisation des laboratoires publics par
la création d’entreprise
Les
laboratoires ont donc décidé d’aider leurs chercheurs à créer leur
entreprise. Les premiers pas de la création d’une entreprise de
biotechnologie sont en effet difficiles. Le chercheur a besoin de
capitaux d’amorçage, de compétences managériales, mais aussi de
temps pour exercer ses compétences, la recherche.
L’INSERM
a, ainsi, créé un département de la valorisation et du transfert
de technologie, qui s’occupe de la propriété intellectuelle, et
une Société Anonyme INSERM TRANSFERT qui s’occupe de la création
d’entreprises. L’INSERM TRANSFERT a pour rôle l’émergence, l’accompagnement
et le soutien de projets innovants, celui d’interface avec les pépinières,
et d’interface avec les financeurs.
La création d’entreprises de biotechnologies
est-elle la seule solution pour valoriser les laboratoires publics ?
La
question qui se pose alors est de savoir si la seule façon de valoriser
la rechercher des laboratoires publics est de créer des entreprises
de biotechnologie.
L’industrie
pharmaceutique demande désormais plus que la découverte d’une cible
potentielle pour un médicament, elle demande non seulement la cible
mais également la molécule active sur la cible. Pour intéresser
les industries pharmaceutiques, l’INSERM devra avoir validé cette
cible.
Pour
ce faire, la recherche publique peut :
-
collaborer
avec l’industrie
pharmaceutique. L’INSERM et l’industrie pharmaceutique créent
une structure commune souple, non pérenne qui pourrait mettre
en place les cribles à haut débit.
-
Créer
une structure commune entre le CNRS, l’INSERM et le CEA pour
présenter aux laboratoires pharmaceutiques les cibles et les
molécules actives.
Suite,
Pierre Tambourin (2/3)
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19 février 2001
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