Libéralis
: l'Intranet des Unions Professionnelles de Médecins Libéraux
Corinne
RADAL
23 août
1999
Suite et fin
(3/3)
A supposer que les
UP surmontent les obstacles techniques, juridiques et pratiques
rencontrés lors de la mise en uvre de Libéralis, des incertitudes
demeurent malgré tout.
Cest par exemple
le cas à propos de la nature des données collectées. En effet, les
données présentes actuellement sur les FSE sont très succinctes
(rien par exemple ne permet de relier une prescription à un diagnostic
ou aux caractéristiques du patient). Tant que le codage des actes
et des pathologies ne sera pas mis en uvre, les analyses ne
pourront pas être conduites dune manière optimale.
De plus, cest
par le biais des études menées grâce au gestionnaire denquêtes
de Libéralis que des informations de nature épidémiologiques sur
les pratiques et les modes de prises en charge seront obtenues.
Or Libéralis pourrait souffrir dun déficit de représentativité
dans la mesure où il nest pas présent sur tout le territoire
français. Ainsi, lIle de France, le Nord et la Bretagne ne
seront pas représentés, ce qui induira des biais dans la représentativité
des médecins, des pathologies et des modes de vie.
Enfin, une incertitude
demeure au sujet de la gestion des données hospitalières et du chaînage
avec les données de la ville.
Avec Libéralis, les
UP se sont lancées dans un pari audacieux. Créer un réseau parallèle
au RSS nécessite de gros investissements financiers. En cas de succès,
les UP se seront affirmées comme des interlocuteurs incontournables
du système de santé ; en cas déchec, elles risquent de
perdre leur crédibilité.
Libéralis, un réseau de professionnels de santé de plus ?
Pendant que le RSS
se met en place, dautres réseaux Intranet à destination des
professionnels de santé comme Santenet,
développé par la Cégédim, ou Club Médical Expand ont fait leur apparition,
proposant des services similaires à ceux du RSS. [Pour plus de détails,
cliquez ici] Un réseau a également
été monté par MG France, Medsyn,
et est déjà opérationnel.
Tous ces réseaux coexistent,
et il est naturel que des interconnexions soient envisagées. Ainsi,
un accord a récemment été signé entre lUP Rhône-Alpes, impliquée
dans Libéralis, et la Cégédim pour la mise en place dun observatoire
national des pratiques libérales. Lobjectif de lUP est
de mettre à la disposition des professionnels de santé des statistiques
sous forme de tableaux de bord.
En outre, France
Telecom, concessionnaire de Libéralis, gère également un autre
réseau, Wanadoo
Santé, ainsi quun portail sur le web, Egora.
Philippe Vidal, responsable
du développement à la direction du secteur Santé chez France Telecom,
envisage actuellement un rapprochement entre Wanadoo et Wanadoo
Santé. En effet, comme il lexplique dans le dernier numéro
de TLM, France
Telecom propose à ses clients " une solution de télétransmission
de feuilles de soins électroniques sans abonnement au Réseau Santé
Social et sans abonnement complémentaire à Wanadoo. ".
Selon lui, les 15 000 professionnels de santé abonnés
à Wanadoo vont naturellement migrer vers Wanadoo Santé.
Peut-être France Telecom
va-t-il à terme envisager une synergie entre Libéralis et Wanadoo
Santé.
Enfin, à lheure
de lInternet gratuit [cliquez ici
pour accéder à larticle], on peut se demander quelle place
sera laissée pour un service professionnel payant.
Derrière la concurrence
entre réseaux sorganise la concurrence des contenus et des
services. [Pour en savoir plus sur la notion de portail, cliquez
ici]
LURML
dIle de France a déjà intégré cet enjeu dans sa stratégie
puisquelle préfère privilégier dès maintenant lapproche
services. Elle a ainsi refusé de sassocier au projet Libéralis
tout en nexcluant pas dy souscrire par la suite, une
fois le fonctionnement réel observé, quitte pour cela à payer un
abonnement supplémentaire.
Libéralis en est encore
à ses débuts puisque les premiers tests auront lieu cet été avec
des médecins volontaires et que loffre dabonnement aux
médecins libéraux sera effective à la rentrée 1999.
Le projet aura en tout
cas été le révélateur dun changement dans la profession médicale,
dune volonté de saffirmer professionnellement et de
se doter dune expertise à la fois médico-économique et médico-informatique.
Par ailleurs, le fait que des médecins eux-mêmes se préoccupent
concrètement de linformatisation du système de santé permettra
peut-être de faire accepter SESAM-Vitale par lensemble de
la profession.
Consultez le site de Libéralis à l'adresse suivante : www.liberalis.net
Réagissez
à cet article
Retrouvez les
autres interviews et articles de la rubrique Intranets & Réseaux.
23
août 1999
|