Découvrez Medcost

Plan du site

Contactez-nous

33, rue Raffet
75 016 Paris
Tél : 01 42 15 08 08

Didier Ménard

Président de la
Coordination nationale des Réseaux


"Le projet d’intranet des réseaux en partenariat avec France Telecom sera présenté au Congrès de juin."

Propos recueillis par Dominique Etienne

15 mars 2001

Qu’est-ce qui a déclenché votre manifeste alors même qu’on avait l’impression que les réseaux de soins avançaient grâce aux fonds distribués par le FAQSV ?

Nous avons décidé en 1999, d’aider les réseaux à passer de « réseau de soins » à « réseau de santé » : le réseau est conçu comme un outil d’amélioration de la santé de la population et non pas l’amélioration du fonctionnement de l’offre de soins. Or, ceci doit aborder une dimension beaucoup plus large, que nous appelons médico psycho-sociale, que celle des soins stricto sensu. Les réseaux depuis 15 ans ont montré leur efficacité dans ces dimensions, même si au départ ils avaient été conçus comme des réseaux sur des pathologies précises : c’est une évolution qui s’est faite naturellement.
Or cette réforme est pénalisée par la tendance actuelle de la réflexion sur le système de santé qui n’est centrée que sur l’approche offre de soins et coût de cette offre, ce qui nous paraît complètement réducteur. Ce que nous avons su faire est ainsi complètement laissé à la marge de cette réflexion. Les organisateurs du système de santé instrumentalisent le concept de réseau en fonction de leurs propres problèmes institutionnels : par exemple, quand l’hôpital a un problème, il se tourne vers les réseaux pour soulager ses problèmes, par exemple en cancérologie.

Il est certes important de repenser le système de l’offre de soins, mais nous avons très peur que le concept de réseau soit utilisé uniquement dans ce but. Les expériences réussies sont actuellement laissées encore de côté. Les informations disponibles actuellement sur les financements du FAQSV montrent que sont privilégiées des actions soit disant innovantes en laissant de côté les initiatives déjà en place. Par exemple, je ne conçois pas qu’un projet de dossier médical informatisé partagé (DMIP) sans véritable réalité de réseau derrière obtienne un million de Francs, bien que je sois très en faveur du développement de l’informatisation des données de santé.
D’autre part, il est inadmissible que les présidents d’Urcam donnent unilatéralement la priorité du fonds régional au financement de tel ou tel type de projets, par exemple dans le domaine de la gérontologie. Dans le même ordre d’idée, il est anormal que dans certaines régions, à la demande des URML, le FAQSV ne finance que des projets où les libéraux sont leaders. Bien sûr, ce type de dysfonctionnements existent ailleurs, ne soyons pas naïfs, mais pour nous il est inhérent à la manière dont le FAQSV est conçu : nous considérons cette structure comme un « sous Soubie… ».

Pourtant, la CNR conseille à ses adhérents de constituer leurs demandes de financement auprès de ce fonds ?

Ceci peut paraître paradoxal : nous conseillons en effet à tous nos adhérents de constituer un dossier de demande de financement au FAQSV. Mais le problème se situe à deux niveaux : le FAQSV est actuellement la seule source de financement disponible pour les réseaux, donc il n’y a pas d’autre solution pragmatique que de lui soumettre un dossier. Notre opposition est  donc politique : une fois de plus, on institue une procédure qui n’a pas été conçue pour les réseaux. Une fois celle-ci définie et mise en place, c’est aux réseaux de s’adapter pour s’intégrer à un processus qui n’a pas été fait pour eux. Certains promoteurs de réseaux ne sont d’ailleurs pas d’accord pour jouer le jeu, car les dossiers sont compliqués, ou alors les expériences très locales, de proximité, ne rentrent pas du tout dans le cadre requis des projets : il manque encore un réel système adapté aux réalités terrain. Enfin, je veux souligner qu’on nous reproche souvent d’être des militants bénévoles, tout en nous disant « heureusement, vous étiez là à l’époque du Sida ». Nous voulons justement évoluer et nous professionnaliser, en passant de « militants professionnels » à des « professionnels militants ».

Que pensez-vous du dispositif Soubie ?

La CNR s’est constituée en réaction à la création de ce dispositif : nous étions en effet persuadés qu’il tuerait les « petites » initiatives, construites dans la proximité, au vu de l’investissement représenté ne serait-ce que par le seul dépôt d’un dossier. Il faut en effet avoir de grands moyens avec des supports privés importants pour pouvoir assumer cette procédure, les projets acceptés le montrent. De plus, le dispositif Soubie est centré sur la pathologie stricto sensu, alors même que nous disions à l’époque qu’il fallait élargir cette notion au sanitaire et social. Cette mise en place est typique d’un système où des technocrates influencent des politiques pour monter des dispositifs qui visent à régler les problèmes des institutions et non les problèmes des gens. Il serait d’ailleurs amusant de demander au dispositif de s’auto évaluer aujourd’hui, alors qu’il demande sans cesse aux projets de mettre en œuvre une évaluation !

Pouvez-vous préciser le contenu de votre partenariat avec France Télécom ?

Nous sommes en phase de finalisation : nous présenterons l’avancement du projet lors du congrès de juin. Cet outil comporte trois niveaux.
Tout d’abord, c’est un outil pour tous les professionnels des réseaux et pas seulement les médecins, qui permet d’apporter une aide informatique à leur activité professionnelle d’une part et de communiquer sur des problématiques de malades. Il ne s’agit pas d’échanges ou de partage de dossiers patients préformatés. Nous pensons qu’il est plus intéressant que les professionnels s’interrogent entre eux sur des cas rencontrés.

Bien sûr, l’outil permettra aux professionnels de réseaux d’être informés et de communiquer sur la vie en réseau, les réunions, etc. Une entrée, fondamentale dans notre esprit, sera disponible pour le grand public afin d’interroger les professionnels de réseaux sur des problématiques de santé. Ainsi, à terme, la population de proximité d’un réseau pourra interroger les acteurs locaux impliqués dans ces projets. Les réponses pourront ainsi être adaptées à la réalité des gens.
Le dernier niveau est un intranet inter réseaux, à l’échelon national, pour mettre en relation l’ensemble des acteurs des réseaux de France.
Pour l’instant, une expérimentation a lieu à Lyon, dans le cadre de la prise en charge de la toxicomanie. Le projet est complètement soutenu financièrement par France Telecom, la CNR apportant sa compétence en termes médicaux et de pratiques professionnelles. Au début, le service sera réservé aux réseaux adhérents de la CNR. Nous verrons ensuite comment il pourra être généralisé à tous les réseaux et comment nous pourrons avoir d’autres partenaires.

Suite et fin (2/2)

15 mars 2001

Recherchez un réseau dans l'Annuaire des réseaux de soins

Le réseau du mois

Océane
Lire aussi

Février 1999
Le dernier congrès de la CNR : les réseaux dans tous leurs états.

Les 10 derniers dossiers Intranets & Réseaux

6 novembre 2002
Hospitalisations inappropriées ! Une enquête menée par le CHU de Caen

Juillet 2002
Karine Didi
Directrice du réseau Océane

MEDEC 2002
Systèmes d’information des réseaux de soins : pour des approches progressives

Juin 2001
OncoLR
Le serveur d'Oncologie pluridisciplinaire du Languedoc-Roussillon

Avril 2001
Entretien Gilles Poutout,
URCAM Ile-de-France

Un an après … Groupama Partenaires Santé

Mars 2001
Entretien Didier Ménard,
Président de la Coordination nationale des Réseaux

Le "simulateur de vol" des entreprises

Février 2001
Esteban Gonzalez- Juarros,
Project Officer d’EudraNet

Le B-A-Ba des réseaux de soins par l’URML- IdF

DOSSIER

Le dossier médical
arrive en force sur Internet.

   
   
     
Copyright © Medcost 2003-Tous droits réservés.    
 
Dossiers
Plan du site
 
Références : Doctissimo I Caradisiac I Ados.fr I Momes.net I gnomz.com I fluctuat.net