Il
faut engager le chantier du dossier de santé communiquant
Rapport
1998 du CSSIS
Corinne
RADAL
26 juin
1999
Suite et
fin (3/3)
III. Le dossier de santé,élément-clé des échanges
La généralisation des
technologies de linformation dans le secteur de la santé devra
faciliter le partage des informations nécessaires tant au suivi
individuel de chaque patient quau pilotage collectif du système
de santé (enquêtes épidémiologiques, évaluation des pratiques).
Le pivot de ces échanges est le dossier de santé des personnes.
En environnement hospitalier,
la mise en uvre dun dossier médical a été rendue obligatoire
par le décret du 32 mars 1992. Toutefois, chaque hôpital propose
une architecture qui lui est propre, ce qui peut conduire à des
problèmes de compatibilité. De plus linformatisation de ces
données est loin dêtre généralisée, même si le PMSI
a pu constituer un premier levier vers linformatisation.
En ville, aucune norme
nexistait jusquà présent.
Compte tenu de cette
situation, le Conseil a deux préoccupations immédiates :
Identifier les recommandations ou les normes
à édicter pour les logiciels de gestion libéraux et hospitaliers
de manière à permettre ensuite les communications.
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Enclencher une évolution progressive des
systèmes informatiques et des architectures techniques vers
des solutions intégrant les contraintes dinteropérabilité
et de communication.
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Une étude est en cours
à linitiative du Conseil pour, à partir des différentes approches
existantes et de leur articulation, déterminer les actions à mener
sur ce thème.
La sécurisation des
réseaux constitue également un enjeu majeur sans lequel il ne saurait
être envisagé de développer les échanges de données de santé. [Pour
en savoir plus, consultez larticle " La
confidentialité en toute transparence "]. Certains
acteurs ont déjà adopté des solutions, mais cela dessert les efforts
engagés pour garantir une solution garantissant linteropérabilité.
Le Conseil estime que seule lapproche mutualisée
menée dans le cadre du GIP
CPS permet dapporter une réponse satisfaisante.
Parallèlement, la mise
en place dun IPP est indispensable. Les avis restent partagés
sur le choix de cet IPP, les deux principales options étant lutilisation
du Numéro dIdentification National (NIR) ou la création dun
identifiant spécifique. Le principal argument contre le NIR, qui
pourtant limiterait les risques de confusion, est la possibilité
de rapprochement entre les données de santé et dautres fichiers.
Néanmoins le Conseil souligne que cette interconnexion reste possible,
bien que plus difficile, avec un autre identifiant, et quon
ne peut de toute manière pas envisager de faire reposer la protection
des personnes sur une difficulté technique.
A propos de lutilisation du NIR comme IPP,
le Conseil souligne que :
" Si
un rapprochement de fichier est sans doute long et coûteux
sans le NIR, il reste cependant possible : linterdiction
dutiliser le NIR rend plus difficiles les rapprochements
nécessaires et licites, mais nempêche pas les interconnexions
illicites. La principale question en ce qui concerne les croisements
de fichiers est de savoir sils sont justifiés et licites
ou sils ne le sont pas, auquel cas il faut que les infractions
constatées soient lourdement sanctionnées : on ne peut
envisager de faire reposer la protection des personnes sur
une difficulté technique.
Le NIR apporte
le maximum de garanties quant aux objectifs de qualité et
de sécurité pour lidentification des personnes, lINSEE
assurant, à la demande, une fonction de certification.
Enfin, linterdiction
dutiliser le NIR pour les données médicales alors que
son usage est autorisé pour toutes les données de facturation
pourrait imposer un dédoublement des outils de gestion des
hôpitaux (voire des professionnels ?) avec tous les risques
dincohérence que cela comporte. "
Rapport 1998
du CSSIS, p.38
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Une autre question-clé est celle des droits daccès des différents
intervenants du système de soins aux données de santé des personnes,
ces droits devant être mis en uvre sous le contrôle et avec
laccord de la personne concernée. Sur ce point, le rôle de
la carte Vitale doit être approfondi.
A lheure actuelle,
il paraît judicieux dencourager les échanges élémentaires
entre professionnels telles que les ordonnances électronique ou
les messageries, de manière à ce quils disposent dune
expérience et dune connaissance précise sur la confiance quils
peuvent accorder au RSS et aux réseaux.
Il convient également
daccélérer les travaux sur le codage et de déterminer les
nomenclatures de référence pour permettre le développement des actions
dévaluation et damélioration des pratiques. En effet,
les données de santé anonymisées nétant pas sujettes au secret
médical, il faudra donc les créer afin dune part de permettre
le chaînage et les traitements nécessaires aux travaux dévaluation,
et dautre part de garantir lirréversibilité de lanonymisation.
Par ailleurs, la nouvelle
organisation du système de soins, en particulier lintroduction
des réseaux et filières de soins, doit conduire à repréciser les
conditions de la levée du secret médical professionnel. Il semble
important de faire à ce sujet un effort de communication visant
à informer et à donner confiance aussi bien aux patients quaux
professionnels de santé, et dadapter la formation des médecins
à ce nouvel environnement.
La dernière recommandation
du Conseil sur le dossier de santé concerne la communication auprès
du public. Il souligne que sur un dossier de cette ampleur il est
impératif de veiller à la cohérence et à la lisibilité des messages,
tant à destination des acteurs professionnel que des citoyens. Ces
messages doivent notamment porter sur les objectifs et les finalités
de la mise en place des systèmes dinformation, tant en termes
collectifs quau bénéfice des différents acteurs.
Le Conseil va désormais
chercher à approfondir les différents points évoqués dans ce rapport.
Dans un premier temps
lobjectif est de préciser loffre existante en matière
de travaux de normalisation, leur avancement et leur articulation.
A partir de cela, la faisabilité technique dune mise en cohérence
des logiciels de médecine libérale entre eux et avec les systèmes
dinformation hospitaliers sera analysée. Cela aboutira à des
propositions de scénarios de convergence, comportant des notions
de calendrier et de coûts.
Sur le sujet du dossier
de santé, le Conseil travaillera en particulier à éclairer certains
arbitrages exposés précédemment, comme le choix et la mise en uvre
de lIPP, la propriété des données et leurs droits daccès
ou encore les différentes facettes du dossier (outil de travail
versus transmission, soins versus évaluation ou recherche).
Pour se procurer
le rapport : sadresser à Mme
Michèle
THONNET, Ministère de lEmploi et de la solidarité
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