Le
Rapport dactivité du Conseil Supérieur des Systèmes dInformation
de Santé (1997) :
assurer
la mise en place de Vitale 1,
planifier la transition Vitale 1-Vitale 2
Hervé
NABARETTE
1er
mai 1998
Définition
et enjeux des systèmes dinformation
Les aspects informatiques des systèmes dinformation en santé
Le déploiement de SESAM Vitale
La
problématique des applications
Le Conseil
Supérieur des Systèmes dInformation de Santé a été mis en
place par le décret du 12 janvier 1997 pour faire en sorte quune
structure de réflexion incarne, par ses avis et ses interventions,
une vision densemble des systèmes dinformation de santé.
Présidé par Gérard Worms, le conseil a établi un rapport sur sa
première année de travail.
Les recommandations concernant la concession de service public du
RSS ne sont pas reprises ici : elles ont inspiré certaines modalités
du contrat de concession (notons que Christian Prieur, membre du
Conseil était Président du jury qui a sélectionné Cegetel pour la
concession du RSS).
Le rapport
est marqué par le souci dassurer la mise en place effective
de Vitale 1, et de penser la transition Vitale 1-Vitale 2. Il présente
dans cette perspective des concepts intéressants sur linformation
en santé et les enjeux informatiques (Rapport Pantin commandé par
le Conseil).
Définition et enjeux des systèmes dinformation
Le rapport
reprend la typologie du Pr Hecketsweiler sur linformation
en santé. Les applications informationnelles appartiennent à deux
grandes catégories :
- applications
mettant en oeuvre des informations non nominatives, pour la gestion
et lamélioration du savoir.
Ces applications servent la santé publique et sont susceptibles
de faire lobjet de développements commerciaux.
- applications mettant en oeuvre des informations nominatives, pour
la gestion de lassuré et le suivi du patient (laccès
aux bases contenant ces informations devra être contrôlé par la
carte CPS, et dans certains cas par la carte Vitale).
Les aspects informatiques des systèmes dinformation en santé
Un système
informatique est composé de différentes " couches "
:
- équipement
de lutilisateur
- infrastructure de communication (réseau et moyens techniques associés)
- infrastructure dinformation (bases dinformations médicales,
les services en ligne destinés aux PS)
- applications de production (Sesam Vitale), toujours vécues comme
une contrainte par les utilisateurs, quel que soit le secteur économique
- applications de groupes (applications individuelles, messagerie,
consultation de services dinformation...)
La mise
en oeuvre des différentes applications informatiques devra respecter
plusieurs exigences :
- multiplier
les projets, en particulier autour des applications de la messagerie
(importance du besoin de communication, comme dans tous les secteurs
économiques) et des services dinformation destinés aux professionnels
de santé.
Il convient de ne pas se limiter à lapplication productive
Sesam Vitale (comme la compris Cegetel dans sa communication
vers les PS).
- insister
sur le rôle clé du RSS. Par rapport à lInternet, il garantit
un meilleur niveau de service et de sécurité. Le rapport Pantin
souligne que le développement des réseaux privatifs est une tendance
qui concerne lensemble des secteurs de léconomie. Les
différentes applications constitueront des techniques modulaires,
ce qui est désormais la règle dans le déploiement des systèmes dinformation
dentreprise. Ceci suppose toutefois de stabiliser le modèle
économique du réseau lui-même, en favorisant lémergence rapide
de services qui contribueront à laugmentation des flux (services
dinformation, télémédecine...), les flux Sesam Vitale devenant
alors marginaux. Dans une approche extrême, il faudrait que lopérateur
puisse transférer gratuitement les flux de données Sesam Vitale
et sappuyer sur les flux voix-images interprofessionnels ou
interétablissements pour rentabiliser son activité (dans le cas
contraire, il risque la concurrence de réseaux tiers qui joueront
le rôle de concentrateurs, en profitant dun statut de grossiste,
et qui capteront les services complémentaires).
- insister
dans les plans de déploiement sur la dimension marketing. En effet,
les utilisateurs de ces services ne constituent pas une population
cible homogène. Leurs besoins doivent être identifiés. En particulier,
il conviendra certainement que les professionnels puissent accéder
à une offre dentrée de gamme.
- faciliter
la tâche des PS avec un support de qualité. Lintégration des
acteurs ayant développé une compétence spécifique dans le domaine
des supports aux utilisateurs (" informaticiens ",
" banquiers "...) pourrait être facilitée.
-définir
les principes directeurs de linfrastructure dinformation.
Il sagit de mettre en place le fameux " retour dinformation "
vers les médecins sur lequel insiste le rapport Rozmarin, mais également
de définir les schémas de gestion des données concernant les patients,
en intégrant toutes les contraintes déontologiques.
Le déploiement de SESAM Vitale
Lobjectif
nest pas seulement celui de la maîtrise des dépenses, il vise
aussi la création et la validation des outils indispensables à la
suite des innovations : informatisation du PS, carte du PS, carte
du patient, réseau.
Si les
actions à lancer pour réussir le déploiement de Vitale 1 sont relativement
simples au plan technique, les difficultés sont plutôt liées à la
conduite dun projet complexe et au respect des plannings.
Le conseil recommande de mettre en place une organisation très structurée
pour accompagner les professionnels lors du déploiement de Sesam
Vitale : ces derniers devraient pouvoir trouver laide nécessaire
au niveau local. Le conseil souligne aussi la nécessité dune
accréditation plus rapide des logiciels.
Mais il
sagit aussi de maintenir la mise en perspective de Vitale
1 au regard dun objectif plus global, cest-à-dire dengager
les évolutions qui permettent de mettre en oeuvre les fonctions
prévues mais absentes de la première phase. Dès maintenant, doivent
être envisagées :
- les fonctions
liées à la carte Vitale 2 : intégration des organismes dassurance
maladie complémentaire, gestion individuelle des bénéficiaires,
volet dinformation médicale
- les fonctions
qui sont indépendantes de la carte elle-même : mise en oeuvre de
la signature électronique par la CPS elle-même, chiffrement des
messages comportant des informations médicales nominatives, télémise
à jour des cartes à partir du poste de travail du professionnel
(afin daméliorer le service rendu aux patients par une souplesse
accrue du système), des messages EDIFACT et de lordonnance
électronique. La reprise et laccélération des travaux sur
le codage des actes et des pathologies sont indispensables.
La problématique des applications
Le RSS
sera consacré aux applications spécialisées. Les modalités dencadrement
gagneraient à sadapter à leur diversité :
- services
dinformations : revues en ligne, informations produit, services
pratiques...
- applications de référence pour le développement des systèmes dinformation
de santé (bases de connaissance, nomenclatures...)
- applications faisant intervenir des traitements ou échanges dinformations
anonymisées (PMSI)
- applications faisant intervenir des données nominatives (dossiers
patients, déclarations obligatoires...).
On peut
remarquer que la charte " fournisseur de services "
élaborée par Cegetel dune part et lensemble des règles
juridiques sur linformation en santé dautre part contribuent
déjà à encadrer ces différentes applications.
Au-delà
de lapplication productive Sesam Vitale, deux voies devront
rapidement être approfondies pour assurer le développement des systèmes
dinformation en santé :
- la possibilité
de rendre disponibles des données ou applications qui existent mais
ne sont pas aujourdhui largement accessibles : fichiers ADELI
ou FINESS (fichiers didentification des professionnels de
santé et des structures), AMM, conférences de consensus de lANAES,
données SAE ou PMSI
- la mise en place doutils sémantiques et syntaxiques communs,
seuls à même de permettre lenrichissement et le partage des
données par plusieurs intervenants pour des actions de coordination
des soins, de veille sanitaire
Cela passe par la mise en place
de nomenclatures communes, en particulier pour les actes et les
pathologies.
A cet égard,
le rapport envisage à plusieurs reprises la question du dossier
patient. Il est probable selon le conseil quune partie des
informations sera stockée sur le Volet dInformations Médicales
(VIM) de la carte patient, les autres données utilisant des bases
de données réparties. Sur le VIM, il conseille de se limiter dans
une premier temps à la définition de la structure daccueil.
Il incite les acteurs du monde de la santé à multiplier les expériences
de recueil de données pour identifier le mode de gestion de linformation
le plus efficace.
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mai 1998
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