Le retour des cyberchondriaques

Mathieu Ozanam

12 juillet 2002
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Après l’euphorie et la déprime, 2002 marquerait-elle le retour à la confiance pour l’Internet de santé ? La publication concomitante de plusieurs études donnent enfin des raisons d’espérer. Comme chaque année depuis 1998, l’institut de sondage Harris Interactive a livré son étude décrivant le profil et les habitudes des cyberchondriaques américains, un terme dont ses promoteurs assurent qu'il ne doit pas être compris de façon péjorative, ces internautes qui recherchent des informations santé sur la Toile. Premier enseignement encourageant : leur nombre augmente. Ils étaient 54 millions à avoir consulté un site santé en 1998, 4 ans plus tard ils sont plus du double avec 110 millions d’aficionados. Une progression en partie due à l’élargissement du public ayant accès à Internet : 42 % des Américains surfaient en 1998, de leur domicile, de leur lieu de travail ou d’études, ou depuis un lieu public (bibliothèques, web café), ils sont 53 % en mars 2002. Des chiffres bien supérieurs à ceux que l’on connaît en France.

Une récente étude de l’Insee, réalisée en octobre 2001, signale que seul un tiers des Français ont déjà utilisé Internet. En revanche 80 % des personnes qui possèdent un accès à un ordinateur sont déjà allés sur Internet. Le cyberchondriaque de Harris Interactive présente quant à lui un profil plus jeune et un niveau d’études plus élevé que la moyenne de la population. Sans surprise, les diplômés de l'enseignement supérieur sont 87,4 % à avoir déjà utilisé Internet et les cadres 76,3 %. Toutes classes sociales et tout niveau d’étude confondus, les 15-19 ans sont 63,8 % à avoir pratiqué le surf, ce qui laisse présager une rapide progression de la pénétration de l’Internet  dans les années à venir. Ce sont classiquement les soucis de la vie d’adolescent qui les intéressent : problème de peau, de croissance et de sexualité.

 Une information santé qui donne satisfaction

Mais pour trouver des informations en santé, 53% des personnes interrogées par Harris ne vont pas directement sur des sites spécialisés, mais utilisent un portail ou un moteur de recherche. Dans ce cas, c’est alors une pathologie précise qui fait l’objet des investigations sur la Toile. Un peu plus d’un quart va directement sur un site à thème, et 12 % vont sur des sites qui ont une rubrique santé.

La satisfaction des internautes est globalement très positive, les Américains se montrant les plus convaincus, peut-être en raison d’une expérience légèrement plus ancienne.            

Opinions des cyberchondriaques sur l’information santé sur l’Internet

Source : D’après Global Cyberchondriac Study, Harris Interactive, Janvier 2002.

(1)  Addition de "très facile" et "assez facile"
(2)  Addition de "Excellent", "très bon" et "bon"
(3)  Addition de "Tout à fait fiable" et "assez fiable"

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