De
multiples facettes
Le cyberdépendant typique
est un homme aisé, âgé de 25 à 35 ans qui a suivi des études.
Les estimations du nombre d'accros au Web dans le monde diffèrent
selon les sources et les méthodes : entre 6 % et 10 %
des internautes. Sur les chats
et les forums, l'anonymat du surfeur et la possibilité de revêtir
une autre identité sont des freins à une évaluation précise de leur
nombre.
Bien que chaque cyberdépendant ait un rapport à Internet qui lui
est propre, il existe des tendances communes. On distingue plusieurs
types de cyberdépendances :
- la cyberdépendance sexuelle ;
-
la cyberdépendance relationnelle ;
-
le jeu dargent compulsif ;
-
le jeu « gratuit » compulsif ;
-
l'achat et la spéculation pathologiques sur le net
;
-
le mail compulsif.
La
cyberdépendance sexuelle
L'individu sexuellement cyberdépendant
recherche sur le net des photos et des vidéos pornographiques, prend
part à des jeux de rôle sexuels dans des chats
ou s'engage dans des relations cyberépistolaires fantasmatiques
grâce au mail. Pour lui, la finalité du surf est d'ordre sexuel,
du moins dans un premier temps ; Internet reste un outil qu'il
est susceptible de délaisser au profit du téléphone ou de rencontres
physiques avec ses "contacts virtuels". Internet constitue
un parfait exutoire pour ceux qui sont désireux de céder à leur
compulsion tout en limitant les pratiques à risques. Grâce à Internet,
il est en effet facile d'accéder à une sexualité, sans attraper
de MST et pour un coût bien inférieur à celui du téléphone et du
Minitel rose. L'anonymat lors des relations en ligne, la commodité
inhérente à la cybersexualité et la fuite émotionnelle induite encourageraient
de tels comportements.
Les hommes et femmes souffrant
d'une faible estime de soi, d'une perception négative et déformée
de leur corps ou d'impuissance constitueraient des cibles privilégiées.
Les femmes seraient plus volontiers enclines aux échanges de messages
privés alors que les hommes rechercheraient surtout des visuels
pornographiques.
Ils se vantent rarement de ce passe-temps tout du moins hors
de la toile. Leurs idées fixes samplifient jusquà devenir
des obsessions suivies dune véritable compulsion. Ils dissimulent
ces changements à leur entourage. Peu à peu, leurs repères changent :
la vie réelle perd de son attrait, le partenaire avec lequel (laquelle)
ils partageaient leur existence est délaissé(e)
La
cyberdépendance relationnelle
Les
individus concernés sont attachés aux relations en ligne et sont
parfois impliqués dans des relations adultères virtuelles. Internet
reste un outil : les personnes font fréquemment connaissance
sur la toile mais ne se limitent pas pour autant à des rapports
virtuels.
Le gambling, le
net gaming, l'achat et la spéculation pathologiques
Ces comportements compulsifs
sont liés :
- aux jeux d'argent sur
des casinos virtuels ;
- aux jeux interactifs
(en réseau ou en solitaire) ;
- au shopping en ligne
;
- aux enchères en ligne
et aux sites de comparaison de prix ;
- aux transactions boursières
réalisées sur le Net grâce à des sites de courtage.
Trois facteurs rassemblent
tous ces personnes : lobsession, le temps passé et largent
dépensé. Les trois principales raisons expliquant cette addiction
seraient, là encore, l'accessibilité du net, le contrôle que le
sujet pense exercer sur la situation et l'excitation induite.
Le
mail compulsif
Ce type de compulsion est particulièrement
nuisible à la productivité sur le lieu de travail. Certains internautes
succombant au piège du mail compulsif se retrouveraient rapidement
dépassés par le recueil de données et l'organisation des informations.
Ces "dataholics" (accros à l'info.) souffrent d'un besoin
maladif de s'informer ; face au surplus d'informations, la
plupart se perdent faire la part entre l'essentiel et l'accessoire.
Notre dossier Utilisation
de lInternet sur le lieu de travail : comment optimiser
les pratiques ? (28/09/2000) propose une analyse complète
sur ce problème.
Suite
et fin (2/2)