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Utilisation de l’Internet sur le lieu de travail : comment optimiser les pratiques ? Laurent ALEXANDRE, Pierre COSTA 28 août 2000 "Nous
voyons l'ère de l'informatique partout, excepté dans les statistiques
de productivité."
Mailström L'usage professionnel de l'Internet s'est imposé dans les entreprises, bouleversant les habitudes de travail. L'échange de données, la recherche d'informations et les transactions commerciales B-to-B ont été profondément modifiées par l'introduction du net dans le monde entrepreneurial : l'organisation du travail a été rationalisée, l'appareil administratif allégé et la hiérarchie aplanie. Pourtant, les gains de productivité induits sont difficilement évaluables. Incontestablement, les employés bénéficient des retombées des nouvelles technologies, Internet les assistant dans la réalisation de certaines tâches (recherche et échange d'information, négociations commerciales, logistique, formation continue). Mais par ailleurs, le temps économisé et le gain de productivité obtenu grâce au web peuvent être réduits à néant par une exploration gratuite du net – personnelle et non productive – et par une mauvaise utilisation des outils. L’obésité informationnelle guette : les employés consacrent une part croissante de leur temps de travail à la recherche et à la manipulation d’informations. Les dirigeants d’entreprises craignent qu'un usage détourné du web et une mauvaise maîtrise des NTIC entraînent une baisse non négligeable de la productivité. Le cabinet d’étude IDC (International Data Corporation) évalue celle-ci entre 30 et 40 % mais ces résultats sont sujets à caution. Quel est l’impact véritable des NTIC sur la productivité en entreprise ? Quelles sont les solutions qui se présentent au management pour baliser l'usage du web ? Faut-il éduquer les salariés ou opter pour des techniques de management plus répressives ?
D'après certaines études, près de 40 % du temps passé en ligne par les salariés américains disposant d'un accès Internet sur leur lieu de travail serait sans rapport avec la production de leur société. Il s'agirait alors d'un usage ludique : lecture de webzines, surf à caractère sexuel, achats en lignes, trading, cybercasinos, mondes virtuels… Certains chatent à longueur de journée avec leurs collègues situés deux bureaux plus loin, d’autres vivent une nouvelle vie professionnelle par procuration et trouvent un réconfort à consulter des offres d’emploi, s’informant sur les salaires pratiqués dans leur domaine d’activité. Ce ne sont pas les occasions de passer le temps qui manquent. Le cybersexe serait la première de ces menaces. Les indiscrètes révélations de SexTracker mettent en cause un employé sur cinq (taux de salariés accédant à des ressources pornographiques à partir de leur lieu de travail). Le surf à caractère ludique n’est pas la seule cause à l’origine des baisses de productivité en entreprise. Certains employés perdent du temps à s’adapter aux nouvelles technologies ; d’autres continuent à mal les utiliser des années après leur introduction en entreprise parce qu’ils n’en maîtrisent toujours pas le fonctionnement. La messagerie électronique et les moteurs de recherche sont au cœur de ce problème.
Les employés identifient eux-mêmes deux sources de difficultés : le volume de mails échangés quotidiennement et le bruit généré par des messages électroniques non sollicités. Les employés américains recevraient une cinquantaine de mails par jour contre une vingtaine pour les Français (voir les résultats de l'étude de la société Pitney Bowes). Dans le cas de la France, le nombre de mails semble bien modeste au regard du nombre total de messages en tout genre (télécopies, messages vocaux, messages par téléphone, courrier, livraisons par coursier) échangés quotidiennement : 165 messages par jour et par employé, tous types de messages confondus. Les difficultés rencontrées et le stress ressenti par les employés proviennent donc davantage de la nouveauté de l'usage que du volume quotidien de mails en lui-même. Il apparaît en effet qu'un tiers des salariés de l'Hexagone utilisent le courrier électronique sur leur lieu de travail depuis moins d'un an. Le mail est bénéfique à l’organisation du travail collectif car il permet de prendre plus de décisions tout en limitant le nombre de réunions physiques mais sa maîtrise suppose de former les salariés et d’organiser la gestion de l’information au sein de l’entreprise.
28 août 2000 |
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