LInternet
et la recherche clinique
Lorsque le recueil
de données informatisé permet d'éviter les prolongations
Laurent
ALEXANDRE
23
novembre 1998
Les révolutions les
plus profondes ne sont pas forcément les plus bruyantes. Sur lInternet
médical, chaque jour se lève en dévoilant un paysage nouveau. Progressivement,
laménagement de ce territoire provoque lémergence de
services, doutils et didées qui bouleversent la façon
dont travaillent les acteurs du monde médical.
Récemment,
Healtheon,
entreprise créée en 1996 par Jim Clark, fondateur de Netscape
4 ans auparavant, fusionnait avec Actamed et Metis
pour donner naissance à un groupe capable de proposer des solutions
Intranet globales à lindustrie pharmaceutique, notamment pour
la répartition de leurs produits.
Régulièrement, les
assureurs et HMO
américains annoncent des accords passés avec les opérateurs télécoms
et informatiques pour organiser la télétransmission des feuilles
de remboursement, la gestion électronique des prescriptions ou lanalyse
médico-économique des systèmes de prise en charge. Le 7 juillet,
par exemple, la société EDSS
mettait à la disposition des payeurs et des médecins un système
complet de télétransmission
(léquivalent du projet SESAM-Vitale en France) incluant un
service de numérisation des feuilles de soins papier pour les praticiens
qui ne sont pas encore informatisés : ScanPowerTM.
LInternet et
lordinateur sinfiltrent dans la vie quotidienne des
médecins jusque dans des activités qui, pouvait-on penser, resteraient
ignorées par ces nouveaux outils de travail. Une étude conduite
par lUniversité du Wisconsin et publiée par JAMA
vient par exemple de révéler que le diagnostic de troubles psychologiques
assisté par ordinateur pouvait, dans certaines conditions et pour
certaines pathologies, savérer plus performant que dans le
cadre dun colloque singulier avec un médecin généraliste.
Naturellement, la compétence des praticiens américains nest
pas remise en cause par cette étude. Elle montre simplement que
linformatique permet déliminer lappréhension du
patient vis-à-vis du médecin (réticence à avouer certains comportements,
certains troubles) et dassumer certaines tâches logiques et
répétitives comme la comparaison dun cas spécifique (le patient)
avec des bases épidémiologiques.
Dans ce contexte, les
méthodes de développement, denregistrement et de distribution
du médicament sont également appelées à évoluer. Lindustrie
pharmaceutique commence dailleurs à sadapter à cette
nouvelle donne. En matière de recherche clinique, lenjeu est
clair : réduire la durée des essais, améliorer la qualité du
recueil, gérer de façon plus efficace des processus qui gagnent
en complexité.
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23
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