Les
agendas électroniques améliorent l'observance des
patients
Elie
Lobel, Nicolas
de Saint-Jorre
26
février 2003
Les
agendas patients
De
nombreuses études cliniques (de phase II, III ou IV) ont
recours aux agendas patients pour pouvoir suivre et quantifier les
prises médicamenteuses ou la qualité de vie chez des
patients à leur domicile. Pour la qualité de vie,
les événements à quantifier peuvent par exemple
concerner l'importance des douleurs chez des patients présentant
des algies chroniques, la fréquence des mictions chez des
patients incontinents, ou encore l'abstinence tabagique chez des
patients ayant un traitement de substitution. Ces événements
déterminent l'efficacité du traitement et sa dynamique
temporelle (effets d'accoutumance ou épuisement thérapeutique)
et doivent être évalués au domicile du patient
afin de refléter véritablement l'effet du traitement
en conditions réelles. Le développement de la prise
en charge à domicile pour de nombreuses pathologies accroît
ce besoin de mieux connaître l'évolution des symptômes
dans ce cadre.
Pour
que les patients puissent indiquer la fréquence et l'intensité
de leurs symptômes, les études cliniques ont généralement
recours à des agendas papier qui permettent aux patients
de noter à intervalle régulier ces informations. Il
s'agit la plupart du temps de petites fiches cartonnées pré-remplies
que le patient complète à intervalle régulier.
Leur bonne utilisation suppose que les patients notent les informations
régulièrement et non pas épisodiquement. En
effet, la qualité des informations est directement dépendante
de la durée écoulée entre l'occurrence de l'événement
et son recueil.
80 % de
fausses réponses
Malheureusement,
plusieurs études ont montré que les patients falsifient
leurs agendas et améliorent ainsi facticement leur observance.
Une étude parue en 2002 dans le British Medical Journal (Stone
AA, Shiffman S, Schwartz JE, et al. (2002)--"Patient noncompliance
with paper diaries." BMJ 324, 1193-1194 - http://www.bmj.com)
et utilisant un agenda papier équipé à l'insu
des patients de photodétecteurs a montré un taux de
fausses réponses avoisinant les 80 % ! Dans cette
étude, 40 patients (présentant des douleurs chroniques)
avaient pour instruction de répondre à 20 questions
sur l'intensité et les caractéristiques de leurs douleurs.
Ils devaient le faire 3 fois par jour (à 10 h, 16 h et 20
h - à ± 15 minutes près) pendant 21 jours.
Sur la base des informations fournies par les patients, les agendas
papier indiquaient un taux de 90 % de réponses
adéquates. Sur la base des informations fournies par le photodétecteur,
les agendas papier n'avaient été ouverts aux heures
prévues que dans 11 % des cas (20 % des
cas en élargissant la fenêtre à ± 45
minutes). Ces résultats invalident gravement la qualité
et la fiabilité des informations recueillies.
En
parallèle, les auteurs avaient équipés 40 autres
patients d'agendas électroniques (de type Palm Pilot) utilisant
un logiciel de recueil électronique leur permettant de répondre
aux mêmes questions. A la différence des agendas papiers,
le logiciel incorporait des outils d'amélioration de l'observance
comme des fenêtres de recueil (impossibilité de répondre
aux questions en dehors des fenêtres de ± 15 minutes)
et des alarmes auditives aux heures de recueil. Dans ces conditions,
il a été possible aux auteurs d'obtenir un taux de
réponses adéquates de 95 % , ce qui est
très élevé.
Bien entendu, la qualité de l'utilisation des agendas électroniques
est lié à la qualité des développements
logiciels, à leur ergonomie et leur facilité d'utilisation.
Les patients les utiliseront d'autant plus facilement que leur manipulation
sera intuitive, exempte de bugs et de messages d'erreur abscons.
Les explications fournies aux patients et la motivation qui en découle
doivent aussi être prises en compte
Les
solutions électroniques
L'interfaçage
de ces agendas électroniques avec des outils de gestion en
ligne des essais cliniques (voir notre solution Webtrial)
permet de tirer pleinement avantage d'un essai électronique
:
- Absence de
double saisie
- Données
disponibles quasiment en temps réel
- Détection
accélérée des difficultés d'observance
- Amélioration
importante de la qualité et de la fiabilité des
données
- Rapprochement
automatisé des données patients et des données
cliniques recueillies par l'investigateur
- Diminution
des sources d'erreur
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