Quel
avenir pour
les pharmacies électroniques
en France et en Europe ?
Christine
BOUCHET
9 décembre
1999
"The volume
of electronic commerce is increasing at an exponential rate, and
there is no reason to believe that the pharmaceutical sector will
remain unaffected."
Aux
Etats-Unis le commerce électronique de médicaments se développe
de façon foudroyante. Les sociétés qui ont investi ce marché il
y a moins d'un an rencontrent un grand succès auprès des investisseurs
et passent des alliances avec les plus grands acteurs du monde de
la santé et du Web. En Europe en revanche, les pharmacies électroniques
sont quasiment inexistantes, car les obstacles à la vente de médicaments
en ligne y sont encore importants. L'évolution du commerce électronique
pourrait être profitable aux professionnels de santé à condition
qu'ils sachent tirer parti des opportunités offertes.
Des freins législatifs et culturels
Une évolution inéluctable
Les conséquences pour les pharmaciens
d'officine
Des freins législatifs
et culturels
En France et dans
le reste de l'Europe, les obstacles au développement des pharmacies
électroniques sont encore nombreux.
Le Code de la Santé Publique en France
cerne précisément les conditions dexercice de la pharmacie
(art. L511 à L519). Seul un pharmacien peut vendre des médicaments,
la délivrance entre le pharmacien et le patient doit être directe
et s'accompagner d'une fonction de conseil.
La législation française interdit la publicité sur les médicaments
remboursés auprès du grand public (Directive européenne du 31 mars 92,
Décret 96.351 du 14 juin 1996). Or il est difficile
de vendre des produits en ligne sans les mentionner.
Les officines sont légalement réparties sur le territoire français
en fonction du nombre d'habitants des communes, et ce mode de répartition
s'avère inadapté pour le commerce électronique.
Par ailleurs, la vente de médicaments sur Internet fait naître des
inquiétudes. Le patient serait incité à l'automédication
avec tous les risques d'auto-diagnostic erroné que cela comporte.
Les risques de contrefaçons sont également évoqués, dangereux pour
la santé publique mais aussi pour l'image des laboratoires en cas
d'incident.
Certains de ces obstacles
devraient être levés assez rapidement. Une pharmacie virtuelle peut
être créée par un pharmacien - voir les sites français ParaformPlus
(www.paraformeplus.com)
destiné au grand public et Pharnet (www.pharnet.com)
pour les pharmaciens. De même, la fonction de conseil est tout à
fait possible sur l'Internet, qui est un outil très adapté pour
la personnalisation, par exemple par le biais d'e-mails personnalisés
sécurisés. Par ailleurs, la délivrance de produits OTC ou de parapharmacie
est déjà possible via l'Internet.
Suite
et fin (2/2)
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