Sale
temps pour les start-up
Cédric
TOURNAY, Gaëlle
LAYANI
Laurent
ALEXANDRE
27 août
2000
Les
start-up n'ont plus la cote auprès des investisseurs. La Bourse
resserre ses cordons. Plus d'une dizaine de sites ont déclaré forfait
en l'espace de deux mois. Citons à titre d'exemple la faillite de
Boo.com qui a
récemment défrayé la chronique. Le site, qui a littéralement consumé
l'équivalent de 900 millions de francs, a été revendu à FashioMall
pour 2 millions
Boo partage
désormais l'affiche avec son racheteur, Fashionmall.
Quand les sites ne
ferment pas, ils licencient à tour de bras. Témoin les "compressions
de personnels" annoncées par le moteur de recherche Altavista
ou PlanetRx,
l'une des plus importantes pharmacies en ligne. Celle-ci a licencié
début juin 70 de ses employés, soit environ 15 % de son personnel.
Le portail médical grand public DrKoop s'est lui séparé de 35 %
de son personnel.
Selon une étude du
cabinet de recrutement Challenger, Gray & Christmas, les sociétés
proposant des biens et services sur Internet ont licencié près de
5400 employés aux Etats-Unis depuis décembre 1999. Un tiers
des 59 sociétés à l'origine de ces licenciements ont mis la
clé sous la porte. Rien que pour juin, 17 "dot-com"
ont licencié 1263 personnes.
La cessation de paiement
guette un nombre croissant de sociétés, pourtant bien installé dans
le paysage Internet. Dans le classement des sociétés en déficit
chronique de trésorerie établi par le cabinet d'études Pegasus,
figurent notamment :
- VerticalNet : 2 mois de trésorerie
- Cybercash : 5,6 mois de trésorerie
- E Loan : 7,35 mois de trésorerie
- Ask Jeeves : 7.75 mois de trésorerie
- Amazon.com : 10 mois de trésorerie
- eToys : 11 mois de trésorerie
Certaines sociétés
traditionnelles qui préfèrent se replier (pour un temps ?)
sur l'économie réelle et ferment ou vendent leurs sites marchands
en ligne. Hollywood Entertainment, qui possède notamment la seconde
chaîne de vidéoclubs des Etats-Unis, a décidé de confier la partie
e-commerce de son site Reel.com
(ventes de cassettes vidéos à prix sacrifiés) à ebuy.com.
La société continuerait cependant d'alimenter le site en contenu,
à moins que le site ne mette définitivement la clé sous la porte.
Il est vrai que les pertes sont colossales (plus de 500 millions
de francs) et que le cours de l'action Hollywood Entertainment en
a pâti : moins 75 % durant les 18 derniers mois.
Autre signe des temps :
la fièvre des fusions-acquisitions est retombée (pour
en savoir plus, cliquez ici). Le montant des rachats a nettement
diminué : 135 millions lors de la 4ème semaine
de mai 2000 contre 409 millions pour la même période de
1999. La capitalisation des start-up cotées en Bourse a brutalement
chuté avec le plongeon de leurs actions. La plupart des introductions
en bourse prévues ont été repoussées, voire annulées.
Le cabinet d'étude
Forrester Research
avait donc vu juste il y a deux mois en prédisant dans son étude
The Demise of Dot Com Retailers la fin de bon nombre de sites
marchands dès 2001. En effet, la multiplication des sites marchands
engendre une féroce compétition pour s'attirer les faveurs des investisseurs
et des cyber-acheteurs.
Les profits tant espérés
se font encore attendre bien que plusieurs cabinets d'études s'accordent
à prédire une explosion du commerce électronique en 2000. Pour Jupiter
Communications, le commerce électronique représentera aux Etats-Unis
23,1 milliards de dollars en 2001 et 78 milliards en 2003.
IDC estime quant à lui que les ventes mondiales atteindront 1600 milliards
de dollars en 2003. Les prévisions sont également très optimistes
pour la santé en ligne. D'après ActivMedia,
les internautes ont déboursé près de 2 milliards de dollars en 1999
en médicaments de prescription et OTC, vitamines, produits de beauté
et produits de parapharmacie (pour
en savoir plus, cliquez ici).
Suite
et fin (2/2)
27 août 2000
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