Bernard
Ochs
Vice-Président
de Netvalue

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Nous, avec notre approche comportementale, nous
apportons des réponses à des personnes qui font
du commerce électronique, notamment. (...)
Nos clients veulent savoir comment interagir avec
le consommateur acheteur sur Internet. " |
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13 mars
2000
Pouvez-vous
nous rappeler ce qu'est NetValue ? Pourquoi avoir choisi le
secteur de la mesure d'audience sur Internet ?
Netvalue a pour principale mission de renseigner
les entreprises sur l'activité réelle des populations Internet.
Nous fondons notre approche d'une part sur la méthodologie des panels,
à savoir des échantillons permanent de personnes, ces échantillons
étant sensés être représentatifs de la population de référence,
et d'autre part, sur une technologie qui est notre élément différentiant
principal, qui permet d'enregistrer et d'analyser l'intégralité
de l'activité sur Internet des personnes composant les panels. L'analyse
de cette activité est ensuite restituée sous forme d'informations
statistiques. Ces informations peuvent être statiques (rapports
d'information), dynamisées par accès direct à une base de données
ou tout à fait spécifiques quand ce sont nos propres consultants
ou nos partenaires qui effectuent des recherches d'informations
souhaitées. C'est le cur de l'activité Netvalue. Bien évidemment,
cette activité est globale sur le plan géographique, puisqu'aujourd'hui
nous sommes sur cinq pays et nous allons rapidement en ajouter neuf
autres, pour être présent sur les cinq continents ou en tout cas
dans les principaux pays d'activité Internet.
L'idée de Netvalue
revient initialement à mon associé qui est un homme de marketing
et d'études de marché. Elle s'est concrétisée avec la demande de
France Telecom, qui était client de son ancienne entreprise. A ce
moment-là nous nous sommes rencontrés. J'étais intéressé dans la
mesure où on allait en faire une société à part entière, puisque
j'avais l'intuition que si ça intéressait France Telecom, ça intéresserait
beaucoup d'autres acteurs, disons tous ceux qui ont besoin de mesurer
l'activité de groupes de population pour connaître non seulement
la fréquentation des sites mais aussi et surtout le comportement
des internautes. On ne peut pas bâtir de bons services si on ne
sait pas comment la cible se comporte et utilise les différents
services Internet. Une offre de services doit répondre à un niveau
de maturité et de sensibilité de sa cible.

http://www.netvalue.com
Vous avez créé cette société en mars 1998. Est-ce qu'il existait
beaucoup de sociétés de ce type sur le marché ?
En mars 1998, il y
avait déjà sur le marché nos deux concurrents américains, Mediametrix
depuis un an et demi, et NetRatings qui commençait à peine à émerger.
En fait, nous n'avions pas vraiment d'autres concurrents, car ceux
qui auraient pu avoir la légitimité pour travailler dans ce secteur,
les sociétés d'études de marché, n'avaient absolument pas la composante
technologique ni même les ressources financières pour le faire.
Nous n'avions pas d'autres concurrents et nous n'avons d'ailleurs
toujours pas, à notre connaissance, d'autres concurrents qui soient
français ou européens.
Lorsque vous avez lancé votre projet, vous a-t-on fait facilement
confiance ?
Quand on est au milieu
du processus de levée de fonds, on n'a jamais l'impression que c'est
facile, mais rétrospectivement, c'est allé très vite. On a présenté
le dossier début février à des investisseurs et effectivement un
mois plus tard, c'était bouclé.
Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur l'outil que vous utilisez,
NetMeter ?
Revenons d'abord au
principe général. Il s'agit d'enregistrer l'activité liée à des
services de l'Internet, c'est-à-dire liée à un ensemble de protocoles,
pour pouvoir les décrire a posteriori au sein de la base de données.
Nous avons conçu pour la plate-forme PC en premier lieu un outil
qui fonctionne comme une sonde et enregistre tout trafic entrant
et sortant du PC. A partir de là, cette information est enregistrée
dans un fichier local qui est régulièrement et automatiquement remonté
par l'outil lui-même vers les serveurs de Netvalue, sans intervention
du panéliste. C'est important à deux titres. Premièrement, ce système
ne demande pas d'implication de la part du panéliste, afin qu'il
oublie le plus possible qu'il est observé. Deuxièmement, le fait
que ce soit automatique avec tous les mécanismes de synchronisation
associés garantit que l'intégralité de l'information est remontée.
Cet outil ne fonctionne donc que pour les PC ?
Nous effectuons actuellement des tests pour Macintosh.
D'autres versions vont sortir au cours de l'année pour d'autres
systèmes : Linux, portables, téléphones portables et d'autres
plates-formes encore.
Jusqu'à présent, les utilisateurs de Macintosh
étaient exclus. C'est un point qu'on a souhaité résoudre. L'utilisation
des Macintosh est assez homogène par rapport aux PC, c'est ce que
l'on constate aux Etats-Unis ou dans d'autres pays. En revanche,
il était clair que l'on voyait beaucoup moins les sites fréquentés
principalement par ces utilisateurs.
On connaît l'enthousiasme
certain des médecins pour la plate-forme Macintosh. Or, c'est une
population cible que nous ne voulions surtout pas laisser de côté.
Comment sont constitués les panels qui vous servent à établir vos
mesures d'audience ?
Nous avons deux types de panels : des panels
génériques nationaux dont nous sommes les propriétaires et les panels
faits à la demande pour le compte d'un client. Taylor Nelson/Soffres
se charge des panels génériques nationaux. Nous avons conclu avec
eux un contrat mondial et exclusif sur trois ans. Ils mettent à
notre disposition leur méthodologie qui est issue des panels télévisions.
Ce sont de grands opérateurs dans ce domaine. Le principe est le
suivant : on s'appuie en premier lieu sur les enquêtes de cadrage
qui permettent de décrire démographiquement la population Internet
d'un pays. On recontacte ensuite au sein de l'échantillon des personnes
correspondant à des profils identifiés pour faire partie du panel.
Donc, tout se passe en deux temps : premièrement enquête de cadrage
(en France, environ 45 000 interviews téléphoniques par
an), puis recrutement et enregistrement des panélistes. Netvalue
intervient alors pour que les panélistes puissent s'enregistrer
sur un site Web. Autre étape et non des moindres, ils signent un
contrat garantissant le respect de la vie privée. Nous ne communiquons
aucune donnée personnelle à qui que ce soit et tous les traitements
sont de nature statistique. Ce processus a été élaboré avec l'assentiment
et même la bénédiction de la CNIL. Pour nous, ce n'est pas simplement
un impératif légal, c'est un gage de qualité, car si les panélistes
avaient le moindre doute sur notre respect de la vie privée, il
est évident que cela affecterait leur comportement sur Internet.
Pouvez-vous nous dresser en quelques mots le profile type de l'Internaute
français ?
Il n'y a pas franchement
de profils type. Comme la France est encore dans la queue de peloton
des pays à activité Internet, le profil de l'internaute type est
encore très fortement masculin, assez jeune, urbain et appartient
aux catégories socioprofessionnelles favorisées. Les femmes gagnent
toutefois assez vite du terrain.
Pensez-vous que ce profil évoluera rapidement, avec l'arrivée de
technologie plus performantes ?
L'Internet à haut débit ne démocratisera pas Internet,
puisqu'il s'adresse aux populations les plus motivées en raison
de son coût d'abord : fans de vidéo, de jeux et de musique,
personnes qui en ont un besoin professionnel. En revanche, l'Internet
gratuit contribue davantage à attirer du monde et Monsieur Tout-le-monde
sur Internet. En Angleterre, des sociétés comme Freeserveont considérablement
démocratisé l'Internet. Le profil démographique de la population
Internet commence d'ailleurs à ressembler de plus en plus à celui
de la population générale.
Suite
et fin(2/2)

13 mars 2000
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