Les
bienfaits de l'Internet
à haut debit dans la santé
Edmond
Delpech et Hervé
Nabarette
28
décembre 2000
suite et fin (2/2)
Les répercussions dans le domaine de la santé
Vers de nouvelles pratiques médicales
Comment faciliter la mise en place des applications
Les
répercussions dans le domaine de la santé
La
large diffusion du haut débit devrait entraîner des changements
d'ampleur dans l'usage des nouvelles technologies de la communication
dans le domaine médical. Les activités de santé nécessitent en effet
tout particulièrement des débits élevés pour pouvoir être portées
sur l'Internet :
- Les fichiers informatiques utilisés sont lourds, notamment l'imagerie
médicale. Les échanges d'information dans le secteur de la santé
ne peuvent se limiter à des échanges de textes et d'images fixes
de petite taille.
-
La transmission d'informations médicales dont dépend la santé d'hommes
et de femmes ne doit par ailleurs souffrir d'aucune lenteur.
L'avènement
du haut débit favorisera les applications de télémédecine et améliorera
le rapport avantage/coût des applications médicales en ligne.
La
généralisation progressive du haut débit va accroître le nombre
de professionnels de santé s'investissant dans des applications
médicales de haute technologie - qu'il s'agisse de téléformation
ou de télémédecine.
Ces
applications verront leur fonctionnement amélioré. En matière de
téléformation, le " rich media ", c'est-à-dire l'utilisation de
toutes les capacités du multimédia, révolutionnera le e-learning.
Dans le cadre de la formation médicale continue par exemple, la
possibilité pour un médecin d'accéder, de son cabinet ou de son
domicile, à des séquences vidéo est un réel progrès. Il peut ainsi
s'informer sur une nouvelle technique opératoire en téléchargeant
une vidéo, participer à une visioconférence avec des confrères...
Dans
le domaine de la télémédecine, qu'il s'agisse de télédiagnostic,
de second avis ou de télésurveillance médicale, les hauts débit
vont imposer de nouveaux usages.
Les
nouvelles technologies ne doivent cependant pas faire perdre de
vue l'essentiel : dans le domaine médical, la qualité de service
prime. Or les technologies d'accès à haut débit ne sont pas encore
parfaitement fiables et des imperfections techniques demeurent :
pour le moment, les transferts sur des normes comme l'ADSL et le
câble n'assurent pas une qualité de flux suffisante du fait de la
variabilité de la bande passante.
Vers de nouvelles pratiques médicales
Le
médecin connecté en permanence peut consulter des bases de connaissances
entre deux visites ou pendant sa consultation, si ses relations
avec le patient le permettent. Si les référentiels adéquats sont
mis à leur disposition et simples et rapides à télécharger, ils
atteindront demain plus facilement les professionnels de santé.
Pour
préparer leur consultation ou trouver ensuite sur leur maladie et
les traitements les informations que le médecin n'a pas eu le temps
de leur donner en détail, les patients utilisent de plus en plus
les ressources médicales considérables de l'Internet. Ils trouveront
grâce au haut débit des informations plus claires et plus didactiques,
sous la forme de films et d'animations.
Comment
faciliter la mise en place des applications
Des
innovations réglementaires et organisationnelles doivent accompagner
les progrès techniques afin de permettre leur pleine exploitation.
En
termes de sécurité des informations, le développement de certaines
applications est subordonné à la mise en place d'un identifiant
patient permanent, à la sécurité et à la confidentialité des informations
médicales nominatives… La rémunération des acteurs pose également
une difficulté. Les producteurs de soins doivent s'organiser et
disposer d'un personnel dédié qui puisse gérer les questions de
coordination, d'assistance technique et d'expertise. Les établissements
qui se transforment en pôles de conseil… A cet égard, l'exemple
du cabinet médical américain est intéressant puisqu'on y observe
une plus forte division du travail, avec la présence d'un personnel
non médical qui aide les médecins dans leur activité quotidienne
(pour la télétransmission des feuilles de soins par exemple). D'ores
et déjà, le goulet d'étranglement que constitue souvent le bas débit,
en regard de la sophistication des logiciels et de la puissance
des ordinateurs, commence à se desserrer.
Réagissez
à cet article
Retrouvez tous
les autres articles et interviews de la rubrique Télémédecine.
28
décembre 2000
|