Evista
: une nouvelle arme contre l'ostéoporose
©Airelle
Joubert/Phanie
19
novembre 2001
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Evista
: une alternative supplémentaire
Pour
le Professeur Pierre Delmas du service de rhumatologie et pathologie
osseuse de l'hôpital Edouard Herriot à Lyon "le
raloxifène constitue une alternative intéressante
chez les femmes qui ne peuvent pas ou ne veulent pas recourir
au traitement hormonal substitutif".
Evista développé par les laboratoires Lilly, est
commercialisé conjointement par les laboratoires Pierre
Fabre sous le nom d'Optruma. Il a obtenu le 17 mai 2001 le feu
vert de la Commission de transparence de l'AFSSAPS pour son remboursement
par l'assurance maladie, pour un prix public de 234,50 francs
pour une boite de 28 comprimés.
Premier
SERM (Modulateur Sélectif des Récepteurs Estrogéniques),
une nouvelle classe de médicaments contre l'ostéoporose
postménopausique, a montré au cours de l'étude
MORE qu'après trois années de traitement, le raloxifène
réduit de 50 % le risque de première fracture
vertébrale chez les femmes n'en ayant jamais eu et de 30 %
pour les récidives. Cet essai clinique mené auprès
de 7 700 patientes ostéoporotiques de 65 pays différents
pendant 4 ans n'a pas permis en revanche de mesurer d'effets positifs
sur les fractures ostéoporotiques non vertébrales,
notamment du col du fémur, dans l'état actuel des
données. D'autres effets positifs ont été
mesurés sur le taux de cholestérol, ce qui pourrait
avoir une incidence bénéfique sur les maladies cardio-vasculaires.
Un
marché en expansion
En
2001, plus de 2 millions de Françaises suivaient un traitement
substitutif, soit 20 % des femmes ménopausées.
Le potentiel de progression est donc de 8 millions de patients
supplémentaires. La Commission de transparence de l'AFSSAPS
indique cependant dans son avis que "le raloxifène
ne constitue une alternative au THS que chez un nombre très
limité de femmes car il en partage les principales contre-indications
et peut aggraver les bouffées de chaleur". Pour autant
près de 2,5 millions de femmes ostéoporotiques de
50 ans et plus sont concernées en France par ce nouveau
médicament, chiffre qui exclue les patientes souffrant
de cancer du sein évolutif, de cancer de l'endomètre
et d'épisodes et antécédents thromboemboliques.
L'information des médecins et des patientes aidant, le
nombre de personnes traitées progressent petit à
petit. Elles seraient ainsi 7 fois plus nombreuses qu'il y a 20
ans.
Evista
a reçu une autorisation de mise sur le marché dans
59 pays et a été prescrit à plus de deux
millions de femmes depuis le début de sa commercialisation
en janvier 1998. Les ventes mondiales d'Evista ont représenté
114,1 millions de dollars, soit près de 800 millions de
francs de chiffre d'affaire.
Des études sont en cours dans d'autres domaines thérapeutiques
visant à démontrer les effets bénéfiques
de la molécule dans la prévention cardio-vasculaire
et dans la réduction de l'incidence du cancer du sein,
l'étude STAR (Study with Tamoxifen and Raloxifene) étant
menée avec le National Cancer Institute. De quoi prendre
la relève du Prozac dont le brevet est tombé dans
le domaine public début août aux Etats-Unis.