Pr
Patrice Degoulet
Responsable
du projet
Système d'Information à
l'Hôpital Européen Georges Pompidou
(http://www.hbroussais.fr/HEGP)
 |
|
"
L'objectif est donc de mettre en place un dossier
patient multimédia unique, d'accès immédiat et partagé
dès la première année. " |
|
|
20 mai
2000
Quels sont les objectifs du système d'information (SI)
mis en place à lHôpital Européen Georges Pompidou (HEGP) ?
Lobjectif
du SI est de compléter la gestion administrative habituelle dun
hôpital par une gestion de la production de soins. Il faut pouvoir
gérer un dossier unique pour tous les patients qui viendront à lHEGP
avec des composants de spécialités et en même temps gérer toutes
les procédures dont on a besoin pour prendre en charge un patient :
actes, rendez-vous, retours dexamens complémentaires. L'objectif
est donc de mettre en place un dossier patient multimédia unique,
d'accès immédiat et partagé dès la première année. A moyen terme,
on envisage de donner accès aux médecins de ville à certains éléments
du dossier de leur patient par une solution de type extranet.
Au sein de lhôpital,
le dossier ou des parties de dossier seront accessibles à tous les
professionnel de santé possédant les autorisations nécessaires.
Un infirmier naccède pas aux mêmes informations quun
médecin. Les médecins gèrent la partie prescription et compte-rendus.
Les infirmières gèrent les pancartes électroniques en choisissant
les paramètres vitaux quelles veulent recueillir : elles
peuvent plus facilement organiser leur plan de soin et leurs transmissions.
Les secrétaires tapent les comptes rendus directement dans le dossier,
participent à la gestion des rendez-vous. Lorsqu'on demande des
examens complémentaires, la pharmacie ou la radiologie, par exemple,
peuvent accéder aux parties du dossier dont ils ont besoin de consulter
avant de pratiquer l'examen.
LHEGP
a aussi investi dans une chaîne robotisée qui prend en charge les
examens courants. Un transport automatique des prélèvements va être
mis en place avec un système de valise ou de tubes pneumatiques.
A larrivée des tubes, le tri sera automatisé. Les résultats
des prélèvements seront automatiquement intégrés dans le dossier
électronique : cela concerne tous les laboratoires, sachant
que le taux dinformatisation sera plus ou moins rapide en
fonction de la complexité des plateaux techniques (immunologie,
bactériologie, radiologie). En radiologie, il y a deux aspects :
la partie textuelle (demande dexamen, prise de rendez-vous,
retour de résultat et compte rendu) et la partie image qui sera
accessible via un réseau parallèle de type PACS. C'est un réseau
de communication et darchivage des images. Pour qu'il n'y
ait pas de problèmes de performance sur le réseau, les images numérisées
ne seront au départ accessibles que sur un nombre limité de postes.
Elles seront ensuite progressivement accessibles sur la totalité
des postes de lHEGP.
Avez-vous intégré ou avez-vous le projet dintégrer des applications
de système expert en matière daide à la prescription, de suivi
de protocoles thérapeutiques, ou daide au diagnostic ?
Pour la prescription
thérapeutique, le médecin peut se connecter au TERIAK afin de vérifier
les contre-indications ou dinteractions éventuelles. Autre
partie importante pour les pharmaciens : les prescriptions
doivent être vérifiées et validées par un pharmacien. Nous avons
donc développé un outil de validation pharmaceutique.
Toujours au niveau
de la pharmacie, un logiciel, GENOUA, soccupe de lapprovisionnement.
Un appareil conditionne les médicaments. Il est relié au système
informatique et fabrique des piluliers où figurent le nom du patient
et lhoraire de la prise, d'où une meilleure traçabilité et
une diminution des risque d'erreur.
Pour l'instant, nous
n'avons pas doutil daide au diagnostic. Cest un
outil que lon mettra en place mais ultérieurement.
Quelle architecture avez-vous retenu pour le SI ?
En terme de réseau,
nous avons une architecture distribuée avec des postes clients et
des serveurs. On distingue trois niveaux : les serveurs de
données eux-mêmes qui sont sous environnement UNIX avec un partage
des ressources des disques ; les serveurs dapplications
sous UNIX qui accueillent les applications par groupes (production
de soin, gestion des rendez-vous, bureautique, applications administratives) ;
les postes clients qui sont des PC ou des clients légers, cela dépend
des applications. Le réseau haut débit entre les machines est un
réseau ATM ; le réseau intermédiaire dispose dun débit
de 100 Mbits/s et le réseau terminal dispose dun débit de
10 à 100 Mbits/s suivant les besoins.
On part dapplications
existantes avec leur interface Windows. En revanche, la couche fédérative
que lon peut appeler le middleware utilise une interface spécifique,
à savoir un navigateur. Linterface de départ est donc une
interface de type Web, mais on accède à des interfaces traditionnelles.
On peut passer dune application à lautre tout en restant
dans le même "environnement" patient.
Lensemble du parc est-il géré par le service dinformatique
médicale ?
Il y a trois gros composants
dans le SI : la production de soins, la logistique, et le pilotage.
Pour la production de soins, on a choisi le consortium industriel
SYSECA-Thomson,
avec qui on a un partenariat de 4 ans. Il joue le rôle dintégrateur
et fédère les différents composants logiciels. Un de ces composants
est PENSOIN qui soccupe essentiellement du dossier patients
et des prescriptions dactes. Un autre composant soccupe
de la prise des rendez-vous. Le middleware fait le lien entre ces
différents composants et les autres applications (plateaux techniques,
logistique, sécurité
). Tout utilisateur qui s'est identifié
une fois sur le réseau est ensuite reconnu par les différentes applications.
Les applications logistiques et de pilotage économique (données
financières, PMSI) utilisent des outils communs aux hôpitaux de
l'Assistance publique.
Suite
et fin (2/2)

20 mai 2000
|