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Quel avenir pour
la FMC sur le Web ?

Mathieu OZANAM

25 mai 2000

 

Les médecins sont noyés sous la masse des informations qui se renouvellent à un rythme effréné. Comment un praticien normalement constitué, qui exerce 51 heures par semaine, peut-il y faire face et respecter son obligation de formation ? La solution pourrait bien s’appeler Internet. 

" Tout médecin doit entretenir et perfectionner ses connaissances ; il doit prendre toutes dispositions nécessaires pour participer à des actions de formation continue. (…)" dispose l'article 11 du Code de Déontologie. Les ordonnances Juppé se sont montrées plus précises en tentant d’en formaliser le cadre. Théoriquement les médecins doivent transmettre à leur Conseil Régional de Formation Médicale Continue (CRFMC) pour les libéraux, et à la Commission Médicale d’Etablissement (CME) pour les hospitaliers, un dossier indiquant les actions de FMC auxquelles ils ont participé. Tous les cinq ans, les attestations délivrées sont transmises aux Conseils départementaux de l’Ordre des Médecins et à la Caisse Primaire d'Assurance Maladie (CPAM) de leur région. Les médecins en infraction pourraient être l’objet de mesures disciplinaires.

Théoriquement…car, depuis, les décrets d’application ne sont toujours pas parus. Ce n’est pas pour autant que les médecins ont cessé de se former, d’autant que les outils mis à leur disposition n’ont jamais été aussi nombreux et au premier rang de ceux-ci, Internet.

Référentiels

L’un des premiers apports de la Toile est la diffusion des recommandations de pratique. L’une des responsables de l’ANAES chargée de suivre les Conférences de consensus s’avouait satisfaite lorsque 15% des médecins modifiaient leurs pratiques. Les raisons qui expliquent ces résultats sont diverses. Abondance de biens nuit et en la matière les professionnels de santé sont submergés. Il existe aussi des problèmes de diffusion de l’information. Bien sûr, la presse médicale est un relais efficace, mais au bout d’un mois, le praticien croule sous le papier. Les associations de Formation Médicale Continue (FMC) sont d’efficaces diffuseurs, mais l’emploi du temps des praticiens est chargé et tous n’ont pas envie de sacrifier leur soirée ou leur week-end (ou alors sous le soleil, mais le but principal du voyage est-il alors de parfaire ses connaissances médicales ?). L’informatisation des médecins permet la diffusion à peu de frais des référentiels.

Conférences de consensus, Références Médicales Opposables (RMO), Recommandations pour la Pratique Clinique (RPC), toutes sont mises en ligne et les médecins ont à leur disposition une information scientifique et concise. Leur diffusion peut donc être une aide précieuses pour l’acquisition de nouvelles pratiques. Egora présente par exemple un panorama des référentiels : les RMO, les textes du Haut Comité Médical de la Sécurité Sociale, les recommandations et références de l'ANAES, les articles de l'OMS, les recommandations par spécialités, les recommandations des pays francophones et anglo-saxons. Dans sa spécialité, le site du SAMU de Paris édite des références et conférences de consensus en Médecine d’Urgence, Anesthésie et Réanimation.

Bases de données et imagerie médicale

S’il est un service que les médecins peuvent attendre les médecins d’Internet, ce sont bien les bases de données, pour peu qu’il maîtrise l’anglais la langue de communication scientifique. Les diagnostics peuvent s’appuyer sur l’imagerie médicale (scanner, radiographie, échographie, etc.). Les progrès de la transmission des images, désormais sous un format numérique, la qualité de l’image et la simplification de sa manipulation, allégeront considérablement les coûts et faciliteront le stockage. Dans ce domaine le Collège des Enseignants de Radiologie de France et de la Société Française de Radiologie proposent par exemple une iconothèque (IconoCerf) composée de 15000 images et 3500 cas cliniques.  Outre-Atlantique, Keith A. Johnson, de l’école de médecine de Harvard et Alex Becker du MIT offre une version en ligne de leur CD-ROM, le Whole Brain Atlas d'Harvard  : 13000 images en 32 cas, traitées par thèmes (cerveau sain, attaques cérébrales, tumeurs, maladies dégénératives, et maladies inflammatoires et infectieuses). Sans oublier l’incontournable Medline, la plus célèbre des bases de données, accessible sur Internet. Emanation de la National Library of Medicine aux Etats-Unis, elle recense les articles de plus de 3800 journaux internationaux, depuis 1966, c’est dire son exhaustivité. Mise à jour chaque semaine, 31 000 nouvelles références s’ajoutent chaque mois aux 9 200 000 contributions.

Whole Brain Atlas d'Harvard

Formation à distance

Les universités ne se contentent pas de faire de la formation initiale, elles se lancent maintenant dans l’enseignement à distance. Rennes compte déjà 3147 étudiants qui se sont inscrits auprès du secrétariat virtuel. Originaires de la France entière ce site permet de se rendre compte de l’étendue de l’influence de l’enseignement de la médecine à l’étranger avec une forte représentation dans l’effectif de pays francophones (Mali, Maroc, Liban, Roumanie) et même francophiles (Biélo-Russie, Estonie). A Grenoble, le doyen Debru souhaite la bienvenue aux postulants et se félicite de pose les prémisses d’une université virtuelle en mettant en ligne 250 questions de cours, et 1500 QCM d'évaluation. Comment ne pas citer le premier site créé par un hôpital en 1995 le C.H.U. de Rouen qui est LA référence de l’Internet médical. Il est référencé par 801 sites, soit 49 pays !

La simulation de cas cliniques est l’un des B-A BA de la formation continue. Les possibilités multimédia d’Internet rendent beaucoup plus vivants ces entraînements. Medisite propose un patient virtuel auquel on peut poser des questions et s’exercer à affiner son diagnostic.

Les cyberconférences, qui relèguent les visioconférence à l’ère précybernétique, sont une application frappante d’Internet. Philippe PULTAR cite dans sa thèse de Médecine l’exemple des 13ème Journées otologiques à Marseille. Pour la première fois en France, les débats ont pu être suivis en direct et en intégralité sur Internet grâce aux films et animations numérisés commentés. De temps à autres les intervenants s’arrêtaient pour relever les questions des internautes. D’après les organisateurs, les professeurs André Chays et Jacques Magnan, les participants étaient aussi nombreux dans la salle qu’en ligne.

Internet, peu utilisé par les associations de FMC classiques

Et les associations de FMC " classiques ", que font-elles ? Les potentialités offertes par Internet ne sont pas vraiment utilisées. La formation consiste surtout en articles et comptes rendus de sessions. Par exemple, l’UNAFORMEC (qui vient de publier son tout nouveau site) offre l’actualité de la FMC (textes de lois, revues de presse...), les dates des futures réunions, se présente, mais peu d’applications de formation par le biais d’Internet. Le centre de documentation et bibliomed sont réservés aux abonnés (250 F annuels). Philippe Eveillard rappelle qu’aux Etats-Unis sur 30000 sites dédiés à la médecine, seule une quinzaine peut se prévaloir du label CME (Continuing Medical Education), la FMC ne se résumant pas à la constitution d’une vaste bibliothèque, fût-elle la plus grande du monde.

Alors pourquoi ce retard ? La mise en place ces outils est difficile à réaliser et nécessite des mises à jour régulières et cela est coûteux. Pourtant, l’un des facteurs de réussite de la F.M.C. c’est sa proximité avec les médecins. Il faut savoir répondre à ses attentes, mais les raisons pratiques ont également leur rôle : il faut être accessible d’un point de vue géographique et disposer de temps. Internet offre là un atout indéniable que l’on pourrait résumer en " c’est quand on veut, où on veut avec qui on veut ". En France, son développement n’en est qu’à ses débuts, il devrait connaître une forte croissance une fois les derniers obstacles techniques levés : images saccadées et son hachuré seront réglés par l’adoption du câble et de l’ADSL, solutions qui pourraient remplacer la ligne téléphonique trop lente et coûteuse.

Quelques adaptations seront nécessaires pour que la FMC en ligne soit validée, la technologie ayant devancé la réflexion. La lecture de la presse médicale et de livres représente par exemple 5 Equivalent Heures. Mais comment sera évaluée la formation par Internet ?

La question du sérieux des informations mises à disposition se pose aussi pour l’Internet médical. L’équipe du site du CHU de Rouen a déterminé un certain nombre de critères pour s’assurer de la validité des informations d’un site proposant de la formation. Les auteurs doivent être identifiés et un comité éditorial doit veiller au contenu, les mises à jour doivent être régulières, les courriers électroniques ne pas rester sans réponse, les liens hypertexte être vérifiés et les sources originales doivent être citées. De là à voir une sorte " d’accréditation " des sites il n’y a qu’un pas.

Les sites spécialisés et les applications professionnelles font le pari qu’ils devront vite indispensables pour se repérer dans la jungle d’Internet, et un guide ça se rémunère. Les informations, gratuites aujourd’hui, pourraient ne pas le rester.


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25 mai 2000

 

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