Les
sites santé
survivront-ils à 2001 ?
Mathieu
OZANAM
1er
février 2001
Suite et fin (2/2)
Ne pas suivre la mode
Cultiver le talent et l’expertise
technologique
Ne pas compter sur la publicité pour rentabiliser
ses investissements
Définir son domaine de compétence
Ne
pas suivre la mode
En
un an, le nombre de sites santé a plus que doublé. Si l’on dénombrait
à peine une dizaine de sites santé français en janvier 2000, un
an plus tard on ne les compte plus. Le marché est encombré. La nature
des sites santé varie peu, c’est le phénomène des me too que le
magazine Prescrire a récemment dénoncé dans le secteur pharmaceutique.
Beaucoup de sites santé se positionnent sur un créneau similaire,
celui du grand public, en étant généralistes. Il est alors difficile
de se distinguer de ses concurrents. Tasanté,
le site de Skyrock, a choisi de prendre le contrepied en s’adressant
spécifiquement aux jeunes de 10 à 25 ans. Les sujets, l’angle d’approche
et le ton utilisé sont ceux des adolescents et le partenariat avec
la station de radio spécialisée dans le rap sont autant d’éléments
utilisés pour se démarquer.
Cultiver
le talent et l’expertise technologique
Les
entreprises de la nouvelle économie doivent créer des produits
et services plus innovants |
Les
sites santé qui diffusent de l’information foisonnent et la valeur
ajoutée proposée est peu importante. En revanche plus un métier
nécessite l’appel à des technologies de pointe, à un maintien du
savoir-faire et à une non dilution, plus elles se distinguent et
peuvent valoriser leur expérience.
Les
entreprises de la nouvelle économie doivent créer des produits et
services plus innovants et faire aboutir des projets à plus forte
valeur ajoutée. Mais il faut pouvoir s’investir dans un secteur
pour lesquels les barrières à l’entrée sont importantes et « protègent »
le marché. Plus les projets sont complexes, moins les concurrents
sont nombreux. Par exemple le dossier médical en ligne est
un produit de haute technicité, pour lequel il faut une gestion
rigoureuse afin de se protéger de toute violation des données médicales.
Si le critère de sécurité n’est pas rempli, la pérennité de la société
sera rapidement remise en cause.
Ne
pas compter sur la publicité pour rentabiliser ses investissements
Selon
le baromètre mensuel de Lemonad,
une baisse des revenus publicitaires est apparue en décembre. Cette
diminution résulte en partie des difficultés rencontrées par les
start-up, par un effet de dominos. Soit elles se trouvent dans un
équilibre financier précaire et sont peu enclines à dépenser des
sommes importantes, soit elles ont disparu et, par définition, ne
communiquent plus. Les possibilités de générer des revenus d’un
site santé d’une autre façon sont assez restreintes : le e-commerce
doit par exemple encore s’inscrire dans les habitudes de consommation
des Français. Certains sites cherchent d’autres formules. Le site
de Michèle Barzach et du Dr Salomon c-votre-sante.com propose un
abonnement mensuel par famille pour bénéficier d’informations spécialisées.
Doctissimo, « le partenaire de votre communication patient »
a choisi de syndiquer de son contenu.
Définir
son domaine de compétence
Certains
sites ne veulent plus seulement s’adresser aux professionnels de
santé, mais aussi au grand public. Ils ne veulent plus seulement
proposer un contenu rédactionnel, mais aussi faire de la télévision
et de la radio. Ces sites ont mis en pratique le rayonnement adaptatif.
En d’autres mots, rien ne vaut l’expérience de la pratique pour
déterminer quels sont les choix porteurs et quels sont ceux qui
ne méritent pas d’être davantage explorés. La phase de découverte
et d’expérimentation est en train de s’achever et celle de la consolidation
s’amorce. Les sites vont définir plus précisément leur domaine de
compétence et leur cœur de cible. AtMedica a dans une certaine mesure
montré la voie en renonçant à ouvrir la version grand public de
son site.
Réagissez
à cet article
Retrouvez
tous les autres
articles de la rubrique Internet Médical.
1er
février 2001
|