Les
dons d’organes sur le net
Nathalie
BESLAY,
Avocat au Barreau de Paris
19
février 2001
Promotion
en ligne du don d’organes
Le
Code de la santé publique est formel : « Est interdite
la publicité en faveur d’un don d’éléments ou de produits du corps
humain au profit d’une personne déterminée ou au profit d’un établissement
ou organisme déterminé. Cette interdiction ne fait pas obstacle
à l’information du public en faveur du don d’éléments et produits
du corps humain. Cette information est réalisée sous la responsabilité
du Ministre de la Santé. ».
Ainsi
la publicité pour le don d’organes en faveur d’une personne ou d’un
établissement est interdite, ce qui exclut la possibilité pour des
receveurs en attente, d’envisager, dans le cadre de pages personnelles
par exemple, ou par l’intermédiaire d’un site médical ou de petites
annonces en ligne, de solliciter le don d’organes en sa faveur.
A
ce titre il convient de rappeler que les transplantations entre
personnes vivantes sont limitées à des dons entres parents, ou entre
conjoints en cas d’urgence, et que les transplantations à la suite
de prélèvements sur personnes décédées doivent impérativement respecter
les règles d’attribution des greffons établies et mises en œuvre
par l’EFG, sur le fondement de critères scientifiques, médicaux
et éthiques préétablis et validés. De même, aucun établissement
de santé ne serait autorisé par l’intermédiaire d’un site web, à
solliciter l’attribution d’organes. En revanche, une information
du public en faveur du don d’organes est admise et rien n’exclut
l’utilisation d’Internet comme média de diffusion de cette information.
L’EFG
s’est vu confier la mission d’assurer la promotion du don, mais
rien n’interdit expressément dans la loi à d’autres acteurs de la
transplantation en France de diffuser des informations, dans la
limite de l’interdiction de la publicité. En outre, il pourrait
être envisagé d’augmenter la diffusion d’informations relatives
à l’inscription sur le Registre National dans le cadre d’un formulaire
en ligne mis en œuvre par l’EFG. Cette action nécessiterait préalablement
la réforme du décret 97-704 du 30 mai 1997 qui organise l’inscription
sur le Registre par « la voie postale », et la mise en
œuvre d’une fonctionnalité d’authentification de la personne qui
s’inscrit.
Des
sites concernés par la transplantation et le don d’organes, au regard
de leur contenu ou des services offerts, pourraient dés lors être
autorisés à mettre en œuvre des liens vers ce formulaire et ainsi
faire office de relais dans la promotion du don d’organes.
L’accueil
réservé par les particuliers aux sites santé leur offrant une information
de qualité a démontré en effet, que les individus sont plus que
jamais mobilisés par la maîtrise de leur capital santé et par l’accès
à l’information s’y rapportant. Internet répond ainsi à leurs besoins,
à leur rythme, dans le cadre d’une relation qu’ils maîtrisent totalement,
et pourrait à ce titre, être un outil adapté à la diffusion d’informations
relatives au don d’organes, dans un environnement dédramatisé et
respectueux des principes éthiques fondamentaux.
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19
février 2001
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