Prendre
sa santé en main
grâce à Internet
Hervé
Nabarette
22
décembre 2000
suite (2/3)
Rechercher
de l’information pour soi ou pour un proche
Les
sites santé sont souvent utilisés pour rechercher de l’information
sur un problème de santé touchant un membre de la famille ou un
ami. Lors de leur dernière visite sur un site santé, 54% des health
seekers cherchaient de l’information pour une autre personne qu’eux
même, 43% des health seekers cherchaient de l’information pour eux-mêmes.
De
façon logique, ceux dont la santé est « excellente » recherchent
souvent de l’information pour aider des proches : c’est le
cas de 68 % d’entre eux. Ceux dont l’état de santé est moins bon
qu’« excellent » ont plus de chances de chercher de l’information
pour eux-mêmes : c’est le cas de 52% d’entre eux.
Le
web pour préparer ou faire suite à la consultation
Les
health seekers recherchent une information sur un problème médical
précis. La majorité cherche de l’information en rapport avec une
consultation chez le médecin.
- 70% cherchaient
de l’information sur une maladie spécifique lors de leur dernière
visite
- 9% cherchaient
de l’information sur des médecins, des hôpitaux ou des traitements
- 61% de ceux
qui cherchaient de l’information pour eux mêmes et 73% de ceux
qui cherchaient de l’information pour une autre personne le faisaient
en relation avec une consultation chez un médecin.
Le
plus souvent, les health seekers vont sur le web après une consultation,
certainement après que le diagnostic a été posé par le médecin.
Tout dépend en fait de la personne qui est malade. Celui qui cherche
de l’information pour un proche le fait souvent après que le diagnostic
ait été posé. Celui qui cherche de l’information pour lui même cherche
plutôt avant la consultation, peut être pour anticiper le diagnostic.
Peu nombreux sont ceux qui utilisent le web à la place d’une consultation
chez le médecin.
Les
health seekers craignent les atteintes à la confidentialité
Les
health seekers sont anxieux au sujet du devenir des informations
qui les concernent. Ils craignent que les sites vendent ou cèdent
de l’information les concernant (89 %), que des assurances puissent
connaître ce qu’ils ont regardé en ligne et fonder leurs décisions
de couverture sur ces données (85 %), que leurs employeurs prennent
connaissance des informations qu’ils ont recherché sur le web (52
%). 75% considèrent qu’il est anormal que les sites santé puissent
élaborer un profil à partir de leur navigation.
63
% des health seekers et 60 % des Internautes n’approuvent pas l’idée
du dossier médical en ligne, même si les dossiers sont sécurisés,
car ils craignent que d’autres personnes qu’eux-mêmes puissent y
accéder. Les autres pensent que le dossier en ligne est une bonne
chose pour faciliter leur accès et celui des médecins aux informations
médicales utiles.
La
réglementation sur la confidentialité des données médicales
Aux
Etats-Unis, il n’existe pas de loi fédérale sur la confidentialité
des données médicales. En 1996, le Congrès avait spécifié dans le
Health Insurance Portability and Accountability Act que les lois
fédérales sur le sujet devraient être écrites par le Department
of Health and Human Services en 1999, si le Congrès ne l’avait pas
fait lui-même d’ici-là. Le Department a soumis un projet en novembre
1999, mais celui-ci a ensuite fait l’objet de plus de 55 000 commentaires.
D'
ores et déjà, il apparaît que la réglementation qui sera adoptée
ne suffira pas à couvrir l’activité de l’ensemble des 17 000 sites
santé aux Etats-Unis. Les analyses du Health Privacy Project (Université
Georgetown) montrent que la plupart des sites santé n’entrent pas
clairement dans les trois catégories couvertes par les réglementations :
producteurs de soins, compagnies d’assurance, concentrateurs de
feuilles de soins. De nombreuses applications proposées par les
sites santé ne seront pas couvertes par la loi : évaluations
de l’état de santé, essais cliniques, groupes de discussion, listes
de diffusion, outils personnalisés de gestion de la maladie en ligne,
carnets de santé établis par les patients.
Cependant,
les sites couverts par les nouvelles règles donneront des droits
aux patients : accès aux données, information sur l’utilisation
qui en est faite … droits qui devraient être proches de ceux garantis
par notre législation sur l’informatique et les libertés (loi du
6 janvier 1978 ).
Les
health seekers réclameront le droit à la protection et le droit
de punir les entreprises qui violent les chartes qu’elles ont affichées.
81 % des health seekers veulent pouvoir poursuivre une société qui
a cédé ou vendu de l’information sur les utilisateurs de son site
en dépit de ses engagements, ce que ne permet pas la législation
actuelle.
Suite
et fin (3/3)
22 décembre 2000
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