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Copilotes du projet RESAME
REseau SAnté en Moselle Est


"Nous avons été retenus, parmi 104 projets proposés, par la Direction des Hôpitaux au Ministère de la Santé dans le cadre de l’appel à projet " e-santé 2000 "


Propos recueillis par Dominique Etienne

26 août 2000
Suite et fin (3/3)

Selon vous, quelles sont les principales difficultés rencontrées pour monter ce projet ?

Parmi les principales difficultés rencontrées dans ce projet, la première est la non prise en compte du temps " homme " accordé par les professionnels de santé libéraux à toutes les phases du projet. Les libéraux demandent seulement une compensation pour le temps passé hors de leur cabinet et le fait qu'ils soient moins disponibles pour leurs patients.

Ceci est aggravé par la difficulté d'ajuster nos horaires avec ceux des institutionnels salariés et explique les retards et ralentissements affectant la plupart des projets alliant libéraux et hospitaliers ou institutionnels. Ces facteurs ajoutés à un profond désenchantement grandissant de la profession vis-à-vis de son avenir rend très difficile sa mobilisation. Les réticences s’affichent et s’expriment parfois brutalement tant vis-à-vis des institutionnels que de l’évaluation (synonyme de sanctions), que du vocabulaire réseau (référentiels, guidelines synonyme de perte de liberté), que de l’informatique. Tout ceci contribue à l’éloignement des professionnels de terrain.

Viennent s'ajouter, bien sûr, les blocages institutionnels habituels, qui sans bloquer ouvertement les projets, les gèlent effectivement. Nous citerons, car nous le vivons, le cloisonnement du système. Cette inertie réelle crée un décalage entre les déclarations d’intention et les réalités : l’institutionnalisation progressive du décret " Réseaux et filières de soins expérimentaux " de septembre 96, l’évolution du FORMMEL comme du FAQSV sont des exemples qui sont souvent décourageants.

Enfin, il est parfois difficile également de distinguer le partenariat du financement strict, de formaliser le partage des bénéfices "du travail en commun" et d’évaluer et formaliser voire contractualiser un véritable retour sur investissement pour les uns et pour les autres.

Ainsi, pour le financement de la phase de conception nous sommes heurtés à deux logiques :

- d’une part, celle des institutionnels, qui font le plus souvent un préalable de l’évaluation des économies générées avant tout engagement de ressources financières sans vision prospective à long terme. Les voies institutionnelles (ARH, CPAM) ne prennent pas en compte d’un point de vue financier cette période de conception, en attendant " sagement " un éventuel agrément ministériel, acquis le plus souvent "à la sueur" des professionnels de santé libéraux.

- d’autre part, la vision, purement économique (retour sur investissement) des investisseurs dits assurantiels ou pharmaceutiques. En effet, les axes de partenariat avec l’industrie pharmaceutique ou l’assurance restent dans la santé des pistes encore difficilement déconnectées de la notion commerciale ou politique. Les vrais financeurs attendent donc l’agrément issu de la bonne volonté et du sacerdoce des acteurs locaux pour participer.

Quels sont selon vous les points les plus positifs de ce projet ?

- Tout d’abord une équipe locale pluridisciplinaire dynamisante, c’est notre " drogue ".

- Ensuite deux partenaires essentiels le SNMG et HDMP.

Nous avons eu de la chance de trouver un éditeur informatique qui participe à l’évolution de son produit au regard des attentes des bénéficiaires. Sa contribution, notamment en ressources humaines, a toujours été un élément positif dans notre avancée.

Rien n’aurait été possible non plus sans le SNMG qui est l’initiateur du projet cadre. Le travail consacré au réseau par son équipe nationale, le soutien constant à toutes les phases de développement, et les conseils apportés aux moment cruciaux en font un partenaire à part entière de notre projet (co-signataire du projet "Soubie").

Vous venez d’obtenir un agrément dans le cadre de "e-santé 2000" : qu’est-ce que cela implique pour le réseau, sa promotion et ses engagements ?

Nous venons effectivement d’obtenir, parmi 104 projets proposés d’être l’un des 35 retenus par la Direction des Hôpitaux au Ministère de la Santé dans le cadre de l’appel à projet " e-santé 2000 ". Ce projet a deux promoteurs : l’APSAME et l’Hôpital Marie Madeleine, centre hospitalier de Forbach.

L’objectif affiché par l’appel à projet ministériel " La direction des hôpitaux engage l’appel à projets " e-s@nte2000 ", repose sur des initiatives régionales coordonnées par les directeurs d’Agence Régionale de l’Hospitalisation. Il s'agit de promouvoir l’utilisation des technologies de réseaux de communication par les professionnels de santé, notamment dans le cadre des processus de soins, en associant le plus grand nombre d’établissements de santé. ". Cela nous a incités à y répondre rapidement avec nos partenaires hospitaliers. L’Hôpital Marie-Madeleine, centre hospitalier de Forbach, a été le premier à y répondre. L’appel à projet e-s@nté 2000 est pour nous une véritable opportunité de relance de notre projet " RESAME ". Il est une étape vers l’objectif du Réseau Global d’Exercice. L'articulation Ville – Hôpital est fondamentale dans la prise en charge globale du patient. Ce dernier maillon est en train de prendre forme, dans notre secteur en tous cas grâce à l'agrément de la DH et les apports financiers s’y rattachant (30 à 50 % du budget prévisionnel).

Ce projet a permis de relancer et dynamiser les équipes de travail locales et ses partenaires.

Le projet agréé a été rédigé en avril et mai 2000, mais il est le fruit de quatre années de travail. Outre une source de financement, la reconnaissance de notre projet nous apporte une véritable crédibilité institutionnelle. Elle permet en outre de renforcer les partenariats, tout d’abord l’axe Ville-Hôpital et ensuite les partenariats avec HDMP, CEGETEL-RSS, CAP GEMINI, GEMINI Consulting et la société locale informatique ZWF.

Nous allons donc pouvoir commencer à travailler en réel. Les critères médicaux retenus, issus d’un consensus médical hospitalo-ambulatoire, correspondent au contenu des lettres d’entrée et de sortie d’hospitalisation, y compris celles destinées aux professionnels de santé non médicaux intervenant dans la prise en charge en ambulatoire (infirmiers, kinés, orthophonistes). Ce projet nous permet d’envisager d’autres voies de financement, soit l’ARH et la Direction des Hôpitaux, soit de nouveaux partenaires logistiques ou intellectuels avec qui nous sommes en contact et pourquoi pas d’autres sites qui sont éventuellement intéressés par la mise en route de chantiers comme le nôtre. Les voies type FAQSV et Ex FORMMEL sont actuellement dans des impasses.

Quels sont le calendrier et les ambitions d’Apsame pour les années à venir ?

L’APSAME est une association dont le réseau n’est pas le seul objectif. Nous avons l'ambition de devenir :

- un regroupement effectif et convivial de professionnels de santé ;

- un lieu de formations transversales pluridisciplinaires ;

- une mise en commun de moyens (centrale d’achat, formations spécifiques, etc.) ;

- un véritable interlocuteur local pour les structures sociales, les acteurs locaux de santé ;

- un vecteur de collaboration transfrontalière ;

- un outil de défense professionnelle locale et collective ;

- un projet RESAME, qui vient de prendre un nouveau départ avec l’étape e-santé 2000.

Ces différentes ambitions ont un calendrier différent mais intriqué.

2001 sera l’année du développement d’ e-s@nté 2000 et de la communication structurée réelle entre les professionnels de santé .

La mise en place du partage de l’information est prévue pour 2002.

Par ailleurs, nous sommes déjà présents dans de nombreuses structures (" ESPOL " environnement " Pôle de l’Hôpital " développement des industries de santé). Nous assurons la gestion de deux numéros uniques de garde médicale. Nous rencontrons les autorités locales responsables des politiques sanitaires et sociales ; des projets vont se développer prochainement.

L’ambition est, à moyen et à long terme, de développer une organisation locale de santé de type Réseau Global d’Exercice. C’est une ambition à dix, quinze ans. Nous devons nous assurer que toutes les étapes intermédiaires :

  • correspondent aux besoins locaux ;
  • sont effectuées avec les acteurs locaux dans une démarche d’intégration réelle du patient et des usagers ;
  • sont cohérentes avec la finalité du projet.

L’APSAME doit continuer à vivre le plus longtemps possible en étant le représentant des professionnels de santé libéraux de notre secteur et pourquoi pas en servant de modèle au regroupement de professionnels dans d’autres régions et départements animés de la même volonté d’améliorer la qualité du service rendu au patient. Cette volonté est le véritable fil rouge de l’évolution du monde de la santé, à condition d'y associer les usagers.

Question subsidiaire, quels sont vos sites Internet préférés ?

Télétravaillant fréquemment par l’intermédiaire de " HORUS " et de " WANADOO ", nous utilisons en fait peu de sites : nos références de prédilection sont le site du CHU de Rouen, celui de la CNAMTS, celui du Ministère de la santé, celui de Medcost… et plus ludiquement ceux de Gratissimo et de la FNAC.



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26 août 2000

 


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