L'Extranet de la distribution pharmaceutique

23 décembre 1998
Suite et fin (3/3)

Comment s'effectue l'interfaçage d'OCP-POINT avec le logiciel de gestion de l'officine ?

OCP POINT donne lieu à l'installation d'un fichier déposé sur le disque dur et intégré au logiciel de gestion de stocks du pharmacien. Ce système de petit fichier ASCII intégré au serveur est le plus ouvert et le plus simple qui soit. Mais il faut que la pharmacie soit en réseau sur Unix ou NT. Pour le moment OCP POINT sert surtout à des commandes ponctuelles. Lorsque l'interfaçage avec le logiciel de gestion de stocks du pharmacien sera complet, l'ensemble des commandes de la pharmacie pourra alors transiter par le Web. Ce n'est pas encore le cas et c’est une évolution à envisager sur le long terme.

En dehors des commandes, le système, par l'intermédiaire de "click a doc" permet par exemple au pharmacien de retrouver le nom de produits dont le client a entendu parler et qu'il souhaiterait acheter, mais dont il n'a pas retenu le nom.

L'OCP prévoit-il d'ouvrir le site OCP POINT au grand public ?

Non. Nous estimons que notre rôle n'est pas de communiquer avec le grand public, ce qui reviendrait dans certains cas à court-circuiter nos clients. En revanche, nous proposons en libre accès un site institutionnel qui présente la société à ceux qui sont intéressés (chiffres, communiqués de presse, structure de l’entreprise…). Nous faisons certes de la communication grand public, par exemple la campagne que nous avons faite cette année sur les vaccinations, mais elle est avant tout destinée à mettre en valeur le rôle du pharmacien dans la chaîne de santé et elle est effectuée en étroite concertation avec les instances professionnelles.

Quel est l'état de vos réflexions sur le Réseau Santé Social ?

Nous n'avons pas de réflexion particulière à ce sujet. Pour le moment nous avons notre propre Extranet et nos solutions d'authentification et de sécurité. Faut-il ou non passer sur le RSS ? C'est une question qui se posera un jour, quand ce réseau existera vraiment et qu'un nombre significatif de pharmaciens y seront abonnés, mais ce n'est pas le cas pour l'instant. Quand ce jour viendra il suffira de basculer le système sur le RSS, ce qui ne posera pas, nous semble-t-il, de problèmes particuliers et ne demandera pas de délais. Pour notre part nous pensons que ce réseau constituera une évolution naturelle pour les acteurs de la santé, mais nous nous garderons bien de faire un pronostic sur le rythme de son développement.

Comment concevez-vous l'avenir du commerce électronique en santé ?

Il faut distinguer les professionnels et le grand public. En ce qui concerne les professionnels nous pensons que l'on va aller vers le développement des échanges au sein de la chaîne de distribution grâce aux réseaux qui se mettent en. Ce n'est d'ailleurs pas une révolution : Internet sera de ce point de vue plus un complément à la distribution actuelle des informations qu'un changement radical, la mise en place sur un seul media de données auparavant dispersées, ce qui est déjà en soi un progrès considérable.

Quant au grand public, la législation française ne nous paraît pas permettre l'éclosion du commerce électronique du médicament. Pour la parapharmacie c'est possible en théorie, mais pour de multiples raisons nous ne croyons pas à un essor rapide du commerce en ligne dans ce domaine où le conseil est important.

Dans un ordre d'idées voisin pensez-vous que le développement d'Internet puisse faire surgir de nouveaux acteurs qui concurrenceraient vos métiers traditionnels ?

Cette perspective est apparue aux Etats-Unis voici deux ou trois ans et l'on a alors prédit que les intermédiaires actuels en seraient très affectés. Mais cette menace a fait long feu. Il est rapidement apparu que la mise en place de sites Web et de stratégies Internet n'est pas suffisante si elle ne s'accompagne pas d'une véritable expertise du métier et surtout d'une connaissance précise et de longue date des interlocuteurs. L'Internet est un outil formidable pour accroître la qualité du service que nous offrons à nos clients, il ne nous paraît en aucun cas susceptible d'être le cheval de Troie pour de nouveaux entrants trop pressés.

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