Réseau de soins expérimental en gérontologie
MSA - Charente-Maritime
Dr
François Larregain
3 avril
2001
suite (2/2)
Dominique
Etienne
Où
en êtes-vous actuellement en terme d'inclusion de professionnels
de santé et de patients ?
Nous
sommes arrivés au seuil minimal d'inclusion des généralistes
des 8 cantons du site d'expérimentation exigé par
le cahier des charges national, c'est-à-dire 70%. Environ
50% des kinésithérapeutes et des infirmiers adhèrent
également au projet. Quant aux patients, les inclusions n'ont
en réalité débuté qu'en octobre-novembre
2000. Les sites comptent en moyenne 10 à 15 patients ; fin
février, 13 patients faisaient partie de notre réseau.
Nous choisissons de monter en charge doucement. Notre objectif est
que le réseau compte une soixantaine de patients fin 2001.
Quels sont les moyens mis en uvre pour favoriser la coordination
et la formation (cessions de formation, rémunérations,
système d'information) ?
Selon
le cahier des charges défini nationalement, les médecins
généralistes rejoignant le réseau devaient
avoir un DU de gérontologie. Pour ceux qui n'en ont pas,
des séances de formation continue en évaluation gériatrique
sont obligatoires. Ils ne sont pas rémunérés
pour cela. En revanche, l'arrêté ministériel
a prévu une rémunération forfaitaire annuelle
pour la participation aux réunions de coordination pour les
médecins, infirmiers et kinésithérapeutes,
ainsi qu'un forfait annuel de 1C versé au médecin
par patient pour la tenue du dossier médical.
Nous n'en sommes pas encore à la mise en place d'un système
d'information électronique pour le réseau. En revanche,
nous travaillons actuellement à la définition d'un
dossier médical spécifique au réseau qui serait
tenu par le médecin généraliste, ainsi qu'à
un dossier de suivi commun aux différents acteurs qui resterait
au domicile du patient.
Qu'a-t-il
été prévu en matière d'évaluation ?
Selon
le calendrier du RSE, des bilans d'étapes à 6 mois
doivent être effectués, ainsi qu'une évaluation
à la fin de l'expérimentation. L'évaluation
aura 3 optiques : une optique intra-site, une optique inter-sites
et une optique prise en charge en réseau versus prise en
charge hors réseau. La Caisse centrale de la MSA a lancé
un appel d'offres européen à l'été 2000
et c'est Arthur Andersen qui a été retenu pour réaliser
l'évaluation du projet.
Qu'en
est-il des autres sites d'expérimentation ?
Il
y a pour l'instant peu de liens et contacts entre les différents
sites (nous sommes au début de l'expérimentation).
Il existe au niveau national une volonté de créer
une fédération des différents sites et la mise
en place d'un système d'information, par exemple un Intranet,
mais nous ne savons pas à quel horizon. Nous sommes d'ailleurs
nous-mêmes favorables à la mise en place d'un outil
informatique de type Intranet sur notre site, qui permettrait de
diffuser les connaissances, de créer un agenda du réseau,
etc. Mais c'est encore un peu tôt à mon avis.
Quelle
est la politique de la MSA en termes d'expérimentations de
réseaux de soins ?
Il
faut souligner que la MSA était déjà impliquée,
avant l'évolution juridique de 1996, dans la prise en charge
en réseau. Dès 1988-1990, le projet "Lubersac-Santé"
soutenu par Anne-Marie Soulié (Présidente du SNMG),
associait la MSA, les Caisses d'assurance maladie, les acteurs sanitaires
et sociaux. Sur 4 sites (Corrèze, Jura, Ardèche, Ile
et Vilaine), l'objectif était de développer l'hospitalisation
à domicile, comme réelle alternative à l'hospitalisation
classique, décidée avec le médecin traitant.
L'évaluation, menée par le Département de Santé
Publique de l'université de Rennes au bout de 3 ans d'expérimentation,
a démontré un impact positif. Les Caisses ont alors
cessé de financer le système, en donnant la main aux
pouvoirs publics : mais ceux-ci n'ont pas pris le relais.
Par ailleurs, une autre expérimentation, très éloignée
de la gérontologie, a été initiée par
la caisse centrale de la MSA, dans le cadre juridique des ordonnances
de 1996, d'ailleurs agréé en septembre 1998 : un projet-cadre
de soins dentaires préventifs pour les enfants de 7 à
12 ans. La MSA soutient ainsi 2 des 9 projets qui ont reçu
l'aval du Ministère.
Réagissez
à cet article
Retrouvez les
autres interviews et articles de la rubrique Intranets & Réseaux.
3
avril 2001
|
|
|