En janvier 1998, une
mission pour linformatisation du système de santé dirigée
par Noël Renaudin a été créée. Elle a permis au Conseil de recentrer
ses travaux de lannée 1998 sur les objectifs à moyen terme
tels que le dossier médical du patient, la liaison ville-hôpital
ou les conditions dutilisation des données de santé.
Dans son rapport dactivité
1998, le CSSIS dresse ainsi un état des lieux de lavancement
des systèmes dinformation (SESAM-Vitale, CPS, RSS) et de linformatisation
des acteurs, avant dexposer la problématique du dossier de
santé.
I. Les systèmes dinformation de santé :
une mise en place progressive
Dès 1997 le Conseil
avait exprimé ses préoccupations quant à la conduite du déploiement
de SESAM-Vitale.
Il revient ici sur quelques points préoccupants concernant son développement
: projet décrié par les différents acteurs, insertion tardive du
système dans la politique globale dinformatisation et de mise
en réseau, temps sous-estimé, manque de coordination.
Le Conseil attire également
lattention sur le fait que SESAM-Vitale ne pourra être un
succès que si un consensus minimum entre professionnels de santé
et corps médical est atteint.
La distribution des
cartes CPS et la mise au point des outils de chiffrement, indispensables
pour assurer la sécurité des transferts dinformations, sont
quant à elles en bonne voie.
Télétransmission
:
1 médecin sur 2 a reçu sa CPS
A la mi-juin
1999, ce sont près de 65 000 cartes de professionnels
de santé, nécessaires pour pratiquer la télétransmission
de feuilles de soins électroniques, qui ont été distribuées.
Un peu plus de 59 000 ont été adressées aux médecins libéraux,
soit un praticien sur 2. Chez les pharmaciens, les négociations
sur la télétransmission, via le RSS, sont entrées dans
leur phase finale. Un projet d'accord entre syndicats
et CNAM fixe une indemnité financière à 26 centimes par
FSE.
Le RSS, conçu comme
le " ciment " du système dinformation
de santé à léchelle nationale, focalise quant à lui toutes
les attentions. Le Conseil ne doute pas que le RSS saura devenir
un support privilégié des échanges en santé, même si pour cela il
devra composer avec les différentes difficultés qui se posent, notamment
celles liées à la synchronisation des différents dispositifs ou
à la difficile coopération de tous les acteurs.
Un " Comité
consultatif pour lagrément des applications du RSS ",
présidé par Monsieur Christian Babusiaux, a été créé par arrêté
du 25 août 1998. [Cliquez
ici pour accéder à linterview de C. Babusiaux, " Le
Comité dAgrément du RSS se met en place "].
A la fin du mois de janvier 1999, ce comité avait rendu un avis
sur une vingtaine de dossiers, assez représentatifs des services
potentiellement disponibles sur le RSS. Le Conseil rappelle à ce
propos que le ministère se doit de donner lexemple en matière
de développement dapplications.
Limplication
du secteur privé dans le RSS reste jusquà présent modérée.
Lindustrie pharmaceutique sinterroge en particulier
sur la position du comité dagrément par rapport à la publicité
sur le RSS. En effet, bien que le Conseil ait préconisé une approche
très ouverte du réseau aux sites a caractère commercial, le gouvernement
ne la pas retenue.
Les hôpitaux commencent
également à simpliquer dans le RSS. La Direction des Hôpitaux
considère en effet que cela peut favoriser un décloisonnement des
activités, clé de la recomposition du tissu hospitalier et louverture
vers la ville. A ce jour, plusieurs sites ou applications ont dailleurs
reçu lagrément du comité.
Le Conseil préconise
à présent des efforts en matière de communication, afin de donner
enfin au RSS le caractère attractif dont il reste dépourvu :
information détaillée sur les possibilités offertes par le réseau,
publications des contours de la jurisprudence du comité dagrément,
aide à linstallation dapplications ou encore politique
tarifaire attractive pour laccès au RSS. Il est vrai que le
développement rapide des solutions daccès gratuit à Internet
joue en défaveur du RSS [Pour en savoir plus, cliquez
ici].
A propos
du RSS, le Conseil souligne que :
" Le
RSS est le seul réseau denvergure nationale qui
permette léchange confidentiel dinformations
par voie électronique, pour un coût mutualisé, tout en
permettant la neutralité du transport dinformations
intéressant les acteurs du secteur (professionnels et
organismes).
Aujourdhui
le succès du RSS reste possible et souhaitable et devrait
se traduire par la disponibilité et lutilisation
dapplications intéressant les acteurs du secteur
dans leur pratique professionnelle quotidienne.
A ce jour,
seule la France a mis en place un système dinformation
de santé aux objectifs aussi larges. "