Websurg
:
L'encyclopédie électronique mondiale de la chirurgie
Mathieu
OZANAM
8 mars 2002
En
septembre dernier l'attention des médias se portait sur le
Professeur Jacques Marescaux, chef du service de chirurgie endocrinienne
et digestive du CHU de Strasbourg et fondateur de l'Institut européen
de téléchirurgie (EITS).
Auteur d'une première mondiale en télé-chirurgie,
il avait opéré depuis New-York la vésicule
biliaire d'une patiente au CHU de Strasbourg. Il faisait ainsi la
preuve de la faisabilité d'un acte chirurgical à distance,
réalisé en toute sécurité.
Mais au-delà de la prouesse du geste technique c'est le partage
des connaissances qui a motivé le professeur Marescaux. "Les
médecins ont commencé à partager des images
fixes, puis des images animées, nous allons à présent
vers le partage du geste, ce que l'on peut appeler le télé-compagnonnage"
déclarait-il (Lire
l'entretien).
Websurg,
l'université virtuelle en chirurgie
Le partage des
connaissances c'est l'objet même du site multimédia
Websurg, cette "université virtuelle spécialisée
en chirurgie" qui a ouvert ses portes en janvier 2001. Tout
commence en 1994 à l'Institut de Recherche contre les Cancers
de l'Appareil Digestif (IRCAD). Chaque année près
de 300 chirurgiens du monde entier font le trajet vers Strasbourg
pour apprendre les dernières techniques. Nous sommes en 1999
en pleine euphorie de l'Internet et le Professeur Marescaux se dit
qu'un site Internet accessible du monde entier permettrait de réduire
tous ces déplacements, gain de temps et d'argent. Le public
potentiel est large puisqu'on estime que 300 à 400 000 chirurgiens
sont susceptibles d'utiliser la laparoscopie dans le monde. Vivendi
Universal Publishing, qui s'appelle alors Havas Multimédia,
Newberry et Turi Josephson se laissent convaincre et injectent 10
millions d'euros dans le projet de e-learning. Trois géants
de l'industrie du matériel chirurgical, l'allemand Storz,
l'américain Tyco et le japonais Olympus participent également
au financement du site.
Le contenu du site est validé par un comité éditorial
et scientifique international de chirurgiens et alimenté
par les contributions de 800 partenaires experts, dont plusieurs
universités et hôpitaux américains. "Alors
qu'il faut près d'un an pour être publié dans
Annals of Surgery, la revue de référence de chirurgie,
nous pouvons publier en une semaine !" souligne Bernard
Gilly, le PDG de websurg et ancien de la société de
biotechnologie Transgène.
Le
choix du modèle payant
Alors que l'Internet
baigne dans le tout gratuit en se reposant sur les perspectives
de rentrées publicitaires, Websurg choisit dès ses
débuts de faire payer l'accès du site aux chirurgiens.
Le Dr Bernard Gilly explique : "Nous avons pris le parti de
ne pas mettre de publicité sur le site. Cependant les médecins
qui le désirent peuvent cliquer sur des minisites hébergés
sur le site pour avoir des informations promotionnelles sur nos
partenaires". L'abonnement de 549 euros par an (soit un peu
plus de 3 600 francs) donne droit à 300 vidéos, des
présentations de techniques opératoires, des cas cliniques,
des analyses de presse et d'articles scientifiques.
1400 personnes étaient abonnées en décembre
2001, "nous visons les 3 à 4000 inscrits à la
fin 2002" précise Bernard Gilly. Leur nombre est en
retrait par rapport à l'an dernier quand Websurg visait 3
000 abonnés la première année en espérant
doubler ce chiffre tous les ans. "Ces prévisions reposait
sur le fait que près de 80% des chirurgiens sont connectés
à Internet, mais nous avons sous-estimé le problème
de bande passante avec des vidéos très lourdes à
charger".
Les
perspectives d'avenir
Une solution
pourrait consister à associer des CD-Rom aux abonnements
ce qui permettrait d'alléger le site des vidéos. Le
PDG de Websurg se montre néanmoins confiant compte tenu de
la confiance dont font preuve ses partenaires et de l'absence de
réelle concurrence sur le créneau du e-learning et
du e-teaching. Motif d'espoir : le site a reçu récemment
l'agrément du Canada pour que ses formations prodiguées
aux chirurgiens canadiens soient validées dans le cadre de
la Continuing Medical Education (CME), la Formation médicale
continue. L'objectif est d'obtenir ce même type de référencement
aux Etats-Unis.
Aujourd'hui en français et en anglais, des versions en japonais,
en italien sont à l'étude. "Mais les besoins
en Inde et en Chine seront bientôt énormes" glisse
Bernard Gilly.
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mars 2002
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