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. Comment traiter les données sources ?
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L'une des fonctions
de lA.R.C. dans un essai clinique est de confronter la saisie
des investigateurs aux données
sources. Dans un essai traditionnel, les A.R.C. sont tenus de
se déplacer sur site, car les dossiers patients ne sont pas informatisés.
Lutilisation de lInternet devrait faciliter ce contrôle
et en diminuer la fréquence.
Fiabilité des outils Internet
Les outils et les protocoles
Internet utilisés dans la gestion d'un essai clinique en ligne assurent
une très grande fiabilité des informations, notamment grâce aux
:
Par ailleurs, les investigateurs
et les A.R.C. peuvent instaurer un dialogue permanent par E-mail.
La possibilité pour les A.R.C. de répondre à distance aux questions
des investigateurs les rend plus disponibles et facilite les échanges
d'informations, réduisant ainsi les risques d'erreurs de saisie.Ainsi,
il est envisageable de ne confronter les informations saisies dans
les CRF aux données sources qu'une seule fois, au moment du bouclage
de l'essai. Ce retour moins fréquent aux données sources se justifie
par les différentes procédures de contrôle, automatiques ou non,
mises en place tout au long du programme.
Il garantit en outre un gain de temps significatif en réduisant
le nombre de déplacements dans les centres investigateurs.
Validité des données sources papier
Dans la pratique, c'est
parfois le CRF qui sert de données sources à l'investigateur. Dans
le cadre dun essai sur l'Internet, l'existence d'un CRF électronique
élaboré selon des procédures de contrôle régulier justifierait de
reconnaître sa valeur en tant que vecteur de telles données. Il
suffirait alors à l'investigateur d'imprimer le CRF, ce qui le dispenserait
de saisir deux fois les mêmes informations.
Informatisation des dossiers médicaux
La confrontation des
informations saisies dans le CRF aux données sources devrait être
considérablement facilitée par la mise en place des dossiers patients
informatisés chez les médecins. Les données peuvent être validées
directement en ligne et en une seule fois. Lextraction automatique
des données du dossier médical informatisé vers le CRF électronique
évitera de saisir deux fois linformation tout en augmentant
sa qualité, car cette procédure garantit la cohérence des informations
avec les données sources. Des questions de compatibilité des outils
devraient cependant se poser. En effet, seule une partie des informations
du dossier médical est reprise dans le CRF. Aussi une solution technique
doit-elle être développée pour établir une correspondance entre
les champs identiques du CRF et du dossier source, et ignorer les
informations supplémentaires inutiles à lessai. Plusieurs
outils innovants ont récemment été élaborés parmi lesquels les logiciels
de la société Biostat qui permettent de préparer les dossiers médicaux
en vue dun usage sur un autre site ou au retour de la visite,
de les transmettre à un confrère, dexporter automatiquement
et en toute confidentialité les données dessais cliniques.
Le dossier est ainsi structuré : motif de consultation, données
séméiologiques (résultats de consultation), antécédents, diagnostics
ou données biométriques.
Une norme globale,
développée au niveau européen, pourrait assurer cette interopérabilité.Le
projet GEHR (Good European Healthcare Record) est lune des
premières initiatives dans ce domaine. Connue en France sous le
nom de projet informatique de santé/architecture de dossier
santé informatisé, létude a duré 36 mois. La version
définitive du projet (GEHR Deliverable 19) intègre un ensemble de
propositions, en particulier :
-
la définition dune
architecture de dossier patient au format PDF
-
un dictionnaire
multilingue des termes en santé
-
une bibliothèque
dimages médicales
-
des passerelles
pour accéder à des bases de données
GEHR reste aujourdhui
à létat détude de faisabilité et aucune norme formelle
nen est issue. Développé par la société belge HDMP, Health
One est le premier logiciel adapté aux spécifications GEHR.
Le Conseil de lOrdre
des Médecins promeut cette norme et a conseillé aux médecins de
choisir un équipement informatique GEHR compatible.
A cet égard, le Docteur Olivier Dubois (délégué général de lOrdre),
conscient des enjeux de lInternet, simplique activement
dans ce domaine.
Dautres projets
de normalisation sont en cours au sein de plusieurs groupes de travail,
tous dépendants du CEN (Comité Européen de Normalisation). Létude
la plus avancée à lheure actuelle concerne le projet EHCR-A
(Electronic Health Care Record - Architecture), qui a donné naissance
à une norme, la première du genre, adoptée par le CEN en décembre
1995 sous le nom de Norme Expérimentale Européenne EMV 12-265.
Lobjectif est,
à terme, de développer un véritable standard européen en matière
de dossier patient électronique.
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