Travailler
dans le secteur pharmaceutique serait financièrement plus intéressant
aux Etats-Unis qu'en Europe.
Corinne
Radal
17
février 2000
Suite (2/3)
Des
salaires plus intéressants aux Etats-Unis
Les salaires de lindustrie
pharmaceutique sont dune manière générale plus élevés aux
Etats-Unis quen Europe : 71 222 $ par an en moyenne aux
Etats-Unis, 58 820 $ en Europe.
En début de carrière,
un collaborateur de laboratoire pharmaceutique gagne en moyenne
autour de 45 000 $ par an aux Etats-Unis et autour de 35 000 $ en
Europe. En fin de carrière, ces chiffres sélèvent à environ
87 000$ annuels aux Etats-Unis, contre 73 000 $ en Europe.
Cet écart entre rémunérations
américaines et européennes se retrouve également lorsque lon
compare les salaires suivant le type de poste ou le niveau de diplôme.
La différence de rémunération
entre hommes et femmes est plus marquée en Europe : environ
18 000 $ de différence par an, contre 15 000 $ aux Etats-Unis. On
retrouve ici une caractéristique bien connue du marché du travail
européen, en particulier français, et à lorigine de nombreux
débats.
De plus, aux Etats-Unis
lécart samenuise quand le niveau de diplôme augmente :
une femme possédant un doctorat est quasiment autant payée quun
homme. Ce nest pas du tout le cas en France : paradoxalement,
plus une femme est diplômée, plus elle subit une discrimination
au niveau du salaire par rapport à ses homologues masculins. Ainsi,
une femme possédant un doctorat gagnera en Europe 20579$ de moins
par an quun homme possédant le même diplôme, contre seulement
1893$ de moins aux Etats-Unis. Ce phénomène est représenté sur le
graphique ci-dessous.
Différence
de rémunération entre hommes et femmes selon le niveau de diplôme,
en $ par an
Des
avantages essentiellement financiers aux Etats-Unis, un côté plus
utilitaire en Europe
Aux
Etats-Unis, les collaborateurs du secteur pharmaceutique ont très
souvent des options sur les actions de lentreprise (46% des
cas) et des intéressements aux bénéfices (30%). Ces deux types davantages
sont beaucoup moins répandus dans les compagnies implantées en Europe :
respectivement 25 et 17% des salariés en disposent.
Un
autre avantage financier courant aux Etats-Unis et rare en Europe
est lindemnité de déménagement en cas de mutation.
En Europe, les
avantages accordés aux collaborateurs sont de nature plus pratiques :
22% ont un téléphone mobile payé par lentreprise (seulement
7% aux Etats-Unis), et 24% une voiture de fonction (4% aux Etats-Unis).
Des semaines chargées des deux côtés, mais
plus de vacances en Europe
Le
temps de travail hebdomadaire moyen est de 45.9 heures aussi bien
en Europe quaux Etats-Unis, soit environ 7 heures de plus
que prévu par les contrats. Les salariés de lindustrie pharmaceutique,
souvent cadres, utilisent donc pleinement le volet des heures supplémentaires
pour accomplir leur charge de travail. Ces heures supplémentaires
sont dailleurs rarement payées (dans 12% des cas aux Etats-Unis,
dans 15% des cas en Europe).
Dans
ce contexte se pose la question de lapplication des 35 heures,
désormais obligatoires en France. Face à un planning surchargé,
à des projets qui ne peuvent être reportés et au temps de travail
hebdomadaire effectivement réduit de certaines catégories de personnel,
cest toute lorganisation du travail qui doit être repensée.
Les
collaborateurs du secteur pharmaceutique ont droit en moyenne à
27,2 jours de vacances en Europe et à 14,6 jours aux Etats-Unis.
Même si ni les uns ni les autres nutilisent en général tous
leurs jours, ceux qui travaillent en Europe prennent en moyenne
11 jours de vacances de plus par an que leurs homologues américains.
Ces données risquent toutefois dêtre modifiées en France avec
lentrée en vigueur de la loi sur la réduction du temps de
travail.
Suite
et fin (3/3)
17 février 2000
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