Travailler dans le secteur pharmaceutique serait financièrement plus intéressant aux Etats-Unis qu'en Europe.

Corinne Radal

17 février 2000
suite et fin (3/3)

Des collaborateurs satisfaits, mais mobiles

Les collaborateurs du secteur pharmaceutique, que ce soit aux Etats-Unis ou en Europe, se déclarent à 70% heureux dans leur travail : ils trouvent que leurs activités leur permettent de mettre pleinement à profit leurs qualifications et estiment jouir d’une certaine sécurité de l’emploi (81% aux Etats-Unis, 72% en Europe). L’industrie pharmaceutique apparaît comme l’un des secteurs où les gens occupent le plus souvent un poste qui correspond à leurs attentes.

Néanmoins, quelques réserves sont émises concernant l’effet des fusions et des acquisitions sur l’emploi : 33% des personnes travaillant aux Etats-Unis et 39% de celles travaillant en Europe estiment qu’elles ont eu des répercussions au niveau de leur travail. La situation diffère bien entendu selon qu’il s’agisse d’une fusion d’égal à égal (craintes vis-à-vis d’une suppression ou réorientation des postes doublons dans la nouvelle entité) ou d’un acquisition (le personnel du laboratoire absorbé peut se sentir en position de faiblesse par rapport à l’autre).

On retrouve également au travers de l’enquête un autre trait caractéristique de l’industrie pharmaceutique : le turn-over élevé. Cette mobilité constitue une source importante de valeur ajoutée en permettant une diffusion rapide des connaissances et des innovations : les gens changent d’équipe de travail, apportant à chaque fois leur expérience avec eux. Dans l’enquête, plus de 50% des répondants seraient prêts à quitter leur emploi si l’occasion se présentait.

Les facteurs motivant la décision de changer d’emploi sont similaires dans les deux groupes : ce sont essentiellement des opportunités d’avancement professionnel et le montant des revenus. Aux Etats-Unis, la localisation géographique constitue également un facteur déterminant, tandis que les Européens sont plus sensibles au challenge intellectuel.

Les collaborateurs du secteur pharmaceutique, notamment ceux de l’industrie, ne sont donc pas, au vu des résultats de l’enquête, traités de la même manière aux Etats-Unis et en Europe. Travailler dans un laboratoire aux Etats-Unis peut sembler plus accessible (diplômes moins élevés), plus intéressant financièrement (salaire, actions, intéressements aux bénéfices), et plus égalitaire pour les femmes. En Europe, l’aspect financier est moins développé, au profit d’avantages pratiques et de plus de possibilité de temps libre.

Méthodologie

L’intégralité des résultats de l’enquête est disponible sur le site Pharmaportal [cliquez ici pour y accéder]

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