"Quel
avenir pour le système conventionnel
entre les médecins libéraux
et les caisses dassurance maladie ?"
Séminaire
du Groupe de recherches sur l'assurance maladie
Urcam
de Bourgogne
15
juin 1999
Suite (2/5)
1ère
hypothèse :
Les
caisses d'assurance maladie sont mises en concurrence sur leur fonction
de financeur ou sur la fonction d'acheteur de soins. Quel est l'avenir
pour le système conventionnel ?
La mise en concurrence sur la fonction
de financeur est écartée d'emblée pour plusieurs raisons.
Tout
dabord, la crise observée ne touche pas le financeur, cest-à-dire
la Sécurité Sociale mais le système de santé lui-même. Le système
est à la fois inefficace, inéquitable et pris en défaut sur le critère
de qualité des soins. Avec lintroduction dune mise en
concurrence entre financeurs, le marché devient garant de lefficacité
du système. Or il sagit de réguler le système de santé tout
en restant fidèle au principe fondateur de solidarité, confirmé
récemment avec la CMU. Une mise en concurrence des financeurs implique
une réforme du mode de financement (des cotisations sociales aux
primes individuelles) qui serait en contradiction avec ce principe.
De plus, cette concurrence risque dentraîner des pertes trop
importantes en terme déquité : on risque en effet dobserver
une sélection des risques, lEtat devra alors intervenir afin
de pallier les défaillances du système et prendre en charge les
hauts risques (pathologies chroniques, SIDA
) et les plus pauvres.
Ce
rejet de la mise en concurrence des financeurs est à nuancer dans
la mesure où cette concurrence existe déjà pour certains régimes
(AMPI) qui mandatent des opérateurs privés pour gérer le risque.
La mise en concurrence sur la fonction
d'acheteur de soins a fait l'objet de nombreuses remarques.
Les
trois objectifs que semble devoir atteindre notre système de santé
sont :
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- La maîtrise des dépenses de
santé
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La question de la qualité pose celle du contenu du panier de biens
et services qui doit satisfaire aux objectifs de qualité fixés au
niveau national.
La
question de l'équité renvoie notamment à celle du choix à effectuer
par le patient et les capacités requises par le patient pour effectuer
ce choix de la façon la plus éclairée possible. Une réponse peut
être apportée par le financeur disposant de moyens d'investigation
et un pouvoir de négociation plus important qu'il pourrait mettre
au service de ses assurés.
Afin
d'atteindre l'objectif de maîtrise des dépenses la question se pose
de savoir quels acheteurs mis en concurrence peuvent participer
à la réalisation de cet objectif.
Une
première hypothèse est celle des professionnels de santé ou de groupements
de professionnels de santé en regard de l'expérience des "médecins
généralistes gestionnaires de budget en Grande-Bretagne" (G.P
Fund Holder).
Cette
solution ne paraît pas satisfaisante pour la France dans la mesure
où les contextes nationaux sont très différents notamment concernant
la démographie médicale.
Une
seconde hypothèse est de mettre en concurrence différents financeurs
sur la fonction d'acheteurs.
La
position de l'assurance maladie dans ce contexte aurait pour conséquence
de revoir ses rapports avec les professionnels de santé. L'assurance
maladie se devrait de contracter avec les professionnels de santé
volontaires (plus de conventions collectives) sur la base d'un cahier
des charges promouvant le système du médecin référent. Pour les
autres professionnels, l'assurance maladie se porterait acquéreur
de soins à partir d'appel d'offres.
Dans
ce schéma, le payeur devient un acheteur avisé. Deux questions restent
en suspens : l'achat des soins hospitaliers et son corollaire, la
réforme de la tarification à la pathologie.
La
question fondamentale non résolue est celle de la plus-value qu'apporterait
la concurrence sur la fonction d'acheteur. Ainsi, pourquoi l'assurance
maladie ne pourrait-elle pas assurer pleinement une fonction d'acheteur
de soins sans être mise en concurrence sur cette fonction ?
Suite
et fin (3/5)
15 juin 1999
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