Le
premier qui dit la vérité
Bernard
Kouchner
Mathieu
Ozanam
6
novembre 2002
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Les
regrets
Au
rayon des regrets, Bernard Kouchner évoque la révision des lois
bioéthique entamée avec plus de 2 ans de retard sur le calendrier
prévu, débat auquel il n’a pas été associé, la décision de Lionel
Jospin de ne pas s’engager en faveur du clonage thérapeutique en
dépit de ses premières déclarations. Enfin il fait part de la difficulté
de parler de l’euthanasie et revient sur la polémique qui était
née quand il avait déclaré qu’il avait lui-même aidé des personnes
très gravement blessés à mourir.
Un
bilan globalement positif
Tout
n’est pourtant pas si noir dans l’action menée par le gouvernement
Jospin en matière de santé. Parmi les réussites les plus éclatantes
figurent la tenue des états généraux de la santé avec plus de 1000
réunions publiques en 2 ans, la gestion des risques liés au bioterrorisme
et la loi sur les droits des malades, même s’il estime que la loi
de modernisation du système de santé était trop "fourre-tout".
L’accès direct des patients à leur dossier médical, l’indemnisation
du risque thérapeutique, la présence des patients dans les instances
des établissements de soins, autant de motifs de satisfaction qui
ont permis de faire "de ce ministère qui était celui du soin,
(…) le ministère des malades" en soutenant l’idée que la médecine
n’appartient pas qu’aux médecins, mais aussi aux malades, aux familles.
La question de la prise en charge par les assureurs des risques
liés aux accidents médicaux sans faute mais dû aux infections nosocomiales
(voir encadré) que le ministre actuel de la santé doit affronter.
"Malades
sans frontières"
Bernard
Kouchner ouvre sa réflexion vers une action au niveau international
en prônant l’ingérence thérapeutique et les jumelages thérapeutiques
entre hôpitaux. Les priorités : le sida avec 50 millions de
personnes porteuses du virus et la menace de 70 millions de morts
d’ici à 2020, mais aussi la malnutrition, le paludisme, la rougeole,
la tuberculose, les infections respiratoires. Il propose également
d’augmenter le prix des molécules dans les pays industrialisés pour
compenser les baisses dans les pays en développement. Une sorte
de taxe Tobin pour la santé. Des idées qu’il pourrait développer
s’il était à la tête d’une organisation internationale comme l’OMS.
La
responsabilité civile médicale
La
loi sur l'assurance de responsabilité civile médicale en préparation
prévoit de partager les coûts entre l’Etat et les assureurs
en cas d'infections nosocomiales, ces derniers indemnisant
jusqu'à 25 % d'incapacité permanente. Au-delà c'est l'Office
national d'indemnisation des accidents médicaux (Oniam) qui
prendra le relais).
La
FFSA a pour sa part annoncé la création d'ici fin novembre
du Groupement temporaire des assureurs médicaux (GTAM). Ce
pool de coassurance en responsabilité civile (RC) médicale
qui devrait rassembler une quinzaine d'assureurs, est destiné
aux établissements de soins et professionnels de santé. Il
est cependant prévu que sa durée de vie sera éphémère puisqu’elle
doit permettre au marché des assureurs de se réorganiser et
de préparer des contrats conformes à la nouvelle loi.
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6
novembre 2002
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