Les nouveaux métiers de l'industrie pharmaceutique
François
Resplandy
3 avril 2001
Le
16 mars 2001, dans l'amphi des managers a eu lieu le forum "Les
nouveaux métiers de l'industrie pharmaceutique". Modérés
par la rédactrice en chef de la revue Pharmaceutiques, Pascale
Vayssette, les intervenants ont tour à tour donné
leurs points de vue sur l'évolution des métiers dans
l'industrie pharmaceutique.
La
représentante du SNIP,
Emmanuelle Garassino, qui est en charge de l'observatoire
des métiers a rappelé les spécificités
humaines du secteur pharmaceutique :
- 92 000 personnes
en France avec une progression d'environ 2% par an depuis 1995
- 57% de femmes
- L'âge
médian est inférieur à 40 ans
- Environ
50% des recrutés ont moins de 30 ans
- La répartition
des ressources selon les fonctions et évolution depuis
1985 :
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R & D
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Production
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Commercial
|
Administration
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15%
|
35%
|
33%
|
17%
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Evolution
relative |
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Evolution
absolue |
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Il
est intéressant de noter l'effort de recrutement réalisé
sur la recherche et le développement (R & D) au profit
du personnel administratif ; résultat probable de l'adoption
de progiciels de gestion intégré (PGI ou ERP pour
entreprise ressource planning) par les laboratoires.
Pierre
Le Sourd, PDG de Bristol Myers
Squibb - UPSA, n'a pas voulu entrer dans le détail, considérant
qu'il était difficile de faire des généralités
sans prendre en compte les spécificités de taille
et de produits de chaque laboratoire. Il a néanmoins mis
l'accent sur le fait que les métiers de l'industrie doivent
évoluer en fonction des évolutions de l'environnement,
notamment des évolutions scientifiques, géographiques
et des évolutions de société.
Les évolutions scientifiques entraînent une diversification
de l'offre produit avec l'émergence des biotechnologies et
une demande de produits de bien-être ou " life-style
drugs " (dysfonction érectile, chute des cheveux, obésité,
etc.). Cette diversification nécessite de nouvelles compétences.
Les évolutions géographiques sont principalement illustrées
par l'harmonisation des réglementations mais aussi de la
protection sociale au sein de l'Europe.
Enfin, les évolutions de société sont majoritairement
liées à Internet qui facilite les regroupements de
patients ou de professionnels de santé et augmentent leur
pouvoir. Une montée du " consumérisme "
peut également lui être attribué et les laboratoires
doivent l'intégrer à leurs réflexions stratégiques.
Anne-Marie
Haugou du cabinet Bernard
Krief Ressources Humaines a fait un état des lieux de
la demande des laboratoires. Les profils recherchés sont
peut-être un peu moins figés qu'auparavant, plus multiculturels
avec du bon sens, du pragmatisme et une bonne propension à
la gestion du stress. La demande serait actuellement axée
vers :
- L'application des GMP (good manufacturing practice, nos BPF
ou bonnes pratiques de fabrication)
- Création de sites Internet pour le marketing ou le
e-business ;
La supply chain sur des postes transversaux
- L'assurance qualité
- Une envergure européenne.
Pascale
Augé, responsable du business developpement dans la société
Neurotech, a principalement détaillé les spécificités
des entreprises de biotechnologies. Neurotech est une start-up française
de 40 personnes, spécialisée dans la thérapie
cellulaire des maladies du système nerveux et de l'il.
Pour elle, dans ce secteur, le profil des chercheurs n'a pas vraiment
changé : médecins, pharmaciens, scientifiques avec
DEA et thèse de Doctorat. En revanche, le nombre de post-Doc
effectués avant l'embauche est de plus en plus important
et les chercheurs sont donc un peu plus spécialisés.
Les autres profils retrouvés sont tributaires des spécificités
du secteur. Le financement du type capital-risque, la problématique
de la brevetabilité des innovations ainsi que l'activité
de veille impliquent d'avoir recours à des compétences
particulières.
Pour
finir, Alain Collomb, directeur du cabinet d'étude
Alain Collomb
Stratégies, refuse de parler de nouveaux métiers
car le secteur pharmaceutique reste ce qu'il est. Au travers d'un
sondage réalisé sur des chefs de produits et des chefs
de groupe, il constate que ces professions n'ont pas vraiment changées
et qu'Internet n'est qu'un outil de plus dans l'arsenal des marketers.
En
conclusion, il n'y a pas de révolution ! Des compétences
nouvelles sont un avantage certain pour accéder à
certains postes mais elles ne se suffisent pas à elles-mêmes.
Il est constaté un élargissement de certains profils
au profit des nouvelles technologies de l'information alors que
d'autres se spécialisent dans les bio
technologies.
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