Evaluation
du service médical rendu par 1176 médicaments :
148
molécules sur la sellette
Corinne
RADAL
12 décembre
1999
Suite et fin (2/2)
Jusquà 1994,
les pouvoirs publics ont tenté de limiter les effets de la consommation
médicamenteuse sur les comptes sociaux en utilisant deux types dinstruments :
le
contrôle des prix des produits (administration du prix fabricant,
interventions sur les marges des officines, sur la TVA) ;
la
baisse de la prise en charge au niveau collectif (déremboursements
de certains médicaments en 1982, 1985, 1991, modification du ticket
modérateur).
Lindice des prix
relatifs des spécialités remboursables est ainsi passé de 274 en
1970 à 88 en 1996 (base 100 en 1990), et le taux moyen de remboursement
des médicaments par lAssurance Maladie de 81,5% en 1974 à
70% aujourdhui.
Ces mesures nayant
pas eu leffet escompté sur la maîtrise des dépenses dues à
la consommation pharmaceutique, les pouvoirs publics ont ensuite
agi au niveau de la prescription et de la fabrication :
instauration des RMO
en 1993 ;
accord-cadre entre lindustrie pharmaceutique et lEtat
en 1995 ;
instauration du mécanisme denveloppe opposable aux praticiens
en 1997.
Récemment de nouvelles
mesures ont été adoptées, notamment le droit de substitution des
pharmaciens [pour
en savoir plus, cliquez ici], en vue dinciter à la consommation
de génériques,
moins chers que leurs spécialités princeps.
Aujourdhui, avec
la réévaluation complète de la pharmacopée française, le gouvernement
revient à des actions ayant trait à la prise en charge collective
des dépenses, mais à plus grande échelle. Néanmoins, les mesures
qui seront prises suite aux résultats de cette réévaluation ne sont
encore pas encore définies.
Plusieurs éventualités
sont évoquées, du déremboursement effectif de tous les médicaments
dont le service médical rendu est jugé insuffisant à la simple menace
de déremboursement, utilisée comme arme pour négocier avec les laboratoires
des nouveaux accords prix/volume ou des baisses tarifaires. Entre
ces deux extrêmes, des modifications des taux de remboursements
(de 65% à 35% par exemple pour des médicaments jugés à faible service
médical) sont envisagées, notamment la création dune classe
de remboursement avec un taux inférieur à 35% pour les molécules
à faible SMR et dune avec un taux supérieur à 65% pour les
molécules très innovantes.
Les modifications des
prix et des taux de remboursement doivent être décidées prochainement
au sein du comité économique du médicament. La prochaine étape de
la réévaluation consistera à analyser le SMR des antibiotiques,
des médicaments utilisés en gastro-entérologie et en pneumologie.
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