L'hôpital
à la veille de sa modernisation
Laurent
ALEXANDRE
1er
mai 1997
Le paysage
hospitalier français devrait évoluer rapidement ces prochaines années.
En effet, lEtat a mis en place les outils nécessaires à sa
restructuration : les Agences Régionales de lHospitalisation.
Cette restructuration nest pas seulement urgente pour participer
à la maîtrise des dépenses de santé, avec les autres secteurs dactivité
de la santé, mais aussi pour adapter lhôpital aux nouvelles
techniques et aux nouveaux besoins des malades. Toutefois, les Agences
Régionales de lHospitalisation risquent de se heurter à de
nombreux obstacles, malgré les pouvoirs étendus qui leur ont été
concédés.
Le tissu
hospitalier doit encore se moderniser. Alors que les nouvelles technologies
permettent de réduire notablement les durées dhospitalisation,
voire de prendre en charge les patients en ambulatoire, lhôpital
a conservé un nombre de lits jugé excessif par la plupart des experts.
Les cholécystectomies qui nécessitaient une hospitalisation dépassant
une semaine lorsquelles étaient pratiquées par voie classique
sont couramment réalisées en trois jours sous coelioscopie. Les
cystectomies pour cancer se sont raréfiées grâce à la BCG thérapie
endo-vésicale qui réduit les récidives de polypes vésicaux. Les
patients sous chimiothérapies peuvent se contenter dune prise
en charge ambulatoire avec des molécules mieux tolérées ou des traitements
efficaces des effets secondaires, comme les anti-émétiques de la
classe du Zophren. Ainsi, lévolution logique devrait se faire
vers une baisse du nombre de lits et une spécialisation accrue.
Or, il reste encore de nombreux hôpitaux surdimensionnées et de
nombreuses cliniques dont lactivité nest pas suffisante
pour assurer une sécurité totale aux malades.
A cette
inadaptation du secteur hospitalier français aux besoins médicaux,
sajoute une disparité budgétaire considérable générée par
un budget global mal maîtrisé. Le P.M.S.I.,
système dallocation budgétaire corrélé à lactivité réelle
des hôpitaux et des cliniques va permettre aux Agences de mieux
répartir les dotations budgétaires. Le coût de lindice synthétique
dactivité qui permet de comparer les coûts des hôpitaux pour
un acte donné, devient un élément essentiel. Il devient nécessaire
que tous les centres hospitaliers se dotent dun système dinformation
médicale optimal. En effet, un codage des diagnostics et des actes
(qui permet de classer les séjours hospitaliers dans des Groupes
Homogènes de Malades de coûts différents) de mauvaise qualité fait
baisser lindice synthétique ce qui se traduit par des pénalités
financières. Le département dinformation médicale des hôpitaux
et des cliniques va donc devenir un poste stratégique afin de ne
pas pénaliser les hôpitaux performants par une mauvaise utilisation
de ce nouvel outil budgétaire.
Des différences de budget
considérables entre les hôpitaux ont pu être révélées grâce
au P.M.S.I. Ainsi, dans lexemple dun département
où le coût moyen du point I.S.A.
est aux environs de 14 F, celui de certains centres
peut aller jusqu'à 28 F. Contrairement à ce que lon
pourrait penser , les centres les plus coûteux ne sont
pas des hôpitaux de pointe, mais des structures dont le
recrutement se rapproche du moyen séjour. |
Coût de lIndice
Synthétique dActivité des
centres hospitaliers dun département
LISA
correspond à la somme des produits des G.H.M. par leur poids économique
relatif. Par exemple, le poids économique dun accouchement
sans complication est de 1000. Lindice dactivité correspondant
à 5 accouchements et de 5 000. Le coût du point ISA est calculé
ensuite en divisant le budget dun centre hospitalier par cet
indice
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