Professeur
Louis Lareng
Directeur
de l’Institut Européen de Télémédecine
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« Nous
sommes à une nouvelle croisée des chemins en télémédecine ».
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15 mars 2001
Professeur Louis Lareng, pouvez-vous vous présenter ?
A
l’origine, je suis spécialiste en anesthésie réanimation. J’ai fondé
le SAMU, et aujourd’hui, je suis entièrement voué à la télémédecine.
Je suis Président de la Fondation Nationale de la Protection Civile,
Directeur de l’Institut Européen de Télémédecine, Président de la
Société Européenne de Télémédecine (installée au CHU Toulouse) et
membre du comité exécutif de la Société Internationale de Télémédecine
(seul membre européen). Par ailleurs, j’ai eu une carrière politique
comme maire, parlementaire et conseiller régional, ce qui est important
pour mieux comprendre les conditions sociales de la définition de
la santé, de la médecine, tout ce qui ne se rapporte pas directement
à la pathologie.
Dans les instances que vous citez, vous faites passer un message
propre à la France ?
Il
y a effectivement des messages culturels spécifiques. Mais surtout,
la réflexion sur la télémédecine doit intégrer le phénomène de mondialisation.
L’unité de temps à remplacé l’unité de l’espace, et l’accessibilité
devient plus importante que la proximité. La télémédecine rompt
les cloisonnements, elle s’inscrit dans la société globale de l’information.
Concernant les valeurs, dans les pays émergents, les projets de
télémédecine doivent tenir compte des croyances, des façons de vivre,
afin que les locaux acceptent les systèmes et en bénéficient.
Vous avez des exemples ?
Il
suffit de regarder la différence entre le monde anglo-saxon et le
nôtre. Dans le premier, la compétence est plus désincarnée, l’accent
est mis sur la compétence du soignant. Dans les régions européennes,
le patient aime le contact avec son médecin, il aime discuter avec
lui. C’est pour cela que la e-santé pourra difficilement assumer
certaines fonctions chez nous. Les cultures doivent se tolérer et
non se fondre.
Comme vous le disiez, la télémédecine est universelle…
Oui,
elle doit permettre l’accès universel à des soins de qualité ;
tous les moyens sont mis au service de la population, qui a accès
aux soins en tout point du territoire. Les pays émergents, en voie
de développement, en transition sont aussi concernés. Tout le service
santé fonctionne alors comme un service public, fondé sur des réseaux
de soins, dont les acteurs sont publics ou privés.
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15 mars 2001
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