Le
mélanome
Medcost
a dénombré le nombre de cas de mélanomes et de nævi à partir des
bases PMSI 1999. Contrairement au mésothéliome, le problème des
doublons ne se pose pas dans le cas du mélanome. En effet, on peut
considérer qu’il n’y a qu’une chirurgie par mélanome. De plus, il
est très rare qu’un même individu présente deux mélanomes simultanément.
Par conséquent, on considère que l’ensemble des séjours chirurgicaux
pour mélanome est une bonne estimation de l’incidence de cette pathologie
pour l’année 1999. En ne considérant que les GHM chirurgicaux, Medcost
trouve 4 749 cas de mélanome. Le PMSI confirme ainsi les chiffres
avancés par la Fédération Nationale
des Centres de Lutte Contre le Cancer. Dans "standards,
options et recommandations pour la prise en charge des patients
atteints de mélanome cutané", la FNCLCC estime l’incidence
du mélanome entre 4 000 et 5 000 cas par an en France.
Le mélanome peut se développer à partir d’un nævus, le PMSI recense
18 471 hospitalisations pour l’ablation d’un nævus en 1999,
cette incidence est certainement sous-estimée puisque qu’on peut
supposer que beaucoup d’ablations de nævi sont effectuées en ville,
au cabinet du dermatologue.
Au-delà
de l’incidence globale, les bases permettent de décrire la population
touchée. Il est possible de calculer des incidences par sexe et
par tranches d’âge. Le mélanome touche davantage les femmes (incidence
globale : 0,87 pour 10 000) que les hommes (incidence
globale : 0,73 pour 10 000). Le nombre de cas augmente régulièrement
avec l’âge, ce qui est cohérent avec l’explication médicale de la
maladie : le risque de survenue est, entre autres, le cumul
d’exposition au soleil ou aux ultra violets artificiels.
L’incidence
chez les femmes est supérieure à l’incidence chez les hommes jusqu’à
l’âge de 64 ans, elle est inférieure ensuite. Parmi les causes possibles,
on peut, entre autres hypothèses, supposer un changement de comportement,
les femmes s’exposent plus au soleil aujourd’hui qu’autrefois.
Age
|
Cas
mélanome hommes
|
Cas
mélanomes femmes
|
Incidence
pour 10000 hommes
|
Incidence
pour 10000 femmes
|
Incidence
femmes /hommes
|
de
0 à 4 ans
|
0
|
1
|
0,00
|
0,01
|
nc
|
de
5 à 9 ans
|
4
|
2
|
0,02
|
0,01
|
0,52
|
de
10 à 14 ans
|
4
|
4
|
0,02
|
0,02
|
1,05
|
de
15 à 19 ans
|
13
|
12
|
0,07
|
0,06
|
0,96
|
de
20 à 24 ans
|
24
|
34
|
0,13
|
0,18
|
1,45
|
de
25 à 29 ans
|
42
|
51
|
0,21
|
0,25
|
1,22
|
de
30 à 34 ans
|
59
|
103
|
0,28
|
0,49
|
1,73
|
de
35 à 39 ans
|
100
|
118
|
0,46
|
0,54
|
1,16
|
de
40 à 44 ans
|
97
|
161
|
0,46
|
0,75
|
1,62
|
de
45 à 49 ans
|
143
|
169
|
0,69
|
0,80
|
1,15
|
de
50 à 54 ans
|
185
|
233
|
0,88
|
1,11
|
1,25
|
de
55 à 59 ans
|
177
|
216
|
1,26
|
1,52
|
1,20
|
de
60 à 64 ans
|
185
|
208
|
1,44
|
1,51
|
1,05
|
de
65 à 69 ans
|
257
|
250
|
2,08
|
1,73
|
0,83
|
de
70 à 74 ans
|
232
|
274
|
2,17
|
1,96
|
0,91
|
de
75 à 79 ans
|
235
|
323
|
2,81
|
2,57
|
0,92
|
de
80 à 84 ans
|
172
|
185
|
4,45
|
2,76
|
0,62
|
de
85 à 89 ans
|
97
|
149
|
4,15
|
2,75
|
0,66
|
de
90 à 94 ans
|
56
|
112
|
6,63
|
4,21
|
0,63
|
de
95 à 99 ans
|
15
|
39
|
9,25
|
5,75
|
0,62
|
de
100 à 104 ans
|
2
|
4
|
13,38
|
5,11
|
0,38
|
de
105 à 109 ans
|
0
|
2
|
0,00
|
41,75
|
nc
|
|
2099
|
2
650
|
0,73
|
0,87
|
1,192464
|
Le
PMSI permet également de connaître la répartition géographique des
cas de mélanome. L’incidence régionale est surprenante. En effet,
alors qu’on pourrait croire que les régions méditerranéennes sont
les plus touchées du fait de leur ensoleillement, les régions PACA,
Rhône-Alpes et Languedoc-Roussillon ont les incidences les plus
faibles. Certes, la Corse présente le deuxième effectif de cas
de mélanome pour 10 000 habitants, mais elle est devancée par
la Bretagne. Les autres régions qui connaissent les incidences les
plus fortes après la Corse sont la Haute Normandie et la région
Centre. L’âge moyen des personnes victimes du mélanome dans ces
régions est relativement faible, il est de 49,5 ans en Corse. Les
femmes sont également majoritairement touchées dans ces régions
3 femmes pour 2 hommes en Bretagne.
La carte des
hospitalisations pour mélanome illustre ce qu’on appelle "le
taux de fuite". On remarque notamment que la Corse compte moins
d’hospitalisations pour 10 000 habitants que de cas de mélanomes
(pour 10 000 habitants).
Medcost
a également dénombré le nombre de séances de radiothérapie et de
chimiothérapie en cas de mélanome à partir des bases PMSI. Un "dédoublonnage"
a été effectué, en effet on peut supposer qu’un même patient a été
hospitalisé à plusieurs reprises pour les séances de chimiothérapie
et de radiothérapie. On dénombre ainsi 1 110 patients en chimiothérapie
pour 9 003 séances et 369 patients en radiothérapie pour 3 409
séances. La faiblesse des effectifs en radiothérapie est due au
fait que, comme le souligne la Fédération Nationale des Centres
de Lutte Conte le Cancer, il n’y a pas d’indication de radiothérapie
en cas de mélanome opéré avec marges suffisantes. Cependant, en
l’absence de chaînage il est difficile de savoir combien de personnes
hospitalisées pour mélanome font de la chimiothérapie ou de la radiothérapie.
Le
chaînage des données PMSI, en reliant les séjours appartenant à
un même patient, permettra de calculer des taux d’incidence précis,
et de mieux décrire les filières de prise en charge.
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20
septembre 2001
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