60 milliards de dollars :
Le Pfizer nouveau est arrivé
Cédric
Tournay
4 septembre
2002
2/2
Big
is beautiful
Face
à ces doutes, les dirigeants de Pfizer, adeptes du "big is
beautiful", se veulent rassurants. Pfizer a l’étoffe d’un grand
leader mondial, et se montre décidé à honorer sa première place :
- Le nouveau
Pfizer affichera un chiffre d’affaires de 48 milliards de dollars,
Pharmacia représentant aujourd’hui un chiffre d’affaires de 13,8
milliards de dollars ;
- Aux yeux
des analystes, la nouvelle entité constitue une jolie "cash
machine" puisqu’elle dégage un bénéfice net d’environ 12
milliards de dollars ;
- Pfizer table
en outre sur des perspectives alléchantes, pariant sur une progression
annuelle de 10 % de son chiffre d'affaires et sur une marge
net de 19 % pour 2003 et 2004 ;
- Déjà leader
mondial grâce à sa suprématie aux Etats-Unis, Pfizer devient en
outre le leader sur le marché européen (où il occupait la quatrième
place avant la fusion), japonais (où il figurait en troisième
place) et sud-américain (où il figurait en cinquième position) ;
- Les budgets
cumulés de R&D de Pfizer et Pharmacia représentent, pour l’année
2002, plus de 7 milliards de dollars. Fort de ces moyens de recherche,
Pfizer promet la mise sur le marché de 20 nouveaux médicaments
majeurs au cours des cinq prochaines années. Fier de son pipe-line,
qu’il présente comme le plus prometteur de l’industrie, Pfizer
évoque déjà la sortie de l’Eplerone (une nouvelle classe dans
le traitement des maladies cardio-vasculaires), du parecoxib (une
version injectable du Celebrex) et du CDP-870 (polyarthrite rhumatoïde) ;
- Le nouveau
groupe disposera de 12 blockbusters, médicaments vedettes représentant
chacun des ventes annuelles supérieures à 1 milliard de dollars.
Parmi eux se distinguent le Viagra (Sildénafil), l’hypolipémiant
Tahor (Atorvastatine), l’antihypertenseur Amlor (Amlodipine) ou
encore l’antidépresseur Zoloft (Sertraline). Parmi les produits
stars apportés par Pharmacia figurent, outre le Celebrex (Celecoxib),
l’anti-cancéreux Camptosar (Camptothecine), l’hormone de croissance
Genotonorm (Somatropine) et le Xalatan (Latanoprost), indiqué
dans le traitement des glaucomes.
Une
fusion qui devra convaincre
Naturellement,
tout n’est pas aussi rose que les époux aimeraient le donner à penser.
D’abord, le nouveau Pfizer continuera à faire face aux interrogations
soulevées par le Celebrex. Ensuite, le rapprochement des deux géants
de la pharmacie ne se fera pas sans quelques difficultés, sur le
plan humain, fonctionnel et culturel. Pfizer a annoncé que la fusion
devrait permettre de réaliser 1,4 milliard d’économies en 2003,
2,2 milliards en 2004 et 2,5 milliards en 2005. Pour les salariés
du groupe, il est à espérer que le rapprochement se fera sans casse
sociale. Or, rien ne le garantit, à l’heure où d’autres mastodontes,
tels que GSK, cherchent à réaliser des économies en réduisant leurs
effectifs.
Pour
l’heure, Pfizer insiste surtout sur sa volonté de se concentrer
sur ses activités pharmaceutiques pour optimiser ses marges, délaissant
ainsi les secteurs non stratégiques comme la confiserie (Adams,
Cachous Lajaunie, etc.) ou les produits d’hygiène. La mise en vente
de Schick-Wilkinson Sword a ainsi été annoncée.
Si
Pfizer se rêve en leader incontestable de la pharmacie mondiale,
il devra faire face à des concurrents bien décidés à lui damer le
pion. Certes, de nombreux laboratoires semblent aujourd’hui en petite
forme, qu’il s’agisse de GSK, Eli Lilly, MSD, BMS, Roche ou, a fortiori,
Bayer. Pour autant, l’histoire récente de la pharmacie a montré
que le jeu concurrentiel était très ouvert, et que les positions
des uns et des autres pouvaient varier rapidement, au gré des innovations,
des fusions ou des crises. Après tout, le nouveau Pfizer ne représente
"que" 10 % du marché mondial de la pharmacie (contre
8 % avant la fusion), devançant GSK d’une courte tête (7 %
du marché mondial). Ces chiffres restent très raisonnables au regard
du degré de concentration atteint par d’autres secteurs d’activité.
D’ailleurs, ni les autorités américaines ni les autorités européennes
ne semblent gênées par ce rapprochement. Dès lors, la concentration
du marché pharmaceutique peut se poursuivre, à condition que les
grands laboratoires le veuillent. Le nouveau Pfizer vient-il de
donner le signal d’une nouvelle vague de fusions ?
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4
septembre 2002
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