Les
médecins face au VIH et à lhépatite C : lapport
des réseaux
Hervé
NABARETTE
26 avril
2000
Le
Baromètre santé médecins généralistes 98/99 est consacré aux opinions,
attitudes et comportements de prévention des médecins généralistes
(réponses de 2000 dentre eux). Etabli par le Comité français
déducation pour la santé (CFES), il témoigne du rôle pivot
des généralistes dans la prévention et la prise en charge de certaines
pathologies. Les dépistages font partie intégrante du paysage de
la médecine générale. Il sagit principalement de prescriptions
de mammographies et de dépistages du VIH et de lhépatite C.
Disposer dun
tableau de la prévention et de la prise en charge en matière de
VIH et dhépatite C est particulièrement important car ces
épidémies connaissent un tournant :
- Les plans de lutte contre le sida
(1997-1999) et le programme national de lutte contre lhépatite
C (1999-2002) ont renforcé le rôle pivot des médecins généralistes
dans la prévention, lactivité de dépistage et le suivi des
personnes atteintes.
- De nouvelles thérapies sur le VIH
sont introduites en médecine de ville.
- Deux tiers des porteurs du virus
de lhépatite C continuent de signorer.
La prescription de
sérologies VIH au cours du mois précédent lenquête a été faite
par 85,9% des médecins interrogés versus 90,7% en 94/95 (selon les
réseaux sentinelles, 700 000 sérologies VIH ont été effectuées en
1997). Cette baisse semble à mettre sur le compte dune diminution
des craintes relatives au sida et aux risques personnels dêtre
contaminés par le virus du VIH. Le test est alors perçu comme moins
nécessaire. Un généraliste sur 10 a annoncé un résultat positif.
Le nombre de personnes séropositives découvertes chaque année est
stable, environ 5000 personnes.
Concernant la pratique
du dépistage de lhépatite C, trois médecins sur 4 ont prescrit
une sérologie le mois précédent lenquête. La systématisation
dune proposition de sérologie VHC aux toxicomanes et personnes
transfusées semble indiquer que les médecins ont intégré les recommandations
de santé publique formulées par les pouvoirs publics, les associations
et les conférences de consensus (1998,1999). Toutefois, la grande
majorité des toxicomanes nont guère loccasion de consulter
un généraliste. La participation de ces derniers aux réseaux VIH
et/ou toxicomanie peut encore se développer.
Répondant aux questions
sur la prise en charge et le suivi des patients atteints par le
VIH, 40% des médecins déclarent voir au moins un patient par mois
atteint par le VIH. Si lon considère lensemble des patients
atteints dinfection VIH suivis par les médecins généralistes,
un tiers ont le renouvellement de leurs prescriptions effectué par
le médecin généraliste. Ici encore, il savère que la variable
jouant le rôle le plus important dans le renouvellement des antirétroviraux
est la participation des généralistes à un réseau VIH.
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26
avril 2000
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