Février
2001
Cardiotel
«Evaluation
et traçabilité»
Dominique
Etienne
19
février 2001
suite et fin (2/2)
Des
objectifs multiples et complémentaires
Le
mode de financement
L’évaluation
et ses résultats
Les
étapes du projet
Des
objectifs multiples et complémentaires
D’un
point de vue structurel, les établissements vont chacun générer
leur base de données patients dont ils seront contractuellement
propriétaires. Celle-ci leur permettra d’effectuer leur propre évaluation.
Ces bases ayant une même structure, la comparaison d’activité sera
possible et pourra appuyer des décisions de réorganisation interne,
mais aussi servir d’outils de négociations avec l’ARH par exemple,
pour le déploiement de nouvelles activités au niveau régional.
Ainsi,
la constitution d’une base de données et d’un système extensible
pourront permettre, à terme, une meilleure coordination de la prise
en charge de patients porteurs d’une coronaropathie entre établissements
de soins de la région PACA-Corse, les dossiers pouvant être partagés
par les établissements s’il y a transfert des patients, créant un
nouvel événement « hospitalisation » dans le dossier du
patient. « A chaque centre ensuite de rajouter des fonctionnalités
de type Réseau de soins, s’il le souhaite ».
« D’un
point de vue technologique, un défi est relevé quant à la validation
de la technologie informatique de réseau choisie : l’information
médicale est véhiculée par une base Oracle éditée en langage XML
et compatible avec les normes européennes située sur un ordinateur
distant hébergé par le Réseau Santé Social. »
Le
mode de financement
Le
mode général de financement de la mise en place du système repose
sur les subventions obtenues dans le cadre d’appels à projet du
type e-s@nte2000, FAQSV, Fonds de modernisation des cliniques privées.
D’autre part, un partenariat est prévu avec la société Kika (avec
l’aide de la Générale de Santé) pour permettre de développer rapidement
le système dans la région, en contrepartie d’une commercialisation
libre sur le reste du territoire ou dans d’autres pays (la
solution est par exemple éditée en Anglais) et de l’utilisation
de la base de données dans le cadre d’études pharmaceutiques, sous
réserve de l’accord volontaire des médecins participants à Cardiotel.
L’équipement
local, sa maintenance et les frais de raccordement au RSS sont à
la charge des établissements ou des professionnels intéressés.
« Enfin,
le forfait prévu par Kika (au prorata du nombre de dossiers) pour
la maintenance du serveur, ses up-grading, pourrait être financé
par les différents intervenants qui bénéficieront des indicateurs
générés par Cardiotel : ARH, Caisses, Etablissements hospitaliers,
Médecins, industrie pharmaceutique dans des cas bien précis… »
L’évaluation
et ses résultats
« L’expertise qui
sera acquise est d’abord la connaissance des pratiques quotidiennes,
ensuite, l’adaptation de celles-ci aux recommandations de bonnes
pratiques. Cardiotel générera son propre référentiel par l’accumulation
des données ».
Ceci
devra sans doute être formalisé par une convention entre le réseau
et l’ARH. En effet, lors de sa dernière enquête annuelle auprès
des établissements de la région, celle-ci a mis en exergue l’absence
d’auto évaluation dans 9 centres sur 10, ce qui est contraire aux
recommandations de la société française de cardiologie.
La situation de la région est en effet caractérisée non seulement
par une forte densité d’établissements mais aussi par un taux d’actes
interventionnels supérieur à la moyenne.
« Notre
projet découle donc logiquement d’un besoin concret. Toute le monde
y trouvera son compte, l’ARH, qui pourra disposer d’un outil de
planification, les établissements, qui pourront justifier de leurs
équipements et de leurs ressources humaines. Il faut ajouter que
les données étant liées au PMSI, l’aspect budgétaire et économique
sera aussi un des éléments à évaluer et deviendra un des objectifs
prioritaires. »
Pour
mener à bien cette évaluation, les promoteurs de Cardiotel envisagent
de faire appel à l’ORS de la région PACA, comme observateur externe.
D’ores et déjà, ils sont accompagnés par les conseils d’une économiste
de la santé, Agnès Bague-Forst.
Les
étapes du projet
La
première étape de conceptualisation et de mise en place de l’outil
est effectuée. Les premières inclusions doivent débuter courant
février. « Le seul problème rencontré jusqu’à présent est
la lenteur de la connexion au RSS des établissements : ainsi
l’hôpital de Sisteron ne sera connecté qu’en mars-avril 2001, et
la date n’est pas encore prévue pour celui de Bastia. »
« Notre
objectif est de démontrer la faisabilité du projet d’ici à la fin
2001, taux et temps de remplissage, constitution des différentes
bases de données, afin de peaufiner le système. » Parallèlement
les différents modules associés sont en cours de développement.
L’évolution naturelle vers le praticien de ville est envisagée,
avec mise en place de petits outils d’échanges dont l’axe de réflexion
est la traçabilité du patient. Le système ClistockÔ permettra à
terme d’associer la traçabilité du matériel consommable et des produits
pharmaceutiques utilisés.
« L’observation
de l’évolution de l’informatique hospitalière met en évidence les
grandes difficultés, voire l’échec, des solutions centralisatrices
et généralistes. Par contre, la plus grande efficience est observée
dans des réseaux monothématiques dans lesquels les professionnels
impliqués ont mis en place les fonctionnalités nécessaires à leur
pratique quotidienne. Ainsi, nous construisons un dossier partagé,
spécialisé dans le domaine cardio-vasculaire, axé sur la traçabilité
du patient tout au long du processus de soins et ouvert du fait
de sa normalisation et de fonctionnalités adaptées vers les milieux
professionnels moins spécialisés. Enfin, cette démarche pourrait
à terme réconcilier la gestion médicalisée et la gestion économique. »
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