Dr
Varroud-Vial
Promoteur du
Réseau Expérimental
Val de Marne Essonne de
soins aux diabétiques
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C'est un réseau expérimental, qui a deux objectifs :
qualité des soins et économie de la santé. " |
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16 février
2000
Suite et fin
(2/2)
Combien de médecins sont-ils membres du réseau ? Combien de
patients ont-ils été inclus ?
Actuellement 150 médecins
généralistes, une centaine de spécialistes : cardiologues, ophtalmologistes,
néphrologues et bien sur la plupart des diabétologues de l'Essonne
et du Val de Marne. Les patients ne sont pas encore officiellement
inclus puisque nous attendons la signature du ministre pour le démarrage
"officiel" du réseau. Pour des raisons d'évaluation, un
patient ne pourra être inclus dans le réseau que s'il est suivi
par des médecins du réseau pour tout ce qui concerne la prise en
charge de son diabète, urgences exclues. Il est donc très important
que nous ayons dans le réseau la quasi totalité des médecins spécialistes
comme les cardiologues et les ophtalmologistes. Ceci ne devrait
pas poser de problème, car la pratique du réseau est conforme aux
recommandations de pratique clinique.
En pratique 10% des
généralistes de l'Essonne et du Val de Marne pourront participer
au réseau. Il a été montré aux Etats-Unis que le fait de changer
les habitudes de soins de 10% des praticiens influence également
les autres. Nous l'avons remarqué, puisque dans lenquête nationale
récemment publié par lAssurance Maladie l'Essonne est le département
d'Ile de France où le taux de surveillance par l'HbA1C, qui est
un bon indicateur de qualité des soins, est le plus élevé. Or, ce
n'est pas, et de loin, le département d'Ile de France où il y a
le plus de diabétologues. Mais il y a un réseau de soins qui a établi
une dynamique et les patients sont mieux suivis.
Le formulaire de recueil de données " diabète "
du médecin de ville doit s'intégrer le mieux possible à son logiciel
médical. Comment allez-vous gérer ce problème ?
Effectivement les patients
diabétiques sont évidemment pris en charge pour d'autres pathologies
et les médecins généralistes se voyaient mal avec un programme diabète,
à coté de leur logiciel habituel. La solution que nous avons trouvée
est la possibilité pour les médecins d'appeler le dossier médical
commun diabète à partir de leur logiciel habituel, en cliquant sur
une icône spécifique située sur la barre des tâches de ce logiciel.
Bien entendu ce ne sera possible qu'avec les éditeurs de logiciels
qui voudront bien jouer le jeu. Ce lien automatique est un point
fondamental qui dépasse l'expérimentation du réseau diabète, c'est
l'avenir des dossiers médicaux partagés de type réseau chez le généraliste,
et c'est ce qui peut les convertir à l'idée du dossier partagé.
On peut envisager daccéder à 4 ou 5 dossiers monopathologies
à partir dun logiciel généraliste. De plus, la fiche monopathologie
permet aux médecins d'avoir une idée synthétique du suivi de la
pathologie chronique, et leur évite de rechercher les informations :
mais quand donc ai-je prescrit le dernier fond d'il ou la
créatinine ?
Qu'avez-vous prévu pour l'évaluation ?
Personne ne sait encore
vraiment comment évaluer un réseau. L'ANAES vient de publier un
ouvrage de 150 pages donnant des références, mais pas la méthode.
L'évaluation sera d'abord médicale, sur la qualité des soins, l'équilibre
du diabète le critère principal sera l'Hb A1C -, mais également
sur la qualité de vie du patient. Nous avons déjà choisi l'échelle
de qualité de vie.
L'évaluation sera également
économique, et l'assurance maladie a la possibilité de savoir exactement
combien coûte un patient diabétique, même lorsqu'il est hospitalisé,
grâce aux requêtes SIAM. Nous travaillerons avec le service médical
de l'assurance maladie qui peut faire des requêtes sur les patients
du réseau. Le grand problème reste celui du choix du groupe témoin.
Il doit être dans un autre département, puisque la pratique en réseau
a une influence sur tout le département. Il doit être dans un département
comparable où il n'y ait pas de réseau, ce qui va devenir extrêmement
rare puisque la circulaire sur lorganisation des soins aux
diabétiques rend obligatoire la collaboration avec un réseau pour
tous les services de diabétologie qui souhaitent être accrédités.
Enfin il faudra évaluer
la réalité du recours au réseau.
Pour tous ces sujets
nous allons collaborer avec le IRDES, les ORS, l'Assurance Maladie,
le département de Santé Publique du CHU Henri-Mondor
Lassociation
Nationale de Coordination des Réseaux Diabète (ANCRED) organise
prochainement avec lURML-idf un séminaire national d'une journée
pour réfléchir sur lévaluation, en particuliers sur les indicateurs
de qualité des soins et le choix du groupe témoin.
Quels sont vos sites préférés ?
A vrai dire je surfe
très peu. J'utilise essentiellement le mail.
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16
février 2000
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