ROHAN :
un réseau en toile daraignée
Dominique
ETIENNE
12 avril
1999
Suite
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Une préoccupation
qui date de 1997
Le
projet sappuie sur un constat de santé publique : lincidence
du cancer augmente en Alsace. Si le vieillissement de la population
régionale et laugmentation des facteurs de risques se poursuivent
on peut sattendre à une forte augmentation du nombre des nouveaux
cas dans le département du Bas-Rhin. Loffre actuelle de soins
dans la région nest a priori pas capable de les prendre en
charge. Aussi un programme " Alsace contre le cancer ",
décidé par la DRASS en 1997, fait-il partie du SROS de 2ème génération
pour lAlsace.
Dans ce contexte, un des axes principaux de la création de ROHAN
est la prise en charge du patient cancéreux près de son lieu de
vie et lencouragement au maintien à domicile. Le bassin de
vie " rural " desservi par lhôpital du
Neuenberg, éloigné des spécialistes des villes importantes est en
effet complètement concerné par cet enjeu. Lobjectif est que
le patient puisse bénéficier, notamment pour la chimiothérapie et
la radiothérapie, de soins à proximité, avec un suivi par son médecin
traitant habituel.
Au préalable, une analyse stratégique à linitiative du Neuenberg
et des interviews réalisées auprès des médecins généralistes, des
cancérologues et des infirmiers (de létablissement et libéraux)
ont été menées.
Les partenaires
et lhistoire du dossier
Dès
1997, une convention constitutive du réseau a été signé par les
premiers partenaires, la clinique de lOrangerie, lhôpital
du Neuenberg et Strasbourg Oncologie Libérale (SOL),
association de trois praticiens de ville. Quelques généralistes
y ont adhéré depuis.
Le support essentiel du réseau est son outil informatique : le dossier
médical électronique de cancérologie, dont la vocation est dêtre
partagé.
La clinique du Neuenberg, sur limpulsion de son directeur
et un de ses médecins interniste, a parallèlement mis en place un
Intranet, pour supporter son dossier unique de cancérologie et créé
son propre site
Internet. Cest le Dr STEFFEN, interniste du service de
médecine, qui a géré le " passage " du dossier
papier au dossier électronique.
La coordination
des soins : les échanges dinformations actuels
ROHAN
a bien sûr son propre site
Internet : celui-ci présente le fonctionnement et la vie du
réseau, destinées aussi bien aux professionnels quaux patients
et permet laccès aux dossiers médicaux en ligne pour les professionnels
de santé.
Les échanges dinformations seffectuent entre quelques
généralistes, SOL et le Neuenberg. A lheure actuelle, le généraliste
envoie des mails au responsable du dossier au Neuenberg (Dr STEFFEN) :
ce dernier intègre les données lui-même dans le dossier. Les médecins
de SOL, de leur côté, saisissent directement les informations dans
les dossiers des patients dont ils soccupent. Enfin, tous
les participants à la prise en charge du patient au sein de lhôpital
du Neuenberg informent la partie du dossier qui leur est réservée
(dossier infirmier par exemple).
Quand un patient est pris en charge à lOrangerie, la saisie
des données le concernant est effectuée de la même façon : en effet,
les dossiers médicaux électroniques du Neuenberg et de lOrangerie
sont encore différents bien que fondés sur les mêmes principes.
En outre, le fonctionnement du réseau repose sur des réunions régulières
dun Comité
thérapeutique interdisciplinaire, qui valide notamment les décisions
dévolution du réseau et de la structure du dossier.
Un dossier
riche et compréhensible par tous les partenaires
Le
dossier médical ROHAN doit être utile à tous les intervenants de
la prise en charge du patient atteint de cancer. Il contient au
minimum le diagnostic et le pronostic de laffection ,
le protocole de chimiothérapie, une estimation sur la durée, une
information sur la surveillance, les effets secondaires les plus
fréquents, les avis du référent cancérologue mais aussi les comptes-rendus
chirurgicaux, anatomo-pathologiques et les résultats danalyse.Il
comporte un volet infirmier complet et une rubrique oncologie de
ville. Ainsi constitué, le dossier offre des informations à destination
du généraliste très complètes : non seulement les effets secondaires
des traitements sont détaillés mais aussi les moyens dy remédier,
quand cest possible. Le médecin traitant bénéficie dune
véritable aide sur la conduite à tenir pour le suivi du patient
en chimiothérapie. La rubrique " suivi " est
ainsi dédiée aux informations qui lui sont le plus directement destinées
et aux décisions thérapeutiques que lui-même a prises.
Suite
et fin (3/3)
12 avril 1999
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