Octobre 2000

Daniel Clarhaut
Directeur général de Prévéa

"Nous mettons nos outils de terrain disposition du réseau."

Propos recueillis par Dominique Etienne

28 septembre 2000

Daniel Clarhaut est Directeur général de la mutuelle Prévéa, qui collabore avec Intégrale santé.

Comment est née votre collaboration avec Intégrale Santé ?

C’est une stratégie que nous souhaitons mener depuis plusieurs années. Elle consiste à sortir de la position de « payeur aveugle » pour avoir aussi celle d’acteur et d’acheteur de soins. Comme nous avons d’excellentes relations avec les professionnels de santé, le Dr Breban a naturellement fait appel à nous. Cette réflexion commune remonte ainsi à 5 ans. Il faut ajouter que nous sommes certainement la première complémentaire maladie du secteur géographique : Prévéa seul représente 230.000 bénéficiaires dans le Nord Pas de Calais et nous sommes associés à un groupe du Nord, soit un total de près de 600.000 personnes protégées.

Quel est votre rôle dans ce projet de réseau de soins ?

Nous apportons une aide de deux types. D’une part, nous fournissons une aide « logistique » pour le fonctionnement au quotidien de l’association : locaux, micro-informatique, etc. D’autre part, nous mettons en place une plate-forme de services téléphoniques, à partir de notre propre plate-forme : dans un premier temps elle aura pour but d’informer les « prospects « sur le réseau et son mode de fonctionnement, c’est-à-dire les patients, les professionnels de santé voire les établissements susceptibles d’adhérer ou de collaborer avec le réseau. Dans un second temps, nous offrirons une aide à la coordination des soins (telle que définie par le cahier des charges) à destination des patients et des professionnels de santé. Nous faciliterons la recherche de rendez-vous spécialisés, de placements dans des établissements précis de santé. L’objectif est de guider les personnes dans le dédale des prestataires de soins et de raccourcir ainsi les délais de prise en charge. Nous pourrons fournir aussi des informations que les soins à domicile et l’hospitalisation à domicile. Cette plate-forme sera hébergée chez nous et nous allouerons des ressources spécifiques pour le réseau : nous mettons nos outils de terrain à disposition du réseau.

Concrètement, qu’est-ce que le réseau changera pour vos adhérents ?

Nous misons sur une meilleure coordination des soins qui prenne en compte la prévention et le dépistage et qui amènera à une amélioration de l’état de santé des membres du réseau. Dans notre région par exemple, il est déjà reconnu que la prise en charge des cancers des voies internes est trop tardive.

Cette prise en compte complète du cycle des soins, « sécurisé » dans le cadre d’un réseau, doit permettre d’éviter les complications et hospitalisations et, corollairement, de diminuer les dépenses. La mise en place de la plate-forme pour le réseau, d’une manière plus globale, nous permettra d’acquérir une expertise qui pourra bénéficier à tous nos adhérents.

Comment communiquez-vous sur ce projet ?

La communication sur le projet est commune à tous les acteurs : il n’y a pas de message spécifique « Prévéa ». Bien sûr, nous insisterons auprès de nos adhérents sur les aspects que j’ai décrits ainsi que sur l’objectif global d’amélioration de la qualité du service rendu. La dispense d’avance de frais en revanche n’est pas un avantage majeur car elle est déjà très répandue dans notre région.

Etes-vous impliqué dans d’autres projets de réseaux de soins ?

La stratégie de Prévéa est de promouvoir ces initiatives. Néanmoins, il y a pour l’instant peu d’expériences donc peu de matière pour prouver que cela constitue bien la bonne voie. Il faut aussi souligner que ces projets reposent essentiellement sur la bonne volonté des professionnels de santé du terrain, sans lesqules rien n’est possible. Nous ne participons donc pas pour l’instant à d’autres projets mais nous avons parallèlement une volonté de politique conventionnelle en matière d’optique et de soins dentaires : nous avons effectivement des centres dentaires et des centres d’optique (dans le giron de la Mutualité). Ainsi, dans notre souci de développer une expertise d’acheteur de soins, nous bénéficions ici de l’expérience d’exploitants sur le terrain.

Quel est votre calendrier ?

D’ici la fin de l’année, toute la communication autour de la plate-forme sera faite. La montée en charge des services sera très progressive à partir de 2001, avec comme priorité une bonne information pour favoriser l’adhésion au réseau.

Comment pensez-vous que vos adhérents recevront ce projet ?

Il faut souligner que l’adhésion est volontaire. Nous comptons sur la responsabilisation de nos assurés du point de vue de l’aspect « maîtrise des dépenses médicalisée », compte-tenu d’une actualité qui met toujours en exergue l’envolée des dépenses, en particulier en médecine de ville. L’idéal est que cette maîtrise des dépenses médicalisée permette à terme de réduire le montant des cotisations. Notre message est clair : l’objectif n’est pas de rationner les soins et les prestations mais de mieux maitriser le risque, donc de mieux le connaître.

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