Dr George Lundberg
et Peter Frishauf
MEDSCAPE

5 octobre 2000

Medscape.com

Medscape a fusionné avec MedicaLogic (www.medicalogic.com) en mai 2000. Quels sont les impacts de cette fusion pour les deux sociétés ?

George Lundberg : Je résumerai l'impact de cette fusion en quatre mots : expansion, économies d'échelle, élargissement de notre  portée et meilleure visibilité.

P.M. Frishauf : Medscape est aujourd'hui la seule société e-santé qui propose à la fois le dossier médical numérique MedicaLogic (MedicaLogic Digital Health Record) créé par le Dr. Mark Leavitt en 1985 et une information fiable. Aux Etats-Unis, près de 20 millions de dossiers patients sont des dossiers médicaux MedicaLogic et 3 millions de personnes dans le monde sont membres de medscape.com. Les perspectives pour le futur sont énormes, étant donné que nous sommes capables d'utiliser les dossiers MedicaLogic pour personnaliser de façon détaillée les informations destinées aux médecins et aux patients.

Ainsi, nous demandons aux médecins leurs spécialités lorsqu'ils s'inscrivent sur Medscape.com et nous utilisons cette information pour personnaliser leur visite sur le site. Le cardiologue est invit à consulter la partie Cardiologie du site, le radiologue, la partie radiologie, etc.

Dans le futur, à partir du dossier médical MedicaLogic, nous pourrons savoir un médecin a vu des patients souffrant d'oedèmes pulmonaires consécutifs à une insuffisane cardiaque congestive, et lui proposer des articles susceptibles de l'intéresser.

De même, sur nos sites grand public cbshealthwatch.com and aboutmyhealth.com, si nous savons qu'un visiteur a un enfant souffrant d'asthme d'effort et quels sont les traitements utilisés, nous serons à même de lui fournir des informations spécifiques sur ce sujet.

cbshealthwatch.com

MedicaLogic nous apporte des applications puissantes et importantes, un management intelligent, et des ressources financières. Nous sommes très contents de cette fusion.

Combien de personnes employez-vous ?

George Lundberg : 1300 personnes.

P.M. Frishauf : Dont près de 500 s'occupent de la transcription médicale pour nos dossiers médicaux Medscape en ligne.

Qu'est-ce qui différencie Medscape de ses concurrents ?

George Lundberg : Nous proposons une combinaison unique d'informations de santé destinées aux médecins, pharmaciens, infirmières et patients. Nous possédons une solide expérience accumulée depuis nos fondations respectives en 1989 et 1995.

Quand pensez-vous que Medscape dégagera des profits ?

George Lundberg : Fin 2001

Quelles sont les principales sources de revenus de Medscape ?

George Lundberg : La publicité et le sponsorship, les droits d'utilisation de notre dossier médical en ligne, le produits des ventes de notre solution de transcription médicale et d'autres sources de revenus sont actuellement en développement.

Selon vous, quelles sont les applications phare du site ?

George Lundberg : Notre dossier médical en ligne qui recueille toutes les informations médicales importantes pour le soignant. Il met à disposition de toutes sortes de personnes dans le monde entier des données les plus fiables possible, et ce gratuitement, à des fins de formation médicale continue.

Quels types d'appications envisagez-vous de développer dans le futur ?

George Lundberg : D'autres solutions de e-commerce, de connectivité et de soins en ligne.

Quels sont les prochains défis auxquels Medscape devra faire face ?

George Lundberg : Développer ses activités avec succès dans un environnement en perpétuel changement.

Quelle est votre stratégie de développement dans les cinq ans à venir ?

George Lundberg : Englober des activités de contenu, de commerce, de connectivité, de soisn en ligne sans pour autant déroger aux règles de qualité et à l'éthique.

Medscape a récemment lancé un site grand public, CBShealthWatch. De nombreux concurrents dans ce domaine bataillent pour garder la tête hors de l'eau (Dr Koop, par exemple). Selon, quelles erreurs ont-ils commises ?

George Lundberg : Nous pensons qu'il est primordial de fournir des informations fiables sous une forme et un niveau de complexité qui soient adaptés aux besoins ressentis par les utilisateurs. Les médecins, les autres professionnels de santé et les patients peuvent alors consulter le même site et faire leur choix parmi les informations proposées. De surcroît, il faut que des règles éthiques strictes soient respectées.

Dr Lundberg, vous vous êtes prononcé en faveur de la création du nouveau Code d'Ethique de la santé en ligne (eHealth Code of Ethics). Pensez-vous que la législation américaine soit suffisante ? Des mesures légales doivent-elles être prises ou renforcées pour protéger le droit à la vie privée ?

George Lundberg : L'auto-contrôle est l'essence du professionnalisme. L'Internet médical dérive de et représente le journalisme médical. Les revues médicales ont de grandes traditions d'auto-contrôle et d'auto-réglementation. L'Internet lui-même ne peut pas être réglementé, car ce n'est que le média et non le message. Les comportements des internautes, en revanche, peuvent être réglementés. Les lois et réglementations existantes sont généralement suffisantes dans la plupart des pays développés, y compris les Etats-Unis.

Pensez-vous que les médecins auront de plus en plus recours aux outils WAP ?

George Lundberg : De nombreux jeunes docteurs utilisent déjà ces outils, et ils seront de plus en plus nombreux. 

Pensez-vous que les feuilles de soins et les ordonnances électroniques vont se développer rapidement ?

George Lundberg : Oui. L'aspect pratique va constituer un véritable attrait. De plus, la prescription électronique diminue largement les risques d'erreurs.

Quels types de changements cela va-t-il induire pour Medscape ?

George Lundberg : Cela fera partie de nos offres clés en matière de commerce électronique.

P.M. Frishauf : Les médecins sont des nomades. Ils sont souvent par monts et par vaux à cause de leur travail. En visite et en consultation, ils doivent pouvoir continuer à accéder à nos outils. Les outils mobiles développés par Medscape rendent cela possible et ils sont très demandés. Au cours des deux premières semaines suivant le lancement de ces outils en septembre 2000, plus de 10 000 membres Medscape les ont téléchargés gratuitement.

Pensez-vous lancer une version française de Medscape ?

George Lundberg : Oui, probablement au cours de l'année 2001.

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